L’égouttage dégoûtant de VNF

9 sept. 2011

Objet: curage du canal de la Sambre à l’Oise

Les vidangeurs de VNF -Voies Navigables de France- sont à l’ouvrage. Ils évoquent des déchets inertes. Sont-ils vraiment inertes avec leurs irisations d’hydrocarbures bien visibles sur les tartines de boues dont ils recouvrent le patrimoine de Sissy (02). Qui en mangerait ? Surtout pas les vaches.

Si les anguilles de tous les cours d’eau et canaux du département de l’Aisne sont interdites à la consommation, c’est que justement en tant que poissons des fonds elles évoluent sur des sédiments pollués aux PCB et s’en nourrissent.

Mais pas seulement ; les teneurs médianes des boues du canal de la Sambre à l’Oise sont d’une centaine de mg/kg de zinc, 40 mg/kg de plomb, 80 mg/kg de chrome, 100 mg/kg d’hydrocarbures. « Médiane » signifie que les pollutions au pied des portes d’écluses, au débouché de canalisations industrielles actives ou désaffectées, au droit de dégazages de péniches ou de rejets de déchets sont plus fortes et font des pics. Pour connaître le flux des polluants dispersés, il suffit de multiplier les mg par 50.000 tonnes.

M. Noisette, responsable adjoint à la subdivision VNF de Saint-Quentin (02), un lieu culte pour les PCB et les dioxines, ne dit rien sur les conditions d’échantillonnages des PCB, le nombre de congénères pris en compte, la fréquence et la profondeur des carottages. Est-il sûr que dans un an ses boues déshydratées ne seront pas des engrais aux PCB et se pose-t-il la question de savoir où les jus d’égouttage pollués auront migré.

Il est inadmissible qu’un organisme public comme VNF après plusieurs années de réflexion sur l’amélioration de la gestion des boues de curage renonce pour des raisons budgétaires à l’installation de véritables chambres de dépôt étanches et en arrive à ces évacuations de bon marché sans prendre en compte les risques de pollution des nappes phréatiques, des puits, des cultures, des rivières et des zones humides. Tout est réglementaire, nous diront-ils. Ce n’est pas si sûr et quand bien même ce serait vrai, il n’y aurait là rien d’étonnant car en matière de curage des cours d’eau c’est VNF qui fait la loi ou l’oriente.

Ce communiqué de Robin des Bois, auteur d’un inventaire régulièrement mis à jour des sites pollués par les PCB (Cf. sur le site Internet de l’association) , est envoyé aux services de l’Etat et l’association sera très attentive aux réponses ou absence de réponses.

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Tartines de « boues inertes » issues du curage du canal de la Sambre à l’Oise, août 2011

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