Alang dans le Lot

7 oct. 2013

Ils travaillent sans masques, sans gants, torse nu, la clope au bec, au contact cutané et par inhalation de poisons. Ce n’est ni à Alang (Inde) ni au Bangladesh, c’est à Laval-de-Cère aux confins du Massif Central, aux bords de la Cère, affluent de la Dordogne. Depuis 10 ans, Sidénergie transforme les traverses de chemin de fer créosotées en charbon de bois pour barbecue grâce à une dérogation du Conseil Supérieur de l’Hygiène Publique en France.

Depuis 10 ans, Robin des Bois réclame d’urgence la fermeture de ce scandale industriel et sanitaire. Enfin, elle était prévue pour juillet 2013 au grand soulagement des habitants de la vallée qui se plaignent de fumées sales et d’odeurs nauséabondes.

Mais ça continue encore grâce à l’inertie des autorités régionales et du député local, grâce au chantage à l’emploi, grâce à un trafic avec des paysagistes.

La fermeture immédiate de ce bagne s’impose. Mais fermer n’est pas suffisant. Il faut le sécuriser, séparer les montagnes de traverses pour éviter les incendies, les évacuer, analyser les sols et les eaux de la Cère et dépolluer cet ancien site électrométallurgique de Péchiney.

La gestion du million de traverses en bois retirées des voies chaque année expose l’environnement et la santé publique à la prolifération de la créosote. Cette substance est considérée comme cancérogène. Dans la vie courante elle expose les particuliers à des vapeurs et des inhalations qui déclenchent des migraines, des insomnies, des irritations oculaires. Chaque traverse est un déchet dangereux selon la réglementation européenne et française.

Les ouvriers de Sidénergie ne sont pas les seuls à être exposés aux risques de la créosote. Les traverses de chemin de fer continuent à déferler dans les jardins, les lotissements, autour des piscines, dans les terrasses et les maisons. Elles persistent à être vendues dans l’illégalité sans que l’acquéreur soit par contrat informé des risques sanitaires et de son obligation, en fin d’usage, de les éliminer dans une filière réglementaire.

Voir notre dossier:
Déchets dangereux: le cas des traverses de chemins de fer traitées à la créosote et des autres bois traités à l’arsenic.

 

 

 

 

 

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