Sécurité maritime dont porte-conteneurs

Les grands voiliers transportaient de la soie, du camphre, de la cannelle. Aujourd’hui, les géants des mers transportent du nucléaire en bonbonnes, du chimique en citernes, du gaz en cuves. Ils sont des sites Seveso transocéaniques. Gigantisme, cargaisons dangereuses, pavillons sous-normes, car-ferries poubelles, équipages novices au bout du rouleau ou de la routine : le transport maritime est un cruel pourvoyeur de pertes humaines, le vecteur caché des risques industriels et une source quotidienne de pertes de marchandises en mer.

Le Modern Express. Redressé mais pas sans tort

2 mars 2016

Il a été remis dans le bon sens le 22 février. « Pour les besoins de l’enquête », les autorités espagnoles ont interdit l’accès au navire jusqu’au 26 février y compris pour les experts, les armateurs, les affréteurs ou leurs représentants.

En terme technique, le Modern Express est un roulier (Ro Ro, Roll On/Roll Off) PCTC – Pure Car and Truck Carrier – autrement dit dédié exclusivement au transport de matériel roulant.

Le Modern Express était chargé de 3600 t de bois ou 4089 t selon les versions, réparties en 4 essences, okan, azobé, movingui, tali et d’engins de chantiers. Les bois précieux devaient être débarqués au Havre et étaient destinés à des entreprises européennes.

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Modern Express : le fardeau du bois

8 févr. 2016

Communiqué Modern Express n°5

Selon son affréteur, European Roro Lines, le Modern Express transportait 3600 tonnes de fardeaux de bois en planche. Le directeur de l’ERL France souligne que les transporteurs de voitures et autres matériels roulants ne sont pas adaptés au transport de bois en grume (1).

Est-ce que pour autant les navires de la catégorie du Modern Express sont adaptés au transport de bois en fardeaux ? S’ils sont insuffisamment cerclés et mal saisis dans les ponts-garage du navire, ils peuvent se disloquer et basculer. Les planches par milliers de tonnes risquent alors de s’amasser sur un des bords du navire et d’entraîner une gîte irréversible.

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Modern Express : y a-t-il des passagers clandestins à bord ??

3 févr. 2016

Communiqué Modern Express n°3

Les annales montrent que les passagers clandestins candidats à l’immigration cherchent à embarquer dans les ports d’Afrique de l’ouest avec ou sans la complicité des agents portuaires et des équipages pour accéder aux ports d’Europe du nord.

En France, les ports les plus touchés par ces tentatives dont l’issue est souvent tragique sont Marseille, Sète, la Rochelle, Nantes-Saint Nazaire, le Havre et Rouen.

Le port à bois d’Owendo au Gabon d’où est parti le Modern Express est connu pour être un point de ralliement de ressortissants de plusieurs pays d’Afrique de l’ouest cherchant à rejoindre l’Europe.

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Il va où ?

1 févr. 2016

Communiqué Modern Express n°2

La Directive européenne du 27 juin 2002 modifiée demande aux Etats-membres d’établir des plans pour accueillir les navires en détresse dans leurs ports ou dans tout autre endroit protégé dans les meilleures conditions possibles.

Le Modern Express maintenant sous remorque prend pour l’instant la direction du large. Il est compréhensible que la volonté des autorités maritimes françaises soit de l’éloigner dans un premier temps d’un littoral inhospitalier.

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Le voyage en solitaire du Modern Express

1 févr. 2016

Le voyage en solitaire du Modern Express

Le scenario du navire qui ne veut pas couler est un cas d’école connu des sauveteurs en mer et des préfectures maritimes depuis la dérive du Liberty ship Flying Enterprise dans la Mer de la Manche en hiver 1952. Une différence notable avec le Modern Express est que le commandant était resté à bord jusqu’au bout avant d’être évacué après 15 jours de dérive et de vains efforts pour remettre en équilibre le navire.

Bien qu’il soit relativement récent, il a été constaté sur le Modern Express dans le port d’Anvers de multiples défaillances depuis 2012.

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Frissons en Antarctique

24 nov. 2015

Coup sur coup, 2 paquebots viennent d’être victimes d’avaries graves dans les eaux australes.

Le Boréal, battant pavillon français a subi un incendie et une panne générale de propulsion. 79 passagers ont été hélitreuillés depuis le pont par des hélicoptères anglais Sea King basés sur les îles Malouines. 200 passagers et membres d’équipage regroupés sur 2 chaloupes de sauvetage ont été secourus par le HMS Clyde de la Royal Navy. Le Boréal avait quitté Ushuaia en Argentine le 15 novembre pour une croisière de 15 jours en Antarctique. Coup de chance, l’incendie dans le compartiment machines s’est déclaré seulement 3 jours après le départ, dans des circonstances météorologiques favorables et à portée des moyens de sauvetage disponibles. Le Boréal est présenté par son armateur, le Ponant (ex Compagnie des Îles du Ponant), comme un « yacht rare et innovant sur le marché des navires de croisière ».

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Tianjin : comme si de rien n’était

18 sept. 2015

Tianjin : comme si de rien n’était

Le CMA CGM Christophe Colomb était à Tianjin du 12 août au 17 août. Le porte-conteneurs français est attendu à Southampton et à Dunkerque les 20 et 22 septembre. Il a été longuement exposé aux pollutions atmosphériques qui ont suivi les explosions et incendies survenus à partir du 12 août dans les parcs logistiques du port chinois.

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Note d’information : migrants en Méditerranée

22 avril 2015

Les informations qui circulent dans la presse française et mondiale selon lesquelles un bateau de pêche de 20 à 30 m de long aurait transporté 800 à 1000 personnes à partir de la Libye et à destination de l’Union Européenne sont absurdes. C’est prendre les migrants pour des thons.

Ou bien le bateau mesurait 20 à 30 m de long et transportait quelques dizaines de personnes, ou bien il était 4 fois plus long (et plus large) et il en transportait quelques centaines.

Le manque de transparence et d’exactitude des autorités chargées de vérifier et de délivrer les informations à ce sujet induisent de la désinformation.

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Alerte à Cherbourg n°2

23 mars 2015

Alerte à Cherbourg n°2

Le Serval, un remorqueur construit en 1977, battant pavillon Saint-Vincent-et-Grenadines, arrive à Cherbourg. La dernière inspection du Serval en janvier 2015 dans le port de Gdynia en Pologne a relevé 11 déficiences. Cet état de précarité est notable depuis 8 ans. En 2007, le Serval avait été détenu au Danemark, 23 déficiences.

Le Serval ne vient pas à Cherbourg pour être démoli. Il est dans le port normand pour remorquer aux risques et périls de la mer un vieux thonier désaffecté et cloué à quai depuis l’été 2007. Le Marginella, construit en 1985, mesure 55 m de long. Son équipage type est de 25 marins. Il appartenait à la flotte thonière soviétique. Il est le dernier survivant de 11 unités de thonier senneur du programme Tibiya construits entre 1980 et 1986, si l’on excepte le Tibiya lui-même transformé en navire de servitudes dans la mer Caspienne.

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Ezadeen, la bétaillère à migrants

2 janv. 2015

Ezadeen, la bétaillère à migrants

Le pire est arrivé. Les trafiquants ont utilisé une bétaillère pour transporter hommes, femmes et enfants. L’Ezadeen était attendu dans le port de Sète, premier port européen exportateur de bétail vivant. Sète a failli être importateur d’hommes survivants. Comme le Blue Sky M et l’East Sea, l’Ezadeen est une vieille barcasse, il a 49 ans et 254 déficiences ont été relevées par les inspecteurs maritimes entre 2004 et 2014 en Méditerranée et en Mer Noire. Le cargo initialement dédié au transport de marchandises générales a été converti en bétaillère en 2010. Sa feuille de route indique qu’il est un habitué du port de Beyrouth et du port syrien de Tartous.

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