Cirques itinérants et cirques aquatiques

30 sept. 2020

Les mesures « envisagées » par la ministre de l’Ecologie sont trop floues pour susciter de la part de Robin des Bois un cri de victoire. Ce sera pour plus tard, quand les textes réglementaires paraîtront au Journal Officiel et que des précisions seront connues par exemple sur la notion de cirque itinérant et sur la liste exacte des animaux sauvages que cette catégorie de cirque ne pourra pas exploiter.

Le numéro 27 de « A la Trace » a retracé l’étonnante et scandaleuse tentative d’exportation hors de l’Union Européenne de tigres délaissés par les cirques promis à la fermeture ou à la faillite en Italie. A l’occasion d’autres éditions de « A la Trace » et d’investigations en France, Robin des Bois a constaté et rapporté que des fauves ou des animaux sauvages moins spectaculaires issus du monde du cirque étaient au piquet dans des terrains vagues ou échoués dans des enclos sans eau et sans nourriture et sans autre abris que des vieilles remorques. Les effets secondaires des mesures positives envisagées doivent être dès maintenant identifiés et déjoués par les services de l’Etat. Des cirques risquent de se débarrasser de leurs animaux sauvages en confiant à des courtiers le soin de les vendre dans les pays où l’exhibition commerciale est encore autorisée ou à des particuliers amateurs d’exotisme ne disposant pas des infrastructures, de la compétence et de la patience nécessaires. Dans le cas des hippopotames, des éléphants, des tigres et des rhinocéros, les animaux pourraient aussi être destinés à l’abattage et à l’exploitation illégale et lucrative de leurs ivoires, de leurs peaux, de leurs dents, de leurs cornes.

Le même principe d’anticipation et de précaution doit être appliqué pour les mammifères marins. Le sort des 4 orques et 17 dauphins détenus dans les 3 cirques aquatiques en Métropole est lui aussi incertain et source d’inquiétude. Des angles morts subsistent après les déclarations d’intention du ministère de l’Ecologie. Si l’importation des cétacés paraît enfin définitivement révolue, leur exportation reste ouverte au risque que les détenteurs en France les vendent en Thaïlande ou en Chine ou dans un autre pays à des fins d’exhibition commerciale ou de recherches scientifiques douteuses.

Pour les mammifères terrestres et marins en retraite d’exploitation commerciale, les recherches anticipées d’alternatives paisibles et viables doivent commencer le plus vite possible et être partagées entre l’Office français de la biodiversité, les services vétérinaires, les exploitants et les ONG. D’ores et déjà des solutions sont esquissées comme le Elephant Haven en France et le sanctuaire marin de la baie de Heimaey en Islande.

Sur ce sujet, cf. notamment:

 

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