Extension du domaine de la catastrophe

30 mars 2011

Séisme et tsunami au Japon
Communiqué n°12

 

La teneur extravagante en iode 131 à quelques centaines de mètres de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi provient du lessivage vers la mer des eaux de refroidissement mobilisées par les pompiers et sauveteurs. Il n’y a pas à Fukushima et dans les INB françaises – Installations Nucléaires de Base- de dispositifs de collecte de ces eaux de refroidissement alors que n’importe quel entrepôt de produits chimiques doit légalement être doté d’un bassin de collecte des eaux d’extinction d’incendie. La teneur en iode 131 provient aussi des dépôts de poussières radioactives consécutifs aux explosions dans les hauts des îlots nucléaires à savoir les bâtiments, réacteurs et piscines. L’iode 131 est un des indicateurs de pollution. D’autres mesures montreront plus tard des écarts semblables pour ce qui concerne le césium 137 et le plutonium.

Les exploitants devraient si c’est possible canaliser les rejets diffus d’eau de refroidissement dans les bassins et le port de la centrale nucléaire dans l’espoir de les confiner et d’empêcher une dispersion rapide dans l’environnement marin ouvert. Nous ne savons pas s’ils en ont les moyens techniques ; quand on regarde les photos des installations ante-accident, on constate que les rejets d’eaux de refroidissement conventionnel s’effectuent au ras de la bande côtière et à l’extérieur des bassins et du port du complexe nucléaire.

La menace est de contaminer au-delà des normes admissibles les crustacés, les mollusques, les algues et les poissons. C’est un drame supplémentaire pour les japonais. De même que les courants atmosphériques ne connaissent pas de frontières et se moquent des limites administratives, les courants marins vont transporter les polluants radioactifs dans les mers hauturières ou d’autres eaux côtières exploitées par les flottes de pêche de la Russie, de Taiwan, de la Corée du Sud et de la Chine. L’événement va avoir des conséquences sur l’économie mondiale des pêches. Par précaution, les navires de pêche industrielle vont se redéployer dans le Pacifique Est, le Pacifique Sud, l’Océan Indien et l’Atlantique dont les ressources halieutiques sont déjà surexploitées.

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