Clemenceau et suivants

15 févr. 2006

Désormais, tous les armateurs de droit français, y compris ceux qui immatriculent sous pavillon de complaisance, pourraient être obligés de démonter leurs navires marchands, militaires, de pêche, de servitude, à passagers, en France ou dans les territoires d’outre-mer.

La décision du Conseil d’Etat, si elle était confirmée, pourrait avoir des effets pervers : prolongement d’exploitation des navires hors d’usage ou revente avant ferraillage à des sociétés off-shore s’affranchissant du droit français.

Pour ce qui concerne le Clemenceau, – s’il ne coule pas un jour ou l’autre – il faudra le ferrailler en France ou en Europe, où dans le domaine de la déconstruction navale, tout reste à faire. (1)

Il est improbable que le Clem étant donné l’image diabolique qui lui est attachée puisse être ferraillé à court terme dans un pays européen quand celui-ci disposera d’une plate-forme agréée de démantèlement. Si toutefois cette option se réalisait, il faudrait ensuite rapatrier le Clemenceau en ferraille et pièces détachées vers les pays importateurs de métaux comme la Turquie… ou l’Inde.

En attendant, les bateaux en fin de vie continuent à arriver sur les plages d’Alang et du Bangladesh sans aucun désamiantage préalable comme vraisemblablement le Norway avec ses pollutions amiante que l’Allemagne, pays de transit dans le cadre de la convention de Bâle et Etat du port dans le cadre du Mémorandum de Paris (18 mois à Bremerhaven) ont laissé filer sans broncher, tel quel, au printemps 2005 (2).

S’agissant du Clemenceau, on est malgré tout sûr qu’il a désormais à bord moins d’amiante qu’il n’en avait au moment de son lancement. (3)
(1)
Communiqué, 8 décembre 2003. Un espoir pour les navires en fin de vie.
Communiqué, 25 octobre 2003. Les errements de la déconstruction navale.
Communiqué 12 avril 2005. Dans le port d’Amsterdam.
Communiqué, 30 décembre 2005. L’autre manière de voir le Clemenceau
Communiqué, 7 février 2006. A la casse.com
(2)
Communiqué 7 mars 2005. A près le quai de l’oubli au Havre, le quai de l’amnésie à Bremerhaven
Communiqué 3 mai 2005. Allemagne/Malaise: zéro partout.
(3)
Communiqué, 15 novembre 2003. Le porte-amiantes Clemenceau.

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