Décharge sauvage en Ile-de-France

4 mai 2018

 

Bande son d’une interview de Robin des Bois sur France Info et courrier aux Maires de Triel-Sur-Seine, de Carrières-sous-Poissy et de Chanteloup-les-Vignes.

© Le Parisien

© Déchargeons La Plaine

 

 

Incendie de la décharge sauvage. 26 février 2018 vers 10h © Déchargeons La Plaine

 

 

 France Info, 13 avril 2018.

 

 

Courrier envoyé le 25 avril 2018

Destinataires : Messieurs les maires de Triel-Sur-Seine, Carrières-sous-Poissy et Madame le maire de Chanteloup-les-Vignes, Monsieur le président du Syndicat Intercommunal pour la Valorisation et le Traitement des Résidus Urbains.

Copies : Monsieur le Préfet des Yvelines, Monsieur le Préfet de la région d’Île-de-France, Monsieur le Directeur de la DRIEE, Monsieur le Directeur général de la DGPR.

 

Madame, Messieurs,

Le fait que des déchets en grande quantité et de toutes catégories n’aient pas, pour des raisons diverses, été soumis à un tri préalable avant d’être déversés sur vos territoires et dans le périmètre de compétence du Syndicat n’exempte pas vous-mêmes et vos services de l’obligation de les diriger vers les filières réglementaires.

De par le code de l’environnement, ces déchets doivent être considérés comme des oublis ou des refus de tri et être considérés comme des déchets ultimes éliminables par des solutions thermiques ou en stockages réglementaires.

Si par négligence ou mauvaise interprétation du corpus réglementaire et législatif vous attendez que les comportements des publics s’améliorent, que le travail au noir soit éradiqué, que les trafiquants et opportunistes des déchets se reconvertissent en ambassadeurs de tri, et qu’enfin, il y ait sur votre territoire assez de déchetteries pour recevoir les déchets de démolition et de construction, vos communes risquent d’ici quelques années d’être cernées par les ordures, les rats et les moustiques et de devenir des ilots d’insalubrité.

L’attentisme dans le domaine de la gestion des déchets est un attentat sanitaire et environnemental.

Plus le temps de la décharge mutuelle des responsabilités se propage dans les plaines de Triel-sur-Seine et de Chanteloup-les-Vignes, plus les coûts d’assainissement de la décharge sauvage et des nappes alluviales du fleuve Seine seront élevés.

L’incendie qui s’est déclaré le 26 février 2018 dans une partie de la décharge a transformé le ciel en décharge de suies et de fumées toxiques avant qu’elles retombent dans les jardins et les cours des établissements sensibles de vos communes et des communes dont le Syndicat Intercommunal pour la Valorisation et le Traitement des Résidus Urbains (SIVATRU) a pour vocation d’assurer la propreté et la salubrité.

Il vous revient donc de collecter régulièrement les déchets abandonnés sur vos territoires ou dans votre périmètre de compétence pour les diriger, après avoir fait un tri entre les déchets dangereux et les déchets non-dangereux, vers les exutoires spécialisés et réglementaires dont votre département et la région Île-de-France sont heureusement dotés.

Simultanément, il vous revient aussi de mettre en œuvre, en concertation, les moyens matériels et juridiques et de mobiliser les polices municipales et les autres forces de l’ordre ou assermentées afin de réduire et à terme supprimer les apports de déchets. Nous ne recommandons pas dans ce domaine l’établissement de clôtures parce que d’expérience nous savons que dans ces circonstances, elles sont régulièrement détériorées et que, à l’usage d’une certaine manière, elles contribuent à l’intrusion d’activités illicites qu’elles sont censées éviter.

Dans le souci de hiérarchiser les responsabilités et dans l’état actuel du budget dédié de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) vers laquelle les préfets et les collectivités ont pris l’habitude de se tourner pour résorber les sites pollués, il est souhaitable que pour l’ensemble de ces démarches de réhabilitation, les moyens financiers des communes et de la région d’Île-de-France soient en priorité mobilisés.

Pour ce qui est du futur de la plaine, qui constitue un enjeu exceptionnel pour vos communes et au-delà, nous pensons, vu son caractère inconstructible et impropre aux cultures par le fait des épandages des boues du SIAAP et peut-être pour d’autres raisons, qu’il y a matière à innover, à imaginer et à concevoir malgré les pollutions historiques un espace propice à la biodiversité et à l’intérêt général des populations et nous sommes prêts, comme les associations et autres bonnes volontés locales, à y réfléchir.

Dans l’attente de vos commentaires, je vous prie d’agréer, Madame, Messieurs, l’expression de nos meilleures salutations.

Robin des Bois

 

Sur le même sujet :
Que sont-elles devenues ?, 15 décembre 2016

 

 

 

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