Le plein de risques en Guyane, en Normandie et en Arctique

22 juin 2012

Forage en Guyane, communiqué n°2

Shell mène la danse en Guyane. L’offshore va subir pendant plus d’un an les nuisances et les pollutions de 4 forages pétroliers d’exploration et de pompage expérimental. Le littoral guyanais et des pays voisins ne seront pas à l’abri d’une dérive de nappes de pétrole accidentelles. La diversité des grands et petits cétacés au large de la Guyane a été soulignée par le Comité Scientifique de la Commission Baleinière Internationale en 2011. Les lamantins, les tortues luth, les milliers d’oiseaux migrateurs qui viennent des Caraïbes et du Brésil pour se reproduire sur l’île du Grand Connétable sont menacés par les forages ultra-profonds à cause de la suprématie de Shell, de la pression des élus de Guyane et de la faiblesse des gouvernements français successifs. L’histoire a commencé en mai 2001 avec la délivrance d’un arrêté préfectoral accordant un permis exclusif de recherche d’hydrocarbures dit permis de Guyane Maritime. La transition énergétique fait un détour par la préhistoire et il est notoire que les études d’impact sur l’environnement n’abordent pas, loin s’en faut, tous les risques dus aux bruits, aux pollutions lumineuses et atmosphériques.

Shell se moque aussi des populations locales et a déjà pollué plusieurs centaines d’hectares du territoire d’une petite communauté oubliée et menacée aux confins de Petit-Couronne – Normandie ; les abris des autochtones sont pollués par le benzène. Dès 1985, les teneurs en hydrocarbures dans les puits et les captages dépassaient les seuils de potabilité. En 1990, un pavillon a été soufflé par une explosion quand un Petit-Couronnais a allumé le chauffe-eau au gaz dans sa cave. La banque de données ARIA relève plus de 20 accidents sur le site Shell de Petit-Couronne entre 1990 et 2007. Aujourd’hui encore, des accumulations de vapeurs d’hydrocarbures restent possibles dans les caves et l’eau locale ne peut pas être utilisée pour l’arrosage des jardins et des potagers. En mars 2008, Shell a cédé à Petroplus la plus grosse partie du site. Shell est coupable des pollutions accumulées sur l’emprise des 225 hectares de la raffinerie depuis 1948 mais n’en est plus à ce jour financièrement et administrativement responsable. La dépollution du plus grand site pollué par les hydrocarbures en France est orpheline.

Le navire de forage qui va intervenir en Guyane a été conçu pour les opérations de forage en milieu polaire arctique ; le Stena IceMAX va d’abord se faire les dents en Guyane et en 2014 son lieu de travail sera l’océan Glacial Arctique au large du Groenland.

 

 

 

 

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