Tunnel du Mont-Blanc: un point noir

29 mars 1999

Objet : Tunnel du Mont-Blanc, suite du communiqué du 27 mars intitulé « Plus de mal que de peur »

 

Les Ministres se succèdent au Mont-Blanc pour rendre hommage aux victimes et aux pompiers. Les tunnels n’ont pas besoin de ce genre de cérémonies, ils ont besoin d’une Cellule Mobile d’Intervention Chimique – CMIC – attachée au site et d’une réactivation de la Mission du Transport des Matières Dangereuses placée sous la responsabilité du Ministère des Transports.

Le tube du tunnel du Mont-Blanc est en terme de gestion des déchets un incinérateur sans cheminée. La combustion des matériaux chlorés et la fusion du bitume souillé par la circulation routière ont généré des molécules toxiques persistantes et cancérigènes comme les dioxines, sous forme de suies, d’imprégnations et de poussières. Le tunnel du Mont-Blanc, en plus d’être le site d’un accident tragique, doit aussi être considéré comme un site pollué à décontaminer avec des précautions exceptionnelles pour les équipes d’intervention et les entreprises chargées de la réhabilitation du site.

Robin des Bois demande auprès des autorités françaises et italiennes l’inventaire des matières dangereuses (explosives, inflammables, toxiques, corrosives, radioactives, infectieuses) susceptibles d’avoir provoqué ou aggravé les conséquences de l’accident du tunnel du Mont-Blanc.

Le transit de certaines matières dangereuses dans le tunnel du Mont-Blanc est autorisé par arrêté préfectoral du 29 décembre 1992 en fonction de leur conditionnement et des quantités. Un intervalle minimal de 100 à 200 mètres est à observer entre les camions, et les transporteurs peuvent avoir introduit dans le tunnel des matières interdites ou non déclarées.

Robin des Bois demande d’autre part que la commission de sécurité franco-espagnole relative au tunnel du Somport y interdise tout transit des matières dangereuses ou combustibles. Monotube et sans galerie de secours, le tunnel du Somport fait 8 km 500 de long et les ambitions des promoteurs sont à terme d’y faire circuler 1000 camions par jour. Son ouverture est prévue pour 2001 et ce tunnel de l’avenir a été conçu comme un tunnel de 1950.

Face à l’augmentation du trafic routier des matières dangereuses, à l’augmentation des matériaux plastiques combustibles intégrés dans la conception des véhicules lourds et légers, face aussi à la montée en puissance des véhicules au gaz et à l’utilisation d’essences de plus en plus volatiles et inflammables, les ministères de l’Environnement et des Transports restent figés, voire laxistes.

Il s’agirait par exemple d’intégrer les grands tunnels routiers dans la liste des installations soumises à la directive européenne dite Seveso, relative aux risques d’accidents majeurs, dont la deuxième version va être intégrée dans le droit français, avec retard, dans les mois à venir.

 

 

 

 

Imprimer cet article Imprimer cet article