- Robin des Bois - https://robindesbois.org -

A la casse et à la dérive, telle est la devise du Canada

Lyubov Orlova, communiqué n°1

Le Canada envoie souvent ses navires de commerce usagés à la démolition au diable vauvert, notamment en Turquie.

En Septembre 2011, le Canadian Miner, parti en remorque à destination d’Aliaga (Turquie), avait rompu son amarre, dérivé et s’était échoué sur l’île de Scatarie en Nouvelle-Ecosse. Le coût de son démantèlement était estimé à 24 millions de $. L’épave du Canadian Miner se disloque, elle menace l’environnement et la pêche locale. Le Canadian Miner est toujours sur place. Les opérations de démantèlement sont suspendues.

Aujourd’hui, le Lyubov Orlova, qui a été utilisé pour des croisières en Arctique, est à la dérive au large de Terre-Neuve. Cet ancien paquebot soviétique, d’une capacité de 122 passagers, avait été saisi en 2010 suite à des impayés de salaires et de soutes. Il était abandonné depuis dans le port de Saint-John à Terre-Neuve; son départ pour la casse était programmé depuis près d’un an mais a été différé plusieurs fois pour cause d’accident (incendie en août) ou de conditions météorologiques défavorables. Il a finalement quitté le port le 23 janvier 2013 mais a rompu son amarre.

Le Canada laisse partir les vieux navires dans des conditions déplorables garantissant le pire au regard de la longueur du trajet et des risques du remorquage dans l’Atlantique Nord. En effet le Canadian Miner était remorqué par le grec Hellas, préalablement inspecté par les autorités canadiennes et détenu à Montréal quelques jours avant son départ en compagnie du Canadian Miner. Quant au Lyubov Orlova, son remorquage a été pris en charge par une société fantôme, au bord de la faillite. Son remorqueur, le Charlene Hunt, date de 1962 ! Le Canada, grand pays maritime, aux confins de l’Arctique, revendique le contrôle et la sécurité du passage du Nord-Ouest. Il se doit de mobiliser en cas de nécessité des moyens adaptés pour les remorquages de navires accidentés ou désaffectés et aussi de se doter de chantiers de démolition. Le Lyubov Orlova a pour destination finale un hypothétique chantier de démolition à Saint-Domingue. (Cf. A la casse.com n°30 [1], Démolition en Amérique, p2). Son naufrage ou son échouement causerait de nouveaux et graves problèmes environnementaux.