Sécurité maritime dont porte-conteneurs

Les grands voiliers transportaient de la soie, du camphre, de la cannelle. Aujourd’hui, les géants des mers transportent du nucléaire en bonbonnes, du chimique en citernes, du gaz en cuves. Ils sont des sites Seveso transocéaniques. Gigantisme, cargaisons dangereuses, pavillons sous-normes, car-ferries poubelles, équipages novices au bout du rouleau ou de la routine : le transport maritime est un cruel pourvoyeur de pertes humaines, le vecteur caché des risques industriels et une source quotidienne de pertes de marchandises en mer.

Le bateau fantôme n’est pas orphelin

20 févr. 2013

Le bateau fantôme n’est pas orphelin

Lyubov Orlova, communiqué n°3

L’ex paquebot russe Lyubov Orlova est sous la responsabilité du Canada. Il était en 2009 affrété par Cruise North Expeditions, une compagnie Inuit qui l’utilisait pour des croisières en Arctique. Il a été saisi en septembre 2010 dans le port de Saint John’s, province de Terre-Neuve par des créanciers canadiens dont les factures d’avitaillement et de fioul n’étaient pas payées. La Cruise North Expeditions affrétait en même temps le Clipper Adventurer (1) qui s’est échoué en août 2010 sur un récif au large du territoire canadien du Nunavut.

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Le Canada, voyou de l’Atlantique

13 févr. 2013

Lyubov Orlova, communiqué n°2

Les autorités canadiennes ont une responsabilité primordiale dans la dérive du paquebot Lyubov Orlova. Le Lyubov Orlova bat pavillon des îles Cook. Ce paquebot abandonné dans le port de Saint John à Terre-Neuve depuis 2010 devait rejoindre un fantomatique chantier de démolition à Saint-Domingue. Il a été vendu par un courtier canadien à un résident canadien d’origine iranienne ayant des intérêts à Saint-Domingue. Le Canada, dernier Etat détenteur du paquebot naguère utilisé pour des croisières en Arctique, a laissé partir le 23 janvier 2013 cette épave tractée par un remorqueur construit en 1962, le Charlene Hunt. Peu après le départ du convoi, le filin de remorque a cassé. Le Lyubov Orlova est parti à la dérive.

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A la casse et à la dérive, telle est la devise du Canada

29 janv. 2013

Lyubov Orlova, communiqué n°1

Le Canada envoie souvent ses navires de commerce usagés à la démolition au diable vauvert, notamment en Turquie.

En Septembre 2011, le Canadian Miner, parti en remorque à destination d’Aliaga (Turquie), avait rompu son amarre, dérivé et s’était échoué sur l’île de Scatarie en Nouvelle-Ecosse. Le coût de son démantèlement était estimé à 24 millions de $. L’épave du Canadian Miner se disloque, elle menace l’environnement et la pêche locale. Le Canadian Miner est toujours sur place. Les opérations de démantèlement sont suspendues.

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Lyubov Orlova, le bateau fantôme

29 janv. 2013

Lyubov Orlova,  le bateau fantôme

Lyubov Orlova

Lyubov Orlova. OMI 7391434. Navire à passagers. Longueur 100 m, 2.695 t. Pavillon Iles Cook depuis 2009. Société de classification Russian Maritime Register of Shipping. Construit en 1976 à Kraljevica (Croatie) par Titovo. Détenu en 2002 à Saint-Petersbourg (Russie). Ancien paquebot soviétique de la Far Eastern Shipping Company (Fesco) de Vladivostok, acquis en 1986 par la Lubov Orlova Shipping Company, de capitaux russes basée à Malte. Ce navire d’une capacité de 122 passagers était en dernier lieu affrété par Cruise North Expeditions, une entreprise inuit qui l’affectait chaque été à des croisières dans le nord canadien (baie d’Hudson, de Baffin…). Par suite d’impayés de salaires à ses 51 membres d’équipage et de dettes à ses fournisseurs de soutes, il a été saisi le 25 septembre 2010 à St.John’s (Terre-Neuve, Canada).

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L’ALCATRAZ du Marin 2012

1 oct. 2012

L’ALCATRAZ du Marin 2012

Le prestigieux quotidien du monde maritime, le Lloyd’s List, vient de décerner ses récompenses pour l’année 2012. Le prix du meilleur équipage a été attribué à celui du Costa Concordia.

Pour sa part l’ONG Robin des Bois honore les plus méritants de la communauté maritime d’un nouveau prix que personne ne souhaite recevoir, le prix Alcatraz. Le prix Alcatraz du Marin peut être attribué à un acteur du monde maritime qui par ses actions ou inactions condamne des marins à la malnutrition, à l’isolement et à l’expatriation. Pour 2012, il est conjointement attribué au port de Chennai en Inde et à la Corée du Sud pour leurs premiers rôles dans la glauque affaire de l’OSM Arena. L’article 99 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer interdit le transport d’esclaves à bord des navires mais il n’empêche pas de traiter les marins comme des esclaves.

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Nisshin Maru : envoyez le à la casse, pas à la chasse

26 sept. 2012

Le gouvernement japonais vient d’annoncer qu’il envisageait une « réparation complète » du Nisshin Maru, navire-usine mère de la flotte baleinière qui opère en Antarctique au nom de la science. Les travaux ne pourront être que sommaires car le Nisshin Maru doit être fin prêt pour le grand départ en Antarctique qui comme chaque année survient courant novembre. L’agence des pêches japonaises espère que ce maquillage express tiendra 10 ans.

Le Nisshin Maru est vieux. Il a été lancé en 1987.

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Panache toxique et bon vent

31 août 2012

MSC Flaminia
Communiqué n°9

Les déchets PCB auraient brûlé dans l’incendie consécutif à l’explosion d’un conteneur à bord du MSC Flaminia le 14 juillet 2012 (cf. communiqué Robin des Bois du 29 août 2012). L’incendie a fait rage plusieurs jours. Le navire était alors à environ 1.800 km des côtes anglaises et françaises. Le brûlage des PCB génère des dioxines, ce qui renforce la toxicité globale des rejets atmosphériques produits par l’incendie et dispersés en mer (cf. introduction à la liste des matières dangereuses à bord du MSC Flaminia). Il est probable que les eaux d’extinction à l’intérieur du navire contiennent des résidus de PCB et des dioxines mélangés aux autres polluants.

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Matières dangereuses à bord du MSC Flaminia

31 août 2012

MSC Flaminia
Communiqué n° 8

Le MSC Flaminia est un entrepôt logistique flottant. Son équivalent terrestre serait assujetti à la directive Seveso avec des prescriptions constructives et organisationnelles strictes, des murs coupe-feu, des distances d’isolement entre les classes de matières dangereuses, un Plan d’Organisation Interne, un Plan Particulier d’Intervention impliquant l’intervention des moyens de secours externes. Les incendies d’usines Seveso à terre conduisent à l’évacuation des populations et à des mesures de précaution sur la consommation des denrées produites dans un périmètre parfois éloigné.

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Des PCB à bord du MSC Flaminia

29 août 2012

MSC Flaminia
Communiqué n°7
Mise à jour le 30 août 2012 – 9h45

L’inventaire complet des matières dangereuses embarquées sur le MSC Flaminia vient d’être diffusé par une source officieuse. Aucune matière radioactive n’est déclarée. Par contre, la grosse surprise est de constater la présence à bord de 2 conteneurs de déchets de PCB, hors de la zone endommagée. Ces PCB sont interdits de fabrication et d’utilisation dans le monde entier. Ils sont sans doute destinés à une élimination en Europe. Ils viennent clairement des Etats-Unis.

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Bientôt la fin du cauchemar ?

29 août 2012

MSC Flaminia
Communiqué n°6 et synthèse chronologique.

L’errance du MSC Flaminia dure depuis le 14 juillet 2012. Jusqu’au 21 août, le porte-conteneurs en extrême difficulté et les remorqueurs avec leurs équipages ont été repoussés des eaux sous juridiction française et anglaise. Le convoi est resté dans un no man’s land juridique et logistique hors du rayon d’action des hélicoptères en cas d’urgence pour les sauveteurs-pompiers. Les incertitudes sur les matières dangereuses transportées sont avant tout dommageables pour les intervenants. Le 18 juillet, après la deuxième explosion, le premier remorqueur sur zone s’est écarté de près de 2 km du MSC Flaminia pour éviter tous les risques ; en même temps MSC parlait d’une « petite explosion ».

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