Compromis éléphantesque
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili, 19 heures
Les demandes d’exportation d’ivoire d’éléphants soumises aux pays membres de la CITES par l’Afrique du Sud (30 tonnes), le Bostwana (20 tonnes) et la Namibie (10 tonnes), viennent d’être acceptées, mais seulement pour l’ivoire déjà sur les étagères ; les demandes de quotas pluriannuels qui devaient suivre ont été retirées ce matin. Ces exportations assorties de conditions ne pourront intervenir que dans 18 mois. Le Zimbabwe s’est vu refuser sa demande d’exportation de 10 tonnes d’ivoire et les populations d’éléphants de la Zambie restent en Annexe I ce qui leur assure une protection intégrale théorique. Ces décisions devraient être définitives, sauf si des Etats souhaitent leurs réexamens en réunion plénière avant la clôture de la 12ème session des Parties de la CITES qui interviendra vendredi. Le Zimbabwe, le Bostwana et la Namibie avaient déjà eu le droit en 1997 d’écouler leurs stocks d’ivoire, pour une première ” vente unique expérimentale” et vers un seul destinataire : le Japon.
La légine au-dessous des lois
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
L’extinction commerciale des légines, poissons des grands fonds antarctiques et sub-antarctiques est pour bientôt. Aux quotas officiels attribués par le Chili, l’Argentine, la France, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud (20.000 t/an) s’ajoutent 30.000 à 50.000 tonnes pillées par des navires battant pavillon de complaisance. Le Togo, Belize, le Honduras, Sao-Tomé, Panama sont très en vogue sur l’océan austral. Ils travaillent en meute et sauf exception ne se font pas prendre par les chiens de garde des marines militaires australienne et française. Comme dans la marine marchande, les équipages sont sous-payés, multinationaux, ignorants des risques et des règlements, et les propriétaires des navires sont des armateurs prospères, installés en l’occurrence en Espagne, à Taïwan, en Ukraine, en Russie, en Norvège, en Indonésie, à Hong-Kong… 10 Euros du kilo à la débarque, ça aiguise les appétits. La France a un rôle important à jouer dans ce domaine austral. Sa Zone Economique Exclusive y représente 17 millions de km2, 7 fois la Méditerranée. Un patrouilleur et 2 frégates ne suffisent pas à y assurer la police des pêches. Les pirates sont bien informés. Ils connaissent en particulier les heures de survols satellitaires utilisés par la Marine Nationale pour les repérer. Si rien n’est fait, les légines vont être ratissées par les bateaux IUU (Illegal, Unreported, Unregulated), comme dans les années 70 les poissons des glaces l’ont été par la flotte russe.
Le sommet de la défense à Santiago
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
Les carnages industriels et la massification des violences humaines font passer au second plan l’état de la faune sauvage confrontée dans ses dernières réserves au pillage international, à la frénésie des collectionneurs et au financement des guerres ou des troubles par le commerce des ressources naturelles. C’est pourquoi la réunion de la Convention de Washington (CITES) qui s’ouvre le 3 novembre à Santiago du Chili en présence des délégations des 159 pays-membres, des principales organisations non-gouvernementales impliquées dans le commerce des plantes et des animaux ou dans la protection des plantes et des animaux revêt un intérêt exceptionnel. Les discussions et votes qui interviendront sur l’éléphant et la légine, un poisson austral convoité par tous les mareyeurs de l’hémisphère sud et de l’hémisphère nord, témoigneront ou non de la volonté de la communauté internationale et de sa compétence à juguler les prédations et à préserver la biodiversité.
La paix pour les éléphants !
Le sort des éléphants d’Afrique se jouera du 3 au 15 novembre 2002 à Santiago du Chili, sur le tapis vert de la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction). A l’occasion de la 12ème session plénière, 5 pays d’Afrique australe réclament l’autorisation de reprendre et diversifier le commerce international de l’ivoire.
Le 18 octobre se tiendra à Bruxelles la réunion finale des pays-membres de l’Union Européenne à l’issue de laquelle sera définie une position commune sur l’éléphant. La France hésite encore à se rallier à la proposition de l’Inde et du Kenya visant à accorder aux éléphants le statut de protection maximale, à savoir l’inscription ou le maintien à l’annexe I de toutes les populations. Cette proposition émanant de deux pays de l’aire de répartition des éléphants est déjà soutenue en Europe par l’Allemagne, et en Afrique par une vingtaine de pays majoritairement francophones.
Le contre-sommet des éléphants
A Johannesburg, le développement durable de la chasse à l’éléphant d’Afrique (Loxodonda africana) est un des sujets des couloirs officiels. La tâche est vitale d’après les autorités d’Afrique australe. Il s’agit de convaincre les délégations internationales de consolider la reprise du commerce international de l’ivoire amorcée en 1997 au Zimbabwe lors de la 10ème réunion plénière de la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction). La prochaine réunion plénière de la CITES se tiendra en novembre au Chili.
Les éléphants ne sont pas des animaux politiques
Selon un député-louveteau, les éléphants sont “des gros animaux”. Certes, il n’y a là rien à redire, mais ce connaisseur flou de la faune africaine ajoute qu’ils “se battent entre eux”, qu’ils “sont immobiles” et qu’ils “bouchent l’horizon”.
En vérité les éléphants sont sociables, solidaires et passent beaucoup de temps à l’apprentissage des jeunes. D’eux-mêmes, les vieux sujets se mettent souvent en retrait quand ils ne peuvent plus apporter de contribution positive à l’organisation du troupeau. Les éléphants sont très mobiles, éternels migrateurs, transfrontaliers et même transcourants quand il s’agit par exemple de traverser le Zambèze.
La mer dépecée
Après quelques semaines de Secrétariat d’Etat à la Mer , lieu exclusif et unitaire où les doléances et les réflexions relatives au patrimoine maritime de la France et de l’humanité auraient pu converger, le gouvernement s’est promptement retiré de sa veille sur les océans, le cordon littoral, les bateaux poubelles… La mer qui submerge les 3/4 de la Terre se retrouve donc coincée entre le Logement, les Affaires rurales, et les Directions Départementales de l’Equipement; au lieu d’une politique même embryonnaire sur les enjeux de la mer, vont se perpétuer les bricolages, les petits conflits de compétences et les abus d’incompétence et d’indisponibilité.
La CBI étouffe, les baleines souffrent!
La Commission Baleinière Internationale est malade selon les uns, moribonde selon les autres. Luttes d’influences paralytiques, comportements itératifs, confusions et métastases politico-procédurières, délires et crises de mauvaise foi, tels sont quelques-uns des principaux symptômes.
Le Japon, l’un des plus sûrs prédateurs des mers et des forêts du monde fait de l’accès des pays pauvres au droit de chasse des baleines un enjeu majeur du développement durable et de la survie des générations futures.
Un autre regard sur les baleines
Lundi prochain s’ouvre à Shimonoseki la 54ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale (CBI). Fidèle à son obsession et à sa nostalgie, le Japon y remet la pression et a dressé près de l’aquarium de la ville une statue de baleine bleue en hommage à la gent baleinière et à la manne alimentaire qu’elle offre à l’humanité. Il est estimé qu’en 1940 les baleines bleues étaient entre 300 000 et 350 000. En 2002, et malgré une interdiction de la chasse mise en oeuvre en 1967 sur l’océan mondial, les baleines bleues ne sont plus que 2000 à 3000. La statue de Shimonoseki résonne comme un mémorial. A force de finir dans les assiettes il y a un demi-siècle, les baleines bleues ne sont pas encore assurées d’échapper à l’extinction. Année après année, il se révèle pourtant grâce aux recherches et observations océanographiques que les baleines sont beaucoup plus utiles en mer qu’à table.
La pêche aux subventhons
L’interdiction des filets maillants dérivants, utilisés par les pêcheurs de l’Ile d’Yeu et bretons, pour la pêche au thon germon dans l’océan atlantique, est un contresens. Votée en 1998 par la quasi-unanimité des ministres de l’Agriculture et de la Pêche de l’Union Européenne, elle était simplement destinée à donner des lauriers à l’opinion publique et à la mouvance écologiste, et des motifs de satisfaction à l’industrie de la pêche espagnole.