Cherbourg : l’impensable voyage du Plutonic
En qualifiant la campagne d’information et d’animation de Greenpeace de “troubles à l’ordre public” et en prétendant éloigner ses bateaux du théâtre de l’opération plutonium, les autorités françaises dévoilent leur agacement, leur impuissance et l’imminence de l’arrivée du Plutonic.
Lundi 26 octobre, les militants de Robin des Bois et de Greenpeace se sont baladés en canoë dans le port militaire de Cherbourg. Après leur interception mouvementée et tardive par des commandos de fusiliers marins, ils ont pu à loisir observer la précarité de la logistique et de la voirie de la digue du Homet où aura lieu le chargement de 1,7 tonne de plutonium.
Voyage de l’Akatsuki Maru : Greenpeace et Robin des Bois dans l’arsenal
Quatre militants des organisations écologistes Robin des Bois et Greenpeace se sont introduits en canoës dans l’arsenal de Cherbourg jusqu’à la grue flottante qui devrait servir au chargement de 1,5 tonne de plutonium à destination du Japon. Ils ont déployé un symbole radioactif et sont restés en place jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre. Les canoës ont été arraisonnés et les 4 antinucléaires sont en état d’arrestation.
Par cette action, Robin des Bois et Greenpeace rappellent leur détermination à obtenir l’annulation du transport du plutonium dont la date prévue a déjà été repoussée deux fois.
Plutonic
1,7 T de plutonium sur un bateau construit en 1980 et retapé par les japonais. Avant d’être embarqué sur le port de Cherbourg, le plutonium réparti sur 17 camions, traversera La Hague et l’agglomération de Cherbourg.
Le voyage par mer pourra durer plusieurs mois puisque le Plutonic a une autonomie de 100 jours.
La Cogéma prétend que “l’itinéraire confidentiel” sera “exempt de risques naturels”.
Ce n’est pas à vous, cherbourgeois, qu’on fera croire que la mer est télécommandable. Tout peut arriver. Le Titanic, réputé invincible a fait naufrage en avril 1912, 3 jours après avoir quitté Cherbourg.
La Flèche n°20
journal de Robin des Bois – octobre 1992 (3.6 Mo)
– Seaborg, le plutonium boy page 2
– La première application industrielle du plutonium page 4
– La fausse aire nucléaire page 8
Déchets : les compagnies électro-nucléaires font la loi
Objet : Réaction à la Cérémonie d’inauguration de l’extension de l’usine de retraitement de combustibles irradiés de La Hague.
D’ici l’an 2000, l’usine atomique de La Hague devrait recevoir 6.000 tonnes de combustibles irradiés étrangers.
Depuis 1980, la Cogema (Compagnie Générale des Matières Nucléaires) a importé dans son site de La Hague environ 1.000 tonnes de combustibles irradiés japonais produits par 11 compagnies privées dont la plus puissante est la Kansaï Electric Power Company qui exploite 9 réacteurs nucléaires dans la Préfecture de Fukiu que les Japonais appellent “Les Champs Elysées du Nucléaire”.
J.E.P.I.C.
Objet : Déchets nucléaires
J.E.P.I.C. – 7 boulevard de la Madeleine, 75008 Paris
Le syndicat des compagnies électriques japonaises qui font retraiter des combustibles irradiés en France, à l’usine de La Hague dans la Manche, a un bureau à Paris.
Des militants de Robin des Bois occupent cette officine depuis 14H30, y ont ramené des fûts de déchets radioactifs japonais, et réclament des informations précises sur le retour au Japon des déchets nucléaires issus du retraitement des combustibles irradiés.
La Hague : gala des déchets nucléaires
Mardi 14 avril 1992, La Hague et le Cotentin seront en fête. La COGEMA (Compagnie Générale des Matières Nucléaires) invite des centaines de représentants et de dignitaires des compagnies internationales de production d’électricité.
Des délégations en provenance de Corée du Sud, de Taïwan, d’Asie du Sud-Est et peut-être d’Europe de l’Est ainsi que des clients européens et japonais de la COGEMA participeront au rassemblement et à la visite de l’usine. L’objectif pour la COGEMA est “de montrer aux clients existants ce qui a été fait avec leur argent et de démontrer aux clients existants ce qui a été fait avec leur argent et de démontrer aux clients potentiels qu’une filière de retraitement des combustibles irradiés est opérationnelle et donne de bons résultats”.