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En attendant les démineurs – Inventaires des déchets de guerre du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Sommaire

Introduction [1]
Les vérités qui dérangent – les champs de bataille du nord et de l’est de la France – Les vieilles munitions tuent – Les vieilles munitions polluent – Les vieilles munitions nuisent à la faune et à la flore – Les munitions chimiques

Inventaires des déchets de guerre du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011 avec leurs cartographies:
Région Franche-Comté [2]
Région Alsace [3]
Région Lorraine [4]
Région Champagne-Ardenne [5]
Région Ile-de-France [6]
Région Picardie [7]
Région Nord – Pas-de-Calais [8]
Carte de synthèse [9]

Sources [10]

 

Introduction

Les déchets de guerre n’ont pas de filière. Les vieilles munitions tuent, polluent et sont les ennemis de la biodiversité. A la suite de ses recherches antérieures, Robin des Bois publie un nouvel inventaire des découvertes de munitions dans les 7 régions du nord et de l’est de la France sinistrées par les guerres de 1870, 14-18, 39-45.

L’inventaire couvre les années 2008, 2009, 2010 et 2011. Il a été réalisé grâce à la presse régionale, aux communiqués des préfectures, aux publications spécialisées et à des dires d’experts.

Ce parcours est assorti de cartographies, de commentaires historiques, du rappel des circonstances de chacune des 566 découvertes et de dessins des années de guerre.

01_tete-de-mort_dechets de guerre_robin-des-bois [11]

 

Les vérités qui dérangent

L’inventaire de Robin des Bois n’est pas exhaustif. Les découvertes ne font pas systématiquement l’objet de communiqués ou de relations dans la presse. Les pouvoirs publics n’aiment pas s’exprimer à ce sujet et n’apprécient guère les vérités qui dérangent :

– l’information préventive sur les dangers des déchets de guerre est sous dimensionnée. Pour preuve les incroyables comportements de certains découvreurs décrits dans chacun des inventaires ;

– les démineurs de la Sécurité civile ne sont pas assez nombreux. Par contre, ils sont déroutés dans des missions qui ne leur étaient pas destinées en particulier la protection des personnalités politiques ;

– la corporation des démineurs de la Sécurité civile est vieillissante. Faute de valorisation morale et financière d’un métier à très hauts risques, le recrutement est difficile alors que l’apprentissage et la transmission d’un savoir manuel et encyclopédique durent 10 ans ;

– des stockages tampon en « bout de chemin », dans des fermes, dans des locaux annexes de mairies en attendant plusieurs jours ou plusieurs semaines la « tournée des démineurs » sont habituels dans des départements comme la Somme, l’Aisne et le Nord ;

– les destructions des munitions sur les lieux des découvertes, dans des carrières, dans des terrains militaires, dans des enclos hors de la réglementation sur les Installations Classées n’offrent pas les garanties nécessaires aux personnes, aux sols, aux sous-sols, aux milieux aquatiques, à la faune, à la flore et aux productions agricoles ;

– les destructions sur place par enfouissement et combustion à ciel ouvert ne respectent pas les prescriptions de la convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques entrée en vigueur en 1997 ;

– dans l’état de la réglementation, une vieille munition abandonnée n’est pas considérée comme un déchet. Son brûlage ou « pétardage » à l’air libre se fait sans étude d’impact. Le Ministère de l’Ecologie souhaite en finir avec cette habitude. Le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Défense, de leur côté, ne veulent pas en entendre parler. En Allemagne, quand les munitions sont considérées comme intransportables, il est fait appel à un four mobile qualifié « d’installation de campagne ».

– l’immersion des munitions ne pouvant être éliminées à terre sans présenter des risques graves est autorisée par le Code de l’environnement. La prolongation potentielle de cette pratique prohibée et condamnée dans le monde entier s’explique par l’incapacité technique et surtout financière de la France à se doter d’une usine de destruction des armes chimiques. Le projet Secoia (Site d’Elimination et de Chargements d’Objets Identifiés Anciens) est constamment différé. Dans la plus optimiste des hypothèses, Secoia pourrait être opérationnel à la fin de cette décennie. D’ici là, bricolons, immergeons et soyons discrets !

– Robin des Bois n’a pas obtenu de réponse à son courrier de mai 2003 aux ministres de la Défense, de l’Intérieur et de l’Ecologie demandant un rapport public annuel exhaustif et cartographié sur les récupérations des vestiges de guerre. Bien au contraire le verrou s’est encore refermé grâce à un amendement qui s’est glissé dans la loi de 2008 sur les archives. Cet amendement interdit la consultation des documents publics dont la communication est susceptible de faciliter la localisation des armes chimiques;

– dans les régions, les communes bombardées, les territoires ruraux en voie d’urbanisation historiquement connus pour avoir été des champs de bataille, les permis de construire et d’excaver les sols sont accordés sans recherches préalables des déchets de guerre abandonnés, volontairement ou involontairement enterrés ;

– les ball-traps ou les étangs de chasse aux canards sont considérés comme des sites pollués par le plomb des balles. Curieusement la pollution des champs de bataille est oubliée ou négligée par les pouvoirs publics et les scientifiques.

 

Les champs de bataille du nord et de l’est de la France

Chaque année, sur le territoire français, 500 à 800 tonnes de munitions anciennes, abandonnées, dégradées, imprévisibles et plus dangereuses encore qu’au moment de leur fabrication sont découvertes, collectées, regroupées, neutralisées ou entreposées dans l’attente de leur élimination finale. La grosse part de la collecte se fait dans le nord et l’est.

En lisant ce dossier, faites attention où vous mettez les pieds. Vous entrez dans les champs de bataille de trois guerres modernes, 1870, 1914-1918, 1939-1945. Les combattants ont utilisé des quantités incalculables de munitions innovantes, performantes, perforantes, insidieuses et polluantes. Le Nord-Pas-de-Calais, la Lorraine, la Champagne-Ardenne, l’Ile-de-France, la Picardie, l’Alsace et la Franche-Comté sont des terroirs de guerre superposées. Dans le nord et l’est de la France, un milliard d’obus de tous calibres équivalant à 15 millions de tonnes de métaux ont été tirés entre 1914 et 1918. Un quart de ces obus n’ont pas explosé et 6% contenaient des gaz de combat. Pendant la Seconde Guerre mondiale, 1.700 communes françaises ont été bombardées. 14% des bombes anglaises et 16% des bombes allemandes n’ont pas explosé et ont pénétré pour la majorité d’entre elles jusqu’à 4 mètres de profondeur, pour 20% jusqu’à 6 mètres, pour 10% jusqu’à 7 mètres et 1% au-delà de 9 mètres de profondeur. L’Ile-de-France porte encore des stigmates du siège de Paris en 1870 – voir à ce sujet Créteil dans l’inventaire Ile-de-France, 2008.

Les sols, les sous-sols, les eaux souterraines, les cours d’eau, les lacs, les canaux, sont des réservoirs de risques et de polluants militaires.

Dans les 7 régions du nord et de l’est de la France, 25 millions de personnes vivent et travaillent sur un sol truffé de munitions non explosées ou cachées et morphologiquement déformé par les cratères, les boyaux, les sapes, les tranchées, les trous de bombe, les cratères, les entonnoirs de mines. Les sucreries récoltent chaque année au bout des trieuses à betteraves des centaines d’engins de guerre, douilles, grenades, obus – voir à ce sujet Roye, inventaire de la Picardie, novembre 2010.

 

Les vieilles munitions tuent.

« A chaque printemps, dans un secteur que l’on croyait nettoyé, les grenades, les obus repoussent, sortent du sol, font ça et là quelques victimes peu glorieuses. En temps de paix, l’éclatement d’un obus s’appelle un accident du travail » (Pierre Mac Orlan). Pire, ils sont parfois qualifiés d’erreur de manipulation. En avril 2007, deux démineurs de la Sécurité civile de Metz ont été tués dans l’explosion du dépôt de vieilles munitions de Ressaincourt. Ils étaient en train de manipuler des obus datant de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Deux démineurs de la Sécurité civile de Marseille ont été au mois de mai de cette année 2012 très gravement blessés et mutilés dans une carrière du Vaucluse. En binôme esseulé, ils détruisaient des vieux obus et grenades instables qui venaient d’être mis au jour dans le Lubéron. Les premiers secours ont été déclenchés deux heures après l’accident par les employés de la carrière de retour du déjeuner.

Entre janvier 2008 et décembre 2011, dans les 7 régions concernées par ce nouvel inventaire, 3 morts et une trentaine de blessés, intoxiqués ou examinés à l’hôpital sont à déplorer.

 

Les vieilles munitions polluent.

Près de Verdun, dans les forêts de chênes, des taux considérables d’arsenic ont été repérés par des universitaires allemands là où des obus chimiques ont été détruits par incinération au lieu-dit La Place à Gaz. Les composés d’arsenic ont été utilisés par les troupes françaises dès 1915. Ils rentraient dans la composition du phosgène et dans la composition d’une autre arme chimique à base d’acide cyanhydrique. A partir de septembre 1917, les troupes allemandes ont utilisé des obus à l’arsenic. L’existence de La Place à Gaz a été officiellement reconnue en 2007. Il est sûr qu’en Lorraine et dans d’autres régions, subsistent d’autres sites pollués par la destruction rudimentaire des munitions chimiques – voir à ce sujet Illzach, inventaire de l’Alsace, mars 2009.

Le gibier et les produits végétaux issus des forêts de guerre peuvent être pollués par le plomb, d’autres métaux et des composés chimiques. Il n’y a pas de recherches coordonnées et publiques à ce sujet.

Les munitions chimiques ne sont pas les seules à polluer. Dans le nord de la France, les concentrations élevées de sels de perchlorate dans l’eau du robinet sont attribuées aux effets différés des munitions enfouies dans les sols. Une corrélation est relevée entre les teneurs maximales et les régions les plus sinistrées par les deux dernières guerres. C’est notamment le cas pour les agglomérations d’Arras, de Lens et de Douai. Le perchlorate était utilisé comme explosif dans les obus par l’armée allemande. C’est un perturbateur endocrinien. Avant de parvenir au robinet et d’être consommés, les sels de perchlorate polluent les masses d’eau souterraines. Les séquelles de la Première Guerre mondiale ont été oubliées par la Directive Cadre sur l’Eau dont l’objectif est la préservation et la restauration des ressources aquatiques.

Les autres munitions dégradées et rouillées ou leurs fragments enfouis dans le sol contiennent des explosifs ou des résidus d’explosifs comme le trinitrotoluène (TNT), le dinitronaphtalène et le trinitrophénol ou acide picrique. En cours de dégradation, ils libèrent dans l’environnement des substances toxiques, écotoxiques, herbicides, insecticides, biocides, solubles dans l’eau. Il ne faut pas oublier le mercure. Un seul détonateur d’obus de la Première Guerre mondiale contenait 2 grammes de mercure. Les experts américains estiment que 200 substances chimiques dangereuses peuvent être contenues dans les munitions militaires ou en provenir.

 

Les vieilles munitions nuisent à la faune et à la flore.

100 ans après la Première Guerre mondiale, la Zone Rouge autour de Verdun (832 km2) reste marquée par les arbres décapités, les arbres morts sur pied, les cicatrices de mitrailles et des vestiges divers.

Les études sur les pollutions résiduelles et les effets de la guerre sur les espèces animales et végétales autour de Verdun sont rares. Les meilleures d’entre elles sont du Muséum d’histoire naturelle… du Luxembourg. Elles décrivent l’extinction des salamandres, la raréfaction et la recolonisation très lente par les tritons, les crapauds, les grenouilles et les reptiles. Les espèces les plus mobiles reviennent sur le territoire à partir d’îlots refuges adjacents à la zone.

Les mêmes études, sans démontrer une corrélation formelle avec l’usage des gaz de combat autour de Verdun, constatent des anomalies génétiques et des variations importantes de couleur dans plusieurs espèces et stations végétales. L’ypérite est mutagène.

Les naturalistes luxembourgeois estiment que « la Zone Rouge de Verdun n’est pas sans rappeler l’exemple souvent cité de l’île de Guam dans l’archipel des Mariannes où la dizaine d’espèces de l’avifaune endémique avait survécu au bombardement de l’île pendant la Seconde Guerre mondiale et fut décimée plus tard après l’introduction du serpent brun importé d’Australie pour éliminer les rats de plantation ». D’après eux, des décharges sauvages, des empierrements d’ornières, des assèchements de zones humides, des plantations de résineux sur des landes, des tracés de route ont fait disparaître 50 ans après la Première Guerre mondiale les sites les plus intéressants en voie de recolonisation par des espèces de faune et de flore endémiques. L’Association des Botanistes Lorrains souligne que les plantes obsidionales arrivées dans la Zone Rouge de Verdun sont en quelque sorte des invasives. Les graines sont arrivées dans les fourrages des chevaux, les paquetages, les paillasses des soldats.

 

Munitions chimiques

En 1870, l’Etat major allemand écarte les propositions d’un pharmacien. Il préconisait la fabrication et l’usage d’obus à la vératrine, complexe d’alcaloïdes végétaux très vénéneux, irritant, curarisant, tétanisant.

En 1914, le ministre français de la Guerre écarte les conseils d’un éminent chimiste et industriel d’un cinglant : « Monsieur nous ne faisons pas une guerre d’apothicaires ».

En été 1918, la production française d’ypérite est supérieure à la consommation de l’artillerie. La France est alors devenue exportatrice d’ypérite. Elle avait été amenée à se lancer dans la guerre chimique et à abandonner les grands principes face aux obus allemands au bromure de benzyle en Argonne en 1915 et à l’emploi massif de l’ypérite par l’armée allemande en été 1917, à Ypres en Belgique.

Au cours de la Première Guerre mondiale, 112.600 tonnes de munitions chimiques ont été employées. Les principaux pays utilisateurs ont été par ordre décroissant l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne.

Aujourd’hui, en 2012, des munitions chimiques abandonnées sur les terrains de la guerre menacent les travailleurs des sols et des sous-sols, les populations et l’environnement.

 

Ypérite.

C’est la pire des armes chimiques utilisées pendant 14-18. Elle est insidieuse. Ses effets toxiques persistants se déclarent plusieurs heures après l’exposition et vont en s’aggravant. Le simple contact de la peau avec des vêtements ou autres objets souillés par l’ypérite provoque des brûlures des 2ème et 3ème degrés très difficilement réversibles. L’ypérite est soluble dans les graisses et poursuit sa migration dans l’organisme. Elle détruit les muqueuses, peut aboutir à la cécité et à la mort. Les masques respiratoires sont inopérants.

C’est un liquide huileux, incolore à jaune brunâtre, dégageant une odeur apparentée à la moutarde ou à l’ail. Cette signature olfactive est le premier moyen d’en soupçonner la présence dans un engin de guerre abandonné ou autour. Au dessous de 7°C, elle gèle et sa présence n’est pas décelable. L’empoisonnement se produira quand la température ambiante remontera. L’apparition retardée des premiers symptômes favorise l’extension de la contamination chez les victimes et la transmission aux proches et à toute la chaîne des secouristes et des soignants. L’ypérite serait cancérogène.

Entre 2008 et 2011, dans cet inventaire, 2 découvertes de munitions ou de concentrations de munitions à l’ypérite ont été relevées.

L’emploi de l’ypérite dans les opérations de guerre est interdit par la convention sur l’interdiction des armes chimiques.

 

Phosgène.

Le phosgène a de multiples utilisations industrielles, en pharmacie, dans la chimie fine, dans la fabrication des matières plastiques,… C’est un gaz incolore et lui aussi insidieux. A faible concentration, son odeur est plutôt agréable. Elle s’apparente à celle du foin frais. Les symptômes apparaissent plusieurs heures après l’inhalation. Ça commence par de l’essoufflement, de la toux, se poursuit par des vomissements et des douleurs thoraciques, une asthénie extrême, une désorientation totale et ça se finit dans les cas les plus graves par la mort. Les doses sub-létales peuvent provoquer des pneumonies plusieurs mois après l’inhalation. Liquéfiable sous pression, le phosgène permet d’atteindre des concentrations létales de gaz dense sur les théâtres de guerre. C’est pourquoi il était apprécié par les stratèges, d’autant qu’en concentration très faible, il produit des effets non mortels mais gravement incapacitants.

Entre 2008 et 2011, dans cet inventaire, 6 découvertes de munitions ou de concentrations de munitions au phosgène ont été relevées.

L’emploi du phosgène dans les opérations de guerre est interdit par la convention sur l’interdiction des armes chimiques.

 

Phosphore blanc.

C’est un agent incendiaire. Le phosphore s’enflamme au contact de l’air et brûle à des températures très élevées, de l’ordre de 1.300°C. La combustion du phosphore produit une flamme éblouissante et une épaisse fumée généralement blanche. Les fumées de trioxyde de phosphore sont toxiques et corrosives. Les brûlures sont très douloureuses. Les dommages tissulaires sont à la fois thermiques, chimiques et corrosifs. Les yeux et les muqueuses sont particulièrement vulnérables. L’issue peut être fatale même si l’étendue de la brûlure est faible.

La peau brûlée doit être recouverte d’eau froide pendant le transport vers les services d’urgence ou en attendant leur arrivée. Des particules de phosphore dispersées sur la peau ou dans les vêtements peuvent s’enflammer plusieurs minutes ou plusieurs heures après l’événement initial. Les secouristes ou les témoins proches peuvent être touchés. Après la Seconde Guerre mondiale, des munitions au phosphore blanc ont été immergées en Mer Baltique. Les années suivantes, des résidus de phosphore étaient ramenés par les courants et les vagues sur les plages. Ils étaient ramassés par des pêcheurs à pied qui à tort croyaient pour leur plus grand bénéfice ramasser de l’ambre. Au bout de quelques heures, le pseudo-ambre s’enflammait après avoir atteint la température du corps.

L’usage du phosphore blanc dans les munitions est toujours autorisé. Il n’est pas considéré comme un agent chimique. Les munitions au phosphore blanc sont théoriquement prohibées contre ou au milieu des populations civiles.

Entre 2008 et 2011, dans cet inventaire, 23 découvertes de munitions ou de concentrations de munitions au phosphore ont été relevées.

Inventaire des déchets de guerre en région Franche-Comté

du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Où les lecteurs appendront comment un obus mal placé peut compromettre les fêtes du 14 juillet, où les sports d’hiver et les obus ne font pas bon ménage, que des « bombes » de 1870 polluent encore les sols, que des jolies maisons à retaper peuvent être truffées de déchets de guerre et n’apprendront pas qui amène des bouteilles très spéciales au pied des conteneurs à verre…

Sources: Alsace (L’), Artillerie.info, Chemin de Mémoire, Espace Communautaire pour les ambassadeurs de Franche-Comté, Est Républicain (L’), Fort de Bessoncourt, Fort des Basses Perches, Fortifications.fr, Pays (Le), Progrès (Le).

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La Franche-Comté comprend les départements du Doubs, de Haute-Saône et du Territoire de Belfort qui dépendent du centre de déminage de Colmar et du département du Jura qui dépend du centre de déminage de Lyon. En Franche-Comté, Robin des Bois recense 7 découvertes en 2008, 5 en 2009, 9 en 2010 et 7 en 2011 soit un total de 28.

La Franche-Comté, reposoir à munitions.

Le gouffre de Jardel sur la commune de Chaffois dans le Doubs contient 3.000 t de munitions conventionnelles jetées après la guerre de 14-18. A la fin du 19ème siècle, il a servi de cimetière à des milliers d’animaux morts du typhus ou d’autres maladies. Le gouffre est ponctuellement visité par les services de la sécurité civile. Cette surveillance peu rapprochée vise à observer l’évolution des munitions et à évaluer les risques de pollution de la rivière souterraine qui passe au fond du gouffre. C’est seulement en 2010 que des informations consolidées ont démenti la présence d’obus chargés de gaz de combat au fond du trou.

 

Les procédures en cas de découverte de déchets de guerre:

Seule la préfecture de région donne des consignes de comportement et d’alerte en cas de découverte d’un « engin explosif ». Les enfants doivent avertir immédiatement « un parent, un instituteur ou une personne adulte ». Ces consignes sont rédigées par le Service de Zone des Systèmes d’Information et de Communication (SZSIC) qui est placé sous l’autorité du préfet délégué pour la défense et la sécurité de la Zone Est. Ces consignes sont les mêmes que dans le département du Nord.

 

Comment signaler sans ébruiter ?

Ecartelés entre les obligations de balisage des découvertes fortuites et de discrétion pour ne pas attirer les curieux et les collectionneurs, les autorités à tous les niveaux et parfois les journalistes restent très flous dans la localisation des munitions. Résumé d’une découverte dans un journal local : Dans le Territoire de Belfort, un promeneur découvre sous les branches mortes « dans une forêt du pays sous-vosgien que nous éviterons de localiser pour éviter aux petits malins d’essayer de retrouver le site une caisse de 26 obus et une caisse de poudre ». Les démineurs de Colmar sont informés mais n’estiment pas que l’intervention soit urgente : le lieu de la découverte n’est pas dans une zone habitée.

La consigne de discrétion présente certes un avantage mais elle a l’inconvénient d’encourager la lenteur de l’intervention.

 

Fausses alertes – exemple.

En juin 2008, sous la surveillance des services de déminage de Colmar, le cours de la Feschotte fait l’objet de curages précautionneux. 150 détections ressemblant à des munitions viennent d’être repérées à l’occasion de travaux de voirie. Plusieurs fois auparavant des obus avaient été retrouvés à cet endroit. En fait, les nouvelles découvertes étaient des ustensiles de cuisine utilisés par les Poilus et fabriqués par Japy Frères dans l’usine de Fesches-le-Chatel.

 

Carte des découvertes des déchets de guerre en Franche-Comté entre 2008 et 2011.

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Grenades américaines MK II comme découvertes à Baume-les-Dames en août 2008
Extrait du document « En attendant les démineurs ». Déminest

Inventaire des déchets de guerre en région Alsace

du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Où les lecteurs pourront trouver un argument nouveau pour ne pas creuser une piscine, comprendront comment un immeuble neuf peut être assis sur un site pollué par la guerre, constateront que des ouvertures de lignes ferroviaires ou des élargissements de routes exposent à des risques multiples et entendront des détonations dans un village paisible.

Sources : AFP, Alsace (L’), Dernières Nouvelles d’Alsace (Les), Est Républicain (L’), Hebdo de Vendredi (L’), Liberté de l’Est (La), Mairie de Schirrhein, Pays (Le), Randoenalsace.fr, Républicain Lorrain (Le), Vosges Matin.

06_confession_dechets de guerre_robin-des-bois [16]

La région Alsace comprend le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. Robin des Bois recense en région Alsace 18 découvertes en 2008, 17 en 2009, 21 en 2010 et 11 en 2011 soit 67 en 4 ans.

Les procédures en cas de découverte de déchets de guerre :

En 2008, au cours d’une visite du préfet du Haut-Rhin au centre de déminage de Sainte-Croix-en-Plaine, les démineurs ont déploré l’insuffisance des connaissances de la population sur les risques des déchets des 3 guerres 1870, 14-18 et 39-45. Pour autant il n’y a pas d’informations disponibles sur les sites des préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sur les bons réflexes à avoir en cas de découverte des engins de guerre. Le centre principal de déminage est celui de Colmar.

Les anciens inventaires en région Alsace :

Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace. Mai 2003. Pdf 38 pages, 3 Mo [17]

Carte des découvertes des déchets de guerre en Alsace entre 2008 et 2011.

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08_image004_dechets de guerre_robin-des-bois [19]Grenade américaine au phosphore comme à Orbey en août 2009.
Extrait de « En attendant les démineurs ». Déminest.

 

Inventaire des déchets de guerre en région Lorraine

du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Où les lecteurs relèveront entre autres découvertes que dans la région Lorraine, des hommes des bois ratissent la zone rouge, entassent des munitions et autres déchets de guerre, y compris chez leur mère, que les cambrioleurs d’un centre aéré ont su prendre en matière de sécurité civile toutes les précautions nécessaires et découvriront le système Ragon de Bange.

Sources : Dernières Nouvelles d’Alsace (Les), Est Républicain (L’), Figaro (Le), Fondation du Fort Seynard, Ouest France, Post (Le), Républicain Lorrain (Le), TF1, Vosges Matin.

09_verdun_dechets de guerre_robin-des-bois [20]

La région Lorraine comprend les départements des Vosges, de la Meuse, de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle. Robin des Bois recense en région Lorraine 20 découvertes en 2008, 17 en 2009, 23 en 2010 et 24 en 2011 soit 84 en 4 ans. C’est la région où les informations préventives en cas de découverte de déchets de guerre sont les plus complètes, sans toutefois être homogènes dans les 4 départements.

Les procédures en cas de découverte de déchets de guerre :

La Meuse est incontestablement très performante dans ce domaine. C’est l’exemple à suivre sur l’ensemble du territoire français. La pollution du sol meusien par les déchets de guerre est évoquée. 4 circulaires préfectorales datées de juillet 1995, novembre 2000, décembre 2002 et avril 2007 ont été adressées à tous les maires du département dans le cadre de la sensibilisation de la population. Une liste de quelques accidents mortels et corporels est disponible. Les consignes de prudence, les procédures d’intervention, l’arrêté préfectoral interdisant l’utilisation des détecteurs de métaux depuis 2010, les coordonnées du Service Interministériel de Défense et Protection Civile – SIDPC – sont disponibles sur le site Internet de la préfecture de la Meuse. On y trouve également :

– la demande écrite d’intervention de récupération d’engins de guerre à remplir par les mairies.

– la brochure « En attendant les démineurs » qui a aussi été envoyée aux maires. Cet opus a été rédigé en juillet 2000 par des responsables du service de déminage de Metz. Il présente le cadre légal de l’intervention des démineurs, le rôle des autorités locales, le régime de responsabilité applicable aux opérations de déminage, le catalogue illustré des principales munitions susceptibles d’être découvertes et datant des trois guerres et les dangers du phosphore.

– un lien vers le document d’août 2005 rédigé par le Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire, Direction de la Défense et de la Sécurité civile, sous-direction des Services Opérationnels intitulé « Le Service français du déminage ». Il présente l’historique du déminage après la Seconde Guerre mondiale. Entre 1945 et 1947, les opérations de déminage ont fait environ 1.000 morts parmi les prisonniers de guerre allemands et 500 morts pour les personnels français. Le document bilingue français-allemand présente aussi la carte des Centres de Sécurité du Déminage et des départements où ils ont compétence et le compte-rendu photographique d’une intervention sur munitions anciennes, vraisemblablement sur le territoire de Damvillers. Cette intervention était consécutive à une découverte de mars 2005 relevée dans l’inventaire de Robin des Bois de novembre 2007 (voir ci-dessous) ; 20% des munitions étaient des obus chimiques.

Les préfectures des Vosges et de Meurthe-et-Moselle, deux départements touchés comme celui de la Meuse par les trois guerres et compris dans la zone rouge se contentent en matière d’information sur les risques des déchets de guerre du minimum tandis que la Moselle n’en publie aucune.

Pour les quatre départements, la moyenne annuelle serait de 1.000 demandes d’interventions par an pour 40 t de munitions.

Les anciens inventaires en région Lorraine :

Ne touchez jamais à un engin de guerre ! Inventaire des déchets de guerre – Nord Est. Janvier 2004 – novembre 2007. Pdf 28 pages, 1 Mo [21]

Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace. Mai 2003. Pdf 38 pages, 3 Mo [17]

Carte des découvertes des déchets de guerre en Lorraine entre 2008 et 2011.

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11_preparation-fourneau_dechets de guerre_robin-des-bois [23]Préparation d’une destruction en fourneau.
Extrait de « En attendant les démineurs ». Déminest.

 

 

Inventaire des déchets de guerre en région Champagne-Ardenne

du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Où les lecteurs assisteront au pétardage d’une bombe de 250 kg dans une carrière, apprendront que dans le Nord des Ardennes on trouve du 39-45 et dans le Sud du 14-18, que les parents ne doivent pas aller chercher en catastrophe leurs enfants dans un collège en cours de neutralisation d’engins de guerre, qu’il ne faut pas trimballer des obus sur la banquette arrière, qu’un grutier a découvert « une belle bête » et que la chasse aux escargots mène à tout

Sources : France 3, Journal de la Haute Marne (Le), Liberté de l’Est (La), Parisien (Le), Républicain Lorrain (Le), Union-L’Ardennais (L’), Vosges Matin.

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La région Champagne-Ardenne comprend les départements des Ardennes, de l’Aube, de la Marne, de la Haute-Marne. Robin des Bois recense dans la région Champagne-Ardenne 3 découvertes en 2008, 5 en 2009, 5 en 2010 et 9 en 2011 soit 22 découvertes en 4 ans.

Les procédures en cas de découverte de déchets de guerre :

La préfecture de l’Aube présente sur son site Internet une page spéciale déminage dans laquelle les règles à observer lors de la découverte d’un vestige de guerre sont rappelées. Une plaquette de présentation datant de août 2010 et un communiqué de presse de septembre 2010 sont également disponibles. Les différents documents redisent l’importance de ne pas toucher l’engin, ne pas le déplacer, ne pas l’emmener à la gendarmerie et d’attendre l’intervention des démineurs. Les coordonnées du Service Interministériel de Défense et de Protection Civile de la préfecture de l’Aube y sont indiquées.

La préfecture de la Marne met à disposition sur son site une plaquette d’information destinée aux 4 départements de la région. Elle rappelle les procédures à observer en cas de découverte d’engins de guerre ou d’objets suspects : ne pas s’en approcher, ne pas toucher, bien repérer la zone, rester discret pour ne pas attirer de curieux, prévenir le maire qui appellera les démineurs. Toutes les coordonnées sont disponibles sur le site de la préfecture de la Marne

Les consignes générales de discrétion sont appliquées avec rigueur en Champagne-Ardenne. Il y a une disproportion flagrante entre le tonnage récolté et annoncé et les articles de presse.

Les anciens inventaires en région Champagne-Ardenne :

Ne touchez jamais à un engin de guerre ! Inventaire des déchets de guerre – Nord Est. Janvier 2004 – novembre 2007. Pdf 28 pages, 1 Mo [21]

Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace. Mai 2003. Pdf 38 pages, 3 Mo [17]

Carte des découvertes des déchets de guerre en Champagne-Ardenne entre 2008 et 2011.

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– pendant la guerre, elles auraient été déposées par des soldats français peu rassurés par l’instabilité de ces grenades à main Citron-Foug mortelles dans un rayon de 50 m ;

– à la fin de la guerre, elles auraient été abandonnées au bord du chemin ;

– après la guerre, elles auraient été découvertes dans un champ voisin par un agriculteur puis regroupées et peut-être oubliées.

14_image004_dechets de guerre_robin-des-bois [26] Grenade Citron-Foug. Musée de l’Infanterie.

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Inventaire des déchets de guerre en région Ile-de-France

du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Où les lecteurs feront une traversée de Paris avec un obus dans la remorque, découvriront de la poudre noire de Napoléon III dans la banlieue Sud-Est de Paris, un éco-quartier dont le sous-sol est truffé de munitions, le syndrome de Diogène appliqué aux obus et aux armes hétéroclites et apprendront qu’en cherchant le chat de sa voisine on peut faire des découvertes inattendues, que le chantier d’une clinique a imposé 7 évacuations et que les morts au champ des collectionneurs se succèdent.

Sources : 20 Minutes, AFP, Alsace (L’), Courrier de Mantes (Le), Creusot Infos, Direct Matin, Monde (Le), Nouvel Observateur (Le), Ouest France, Parisien (Le), Pays Briard (Le), Télégramme (Le), TF1, Voix du Nord (La).

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Evacuations

C’est en Ile-de-France que les évacuations préalables à la neutralisation des engins de guerre sont les plus nombreuses. Elles provoquent souvent des interruptions totales de trafic. Le nombre des évacuations s’explique par la diversité des déchets des 3 guerres 1870, 14-18 et 39-45 et par la densité des populations et des activités.

 

L’Ile-de-France comprend Paris et les départements de Seine et Marne, des Yvelines, du Val-de-Marne, du Val-d’Oise, de l’Essonne, des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis. En Ile-de-France, Robin des Bois recense 10 découvertes en 2008, 37 en 2009, 26 en 2010 et 23 en 2011 soit 96.

Les procédures en cas de découverte de déchets de guerre :

Le Laboratoire Central de la Préfecture de Police -LCPP- dit le Labo s’occupe du déminage des engins découverts dans Paris et dans les 3 départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). Pour les autres départements, c’est le centre de déminage de Versailles qui intervient. Pourtant dans cet inventaire, une découverte en Seine-et-Marne a été traitée par le service de déminage de Lyon.

Il n’y a pas d’informations disponibles sur les sites des préfectures. Dans son formulaire de contact « Le laboratoire à votre service », le Labo mentionne deux spécialistes du déminage et de l’enlèvement de munitions chez les particuliers d’une part et d’autre part un pôle explosifs, intervention et risques chimiques. L’Ile-de-France est la seule région du territoire français continental à ne pas décrire même sommairement les consignes sur les comportements et les procédures à suivre en cas de découverte d’engins de guerre.

La presse locale et régionale ne semble pas accorder une attention particulière aux déchets de guerre. Pourtant, des munitions anciennes en exercice pendant les trois dernières guerres sont disponibles dans les caves, les sols franciliens et les emprises militaires en activité ou en cours de conversion.

Les anciens inventaires en région Ile-de-France :

Ne touchez jamais à un engin de guerre ! Inventaire des déchets de guerre – Nord Est. Janvier 2004 – novembre 2007. Pdf 28 pages, 1 Mo [21]

 

Carte des découvertes des déchets de guerre en Ile-de-France entre 2008 et 2011.

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– le premier, dans le 5° arrondissement, boulevard Saint Michel. Aurélie au bout d’un labyrinthe de terre battue et en compagnie de son propriétaire trouve à la lueur d’une lampe torche un obus qui s’avèrera actif 3 jours plus tard après le passage et la vérification du service de déminage du Labo. Il s’agit d’un obus de 75 mm de diamètre et de 50 cm de long datant de la Première Guerre mondiale.

– le deuxième obus a été retrouvé dans une cave du 14° arrondissement suite à l’inspection d’un plombier. L’immeuble a dû être évacué et un périmètre de sécurité a été mis en place.

– 2 autres obus sont découverts dans une cave du 13° arrondissement.


Novembre

19_bombe US__dechets de guerre_robin-des-bois [30]Bombe américaine de 500 livres semblable à celle de l’Isle-Adam découverte en mars 2008.
Extrait de « En attendant les démineurs ». Déminest.

19_bombe inerte_dechets de guerre_robin-des-bois [31]Bombe inerte comme celle découverte en février 2010 à Coulommiers. C.Bossard/Robin des Bois

 

Inventaire des déchets de guerre en région Picardie

du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Où les lecteurs feront connaissance avec les affreux Livens et avec des cueilleurs qui tombent sur des champignons très vénéneux, où les voyageurs de la ligne ferroviaire entre Laon et Soissons apprendront qu’ils sont passés des centaines de fois sur un pont miné et où les usagers des déchetteries découvriront des pratiques peu conventionnelles et pas du tout recommandées.

Sources : Aisne Nouvelle (L’), Courrier Picard (Le), Est Républicain (L’), Herodote.net, La lettre du Chemin des Dames Hors Série n°6, Paris-Normandie, Parisien (Le), Progrès (Le), Promethee60, RMSLusitania.fr, Union-L’Ardennais (L’), Voix du Nord (La).

20_poum_dechets de guerre_robin-des-bois [32]

La région Picardie comprend les départements de l’Aisne, l’Oise et la Somme. La collecte annuelle moyenne est d’une centaine de tonnes de déchets de guerre. 90% des munitions découvertes sont de la Première Guerre mondiale. En 4 ans, Robin des Bois a recensé 79 découvertes de vestiges de guerre : 14 en 2008, 10 en 2009, 26 en 2010 et 29 en 2011.

Le martyr de l’Aisne après la Première Guerre mondiale

Habitat : Sur 841 communes de l’Aisne, 1 sur 6 a été rasée, plus de la moitié endommagée à plus de 50%.

Industries : 84% des ensembles industriels sont détruits, dont les 51 sucreries.

Infrastructures : 816 ponts et ouvrages d’art détruits, 60% du réseau routier à reconstruire, les voies ferroviaires sont en grande partie neutralisées.

Territoire : 533 trous d’obus à l’hectare, 39 millions de m2 de tranchées à combler, 300.000 hectares de terre labourables à remettre en état.

La lettre du Chemin des Dames, Bulletin d’information édité par le département de l’Aisne / 2009-2010 – Hors Série n°6

Les procédures en cas de découverte de déchets de guerre :

Au regard du désastre de l’Aisne et du nombre de munitions résiduelles, les informations diffusées par la préfecture de l’Aisne sur son site Internet sont sommaires mais pratiques. Elles donnent deux numéros de téléphone disponibles pendant les heures de service et en dehors des heures de service. Le service de déminage de la sécurité civile est basé à Laon et dessert exclusivement le département de l’Aisne. Pour les départements de la Somme et de l’Oise, le centre de déminage compétent est basé à Amiens.

Dans le département de la Somme, la préfecture diffuse sur son site Internet une plaquette illustrée éditée en octobre 2011, intitulée « En attendant les démineurs » et fixant les comportements et les gestes de prudence à respecter après une découverte de déchet de guerre. Dans l’Est du département il n’est pas rare selon la presse locale de trouver au bord des petites routes et des chemins deux ou trois obus marqués à la peinture fluo pour que le service de déminage les repère pendant leur tournée. Dans la Somme les munitions proviennent dans 90% des cas de la Première Guerre mondiale.

Dans le département de l’Oise, la préfecture ne diffuse aucune information sur son site Internet. Pourtant, la région de Saint-Maximin et de Saint-Leu-d’Esserent a servi de cache de munitions pour les troupes allemandes pendant la dernière guerre et a été lourdement bombardée par l’aviation alliée pour détruire et désorganiser la rampe de lancement des V1, les armes de représailles du III° Reich. Aujourd’hui encore, des bombes sont régulièrement mises au jour dans les carrières en exploitation.

Les anciens inventaires en région Picardie :

Ne touchez jamais à un engin de guerre ! Inventaire des déchets de guerre – Nord Est. Janvier 2004 – novembre 2007. Pdf 28 pages, 1 Mo [21]

Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace. Mai 2003. Pdf 38 pages, 3 Mo [17]

 

Carte des découvertes des déchets de guerre en Picardie entre 2008 et 2011.

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Projectile Livens comme à Vendhuile en janvier 2011. 11 litres de phosgène, 194 mm de diamètre, 70 cm de longueur.
Extrait de « En attendant les démineurs ». Déminest.

 

Inventaire des déchets de guerre en région Nord – Pas-de-Calais

du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Où les lecteurs apprendront entre autres découvertes que des bombes peuvent être enkystées dans des sites industriels Seveso, où des obus sont entreposés par le garde champêtre en attendant le passage trois fois par an des démineurs dans le village, comment le carrelage d’une salle à manger peut receler pendant plusieurs dizaines d’années des obus de la Première Guerre mondiale, qu’aujourd’hui encore un employé municipal peut être intoxiqué par du gaz moutarde et que le sol du Pas-de-Calais a une excellente mémoire puisqu’il révèle pendant des fouilles archéologiques des sépultures datant de l’époque gallo-romaine et au même endroit des bouteilles de bière anglaise datant des garnisons de la Première Guerre mondiale.

Sources : AFP, Alsace (L), Blockhaus d’Eperlecques, Echo Républicain (L’), Forum liberty-group.forumactif.org, Mairie de Saint-Martin-Boulogne, Nord Eclair, Nord Littoral, Observateur du Douaisis (L’), Observateur du Valenciennois (L’), Parisien (Le), Semaine dans le Boulonnais (La), Voix du Nord (La).

22_gaz2_dechets de guerre_robin-des-bois [35]

Dans le Nord-Pas-de-Calais, Robin des Bois recense 190 découvertes de vestiges de guerre en 4 ans : 37 en 2008, 59 en 2009, 41 en 2010 et 53 en 2011. Les munitions peuvent être chargées d’explosif conventionnel ou de gaz toxique.

Les procédures en cas de découverte de déchets de guerre :

C’est la région de France où les découvertes sont les plus nombreuses. Pour autant, l’information disponible sur le site de la préfecture du Pas-de-Calais est sommaire. Quant à l’information disponible dans le département du Nord elle est nulle. Cependant, des communes comme Calais ou Lille intègrent le risque des engins de guerre dans leurs Documents d’Information Communale sur les RIsques Majeurs (DICRIM). Cette prise en compte émergente gagnera à être élargie à toutes les communes où le risque déchets de guerre est prévisible. A titre d’exemple, Lens et Audinghen où de nombreuses découvertes ont lieu ne prennent pas en compte le risque déchets de guerre dans leurs documents communaux.

Si Robin des Bois était préfet du Nord, le risque pyrotechnique serait ainsi affiché :

Vous êtes sur un territoire à fort risque pyrotechnique. Les anciennes munitions des deux dernières guerres mondiales 1914-1918 et 1939-1945 sont encore enfouies sur le littoral, dans les forêts dans les sols et sous-sols ou cachées dans le bâti. Elles sont encore actives et d’autant plus dangereuses qu’elles sont dégradées par le temps et la corrosion. Elles sont explosives, inflammables ou contiennent des gaz de combat. Dans ce cas précis, les symptômes d’intoxication apparaissent plusieurs heures après l’inhalation des vapeurs. Il faut redoubler de vigilance si ces vapeurs ont une odeur de foin moisi, d’ail avarié ou de solvant. Seuls les services de déminage de la sécurité civile ont la compétence et la responsabilité d’identifier les déchets de la guerre et de les traiter. En cas de découverte, contacter la mairie, le cas échéant la gendarmerie, les services de police, les pompiers qui contacteront le Service Interministériel de Défense et de Protection Civile de la préfecture qui demandera l’intervention des démineurs. Si en tant que particulier ou entreprise de travaux publics, vous avez à creuser des tranchées ou des fondations, il faut préalablement se renseigner auprès de la mairie pour connaître l’histoire de la commune et localiser les parcelles où les risques de découvertes de munitions anciennes sont probables. Si ces recherches sont positives il faut faire procéder par une société habilitée à un diagnostic pyrotechnique des sols et des sous-sols et si nécessaire, dans un deuxième temps à l’extraction et au traitement des objets enfouis en faisant appel au service de la sécurité civile. Ce protocole préventif évitera des accidents, des évacuations de population, des interruptions de travaux et des extractions de munitions dans des conditions d’urgence.

 

Le cas des munitions au phosphore.

De nombreuses munitions au phosphore sont découvertes année après année dans le Nord-Pas-de-Calais et dans d’autres régions notamment par des agriculteurs pendant les travaux des champs mais pas seulement. Dans ces cas, il ne faut pas rester sous le vent, il faut évacuer les curieux et rendre compte immédiatement. Les fumées sont blanches et toxiques. Les munitions peuvent contenir encore des charges d’éclatement. Les brûlures au phosphore sont très douloureuses et très difficiles à guérir du fait de l’effet nécrosant de ce toxique. Les feux de phosphore blanc sont très difficiles à éteindre. Chaque particule de phosphore s’allume spontanément au contact de l’air.

 

Les anciens inventaires en région Nord-Pas-de-Calais :

Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace. Mai 2003. Pdf 38 pages, 3 Mo [17]

Ne touchez jamais à un engin de guerre ! Inventaire des déchets de guerre – Nord Est. Janvier 2004 – novembre 2007. Pdf 28 pages, 1 Mo [21]

 

Carte des découvertes des déchets de guerre en Nord-Pas-de-Calais entre 2008 et 2011.

24_Nord-pas-de-calais__dechets de guerre_robin-des-bois [36]

 

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25_disney_dechets de guerre_robin-des-bois [37]
Opération d’extraction de la Disney. Eperlecques. Janvier 2009.

Carte de synthèse

26_france_vestige_NEW_dechets de guerre_robin-des-bois [38]

Sources

-Santé publique et armes chimiques et biologiques, 1ère édition, 1970 – Organisation Mondiale de la Santé
-Article de Médecine et Armée – Tome 39 n°3, mars 2011
-Manuel de la Sécurité Maritime (incendies et gaz de combat) de M.-J- Marsouin, Paris, 1938, Société d’Editions Géographiques, Maritimes et Coloniales.
-Verdun. Pierre Mac Orlan, 1935, Nouvelles Éditions du Siècle.
-L’ypérite un danger toujours d’actualité, thèse de 1996, Université de Claude Bernard-Lyon 1, Faculté de médecine Lyon Sud.
– Rapport d’information sur le déminage du Sénat n°429, Session ordinaire de 2000-2001
– Trois études sur la Zone Rouge de Verdun, une zone totalement sinistrée
I – L’herpétofaune ; II – La diversité floristique ; III Les sites d’intérêts botaniques et zoologiques. Parent G.-H.. Ferrantia n°38.
– Exposure assessment of a burning ground for chemical ammunition of the Great War battlefields ofr Verdun. 2007. Science of the Total Environment.
– Guerre et terrorisme chimique. Armand Lattes, professeur à l’Université Paul Sabatier.

 

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Robin des Bois
14, rue de l’Atlas 75019 Paris
Tel: 01-48-04-09-36 contact@robindesbois.org
Documentation :Victoire Guimbal, Tamara Villarins, Elodie Crépeau
Rédaction : Elodie Crépeau, Christine Bossard,
Charlotte Nithart, Jacky Bonnemains
Cartographie : Christine Bossard
Directeur de la publication : Jacky Bonnemains
Illustrations : Jean-Louis Forain, Dessins des années de guerre 1914-1919.
De la Marne au Rhin. Editions Pierre Lafitte.