Cezanne et Renoir : une nouvelle exposition en Asie ?
Depuis 2003 et l’affaire du Clemenceau, l’opinion publique et les dirigeants politiques réclament de la part de la France une initiative sur le démantèlement des navires. Malgré des engagements du Grenelle de l’Environnement et du Grenelle de la Mer, ces revendications sont restées lettre morte. Le dernier non évènement en date est la « mission parlementaire démantèlement des navires » qui renvoie à un nouveau comité de pilotage et affirme grâce à un raisonnement simplificateur qu’une filière de démantèlement des navires en France n’aurait pas en elle-même de viabilité économique [« Lorsqu’on sait qu’un gros broyeur peut traiter 1.000 t de ferraille par jour, on ne peut que réaliser que les 10.000 t actuelles de navires militaires ne représenteraient que 10 jours d’activité » ]. La Mission ne s’attarde pas sur les scandales environnementaux, sanitaires et sociaux du ferraillage des navires dans les pays asiatiques.
Navire sous-normes Ocean Pearl
Nous sommes informés par un correspondant en Asie que l’armateur indien Prayati Shipping spécialisé dans la récupération de navires en fin de vie voués à la démolition est propriétaire de l’Ocean Pearl IMO 8226650, actuellement stationné en Chine. Ce transporteur de marchandises diverses construit en 1983 bat, depuis juin 2010, pavillon de Saint-Kitts-et-Nevis bien connu pour être un pavillon du dernier voyage.
Les équipements anti incendie et les équipements de survie sont en très mauvais état. Les canots de sauvetage sont impraticables. La passerelle de navigation, le compartiment machines et les locaux de l’équipage sont dans un état de saleté avancé. L’eau distribuée à bord n’est pas potable, le système de communication interne est déficient de même que les installations électriques. Les 22 membres d’équipage ne sont pas payés. Selon les usages de Prayati Shipping, ils ont été engagés pour 9 mois.
Alerte en Arctique
V2
Il y a exactement 56 ans, l’Andrea Doria, la star italienne des paquebots transatlantiques, coulait à l’approche de New York emportant avec lui 47 passagers.
Bulletin « A la Casse » n°20
La 20ème livraison d’ « A la casse.com », le succès éditorial de Robin des Bois consacré à la démolition des navires est dans le kiosque du sous-marin Internet de l’association.
Cette initiative est entièrement financée par Robin des Bois.
– 45 pages pour tout savoir sur le sujet
– De l’amiante dans les navires neufs
– L’Aristos II (page 8), pétrolier de l’armada Trafigura – les déchets en Côte d’Ivoire- qui a failli être utilisé à la place du Probo Koala parti à la casse … au Bangladesh.
La Chasse à l’Onyx (6)
L’Onyx a terminé sa partie de poker menteur. Le vieux ferry finlandais déjà rebaptisé en septembre avant son départ de Vaasa est devenu trop célèbre sous ce patronyme. Il a été rebaptisé « Kaptain Boris » après son arrivée à Port-Rashid (Dubai).
Son nouveau propriétaire officiel Red Line Shipping Ltd se cache dans le paradis fiscal des Iles Marshall. Le navire qui battait pavillon de Saint-Kitts-et-Nevis, un pavillon de la liste noire du Memorandum de Paris qualifié « à haut risque », a descendu un nouveau cran en adoptant celui de Sierra Leone, au Top 5 des pavillons « à très haut risque ».
Bulletin « A la Casse » n°19
Entre le 1er janvier et le 4 avril 2010, 233 navires sont partis pour la démolition. Le rythme reste élevé avec 18 navires par semaine. Tant en nombre qu’en tonnage, l’Inde avec 120 navires (42%) reste la destination numéro 1 devant le Bangladesh, 55 (24%), le Pakistan, 25 (11%) et la Chine, 23 (9%). La démolition cumulée permettra le recyclage de près de 2 millions de tonnes de métaux.
La crise est finie !
Les tarifs offerts par les chantiers de démolition sont en hausse sensible et continue, dans les chantiers du sous-continent indien mais aussi en Chine ; ils atteignent les 400 $, voire 500 $ pour les pétroliers et davantage pour les navires contenant de l’inox. Le record du trimestre est obtenu par le chimiquier norvégien Spirit acheté 780 $ la tonne par un chantier indien, un prix rarement atteint même en 2008.
La Chasse à l’Onyx (5)
Le suspense sur la destination finale de l’Onyx se dissipe. Parti de Brest le 10 février après plusieurs mois de détention, il a échappé à la tempête Xynthia en trouvant refuge à Lisbonne fin février. Le navire a ensuite erré à petite vitesse en Méditerranée avec pour destination officielle le port du Pirée (Grèce) où, selon les affirmations répétées de son armateur et des autorités françaises, il devait être réparé avant poursuite d’exploitation. Repéré au large de Gibraltar le 5 mars, il faisait le tour de Malte le 11, avec l’objectif d’atteindre Chypre le 17 mars.
La Chasse à l’Onyx (4)
Prayati Shipping PVT, basé à Bombay, propriétaire du car ferry Onyx confirme sa vocation d’armateur démolisseur. La seule destination des navires de sa « flotte » semble bien être les chantiers asiatiques de démolition.
Repéré pour avoir vendu le vieux tanker President à un chantier du Bangladesh en été 2009, quelques mois après l’avoir racheté, Prayati Shipping PVT était aussi devenu à la même époque propriétaire du Rose S, un vraquier construit en 1976 (voir “La chasse à l’Onyx“, 4 février 2010). Aujourd’hui, « l’armateur » de l’Onyx vient de se séparer de ce navire détenu dans tous les ports du monde et qui n’a plus navigué depuis son rachat : le Rose S vient d’être échoué pour démolition à Alang.
La chasse à l’Onyx (bis)
Dans un courrier adressé à Robin des Bois en date du 3 février, le vice-amiral d’escadre de la préfecture maritime de l’Atlantique subordonne le départ du vieux car-ferry Onyx à l’existence d’une fenêtre météorologique compatible «afin de garantir la sécurité des membres d’équipage et du navire». Il semble que cette fenêtre se soit ouverte ce matin vers 10h00, heure de l’appareillage de l’Onyx. De plus, le courrier mentionne que la décision de levée de détention de l’Onyx sera prise « dans le cadre d’une traversée vers un port de réparation ». Brest a donc été seulement un port de bricolage et de dépannage sommaire.
La chasse à l’Onyx
L’Onyx est un car ferry usé par plus de 30 ans de service en Scandinavie. Il a été considéré comme un déchet par l’agence finlandaise de l’Environnement mais, comme tout déchet est valorisable selon le dogme du Développement Durable, il a été racheté par un armateur indien, Prayati Shipping PVT. Celui-ci prétend dans un premier temps que l’ex-Casino Express servira de transporteur de voitures au Moyen-Orient puis dans un deuxième temps qu’il subira des transformations en Turquie en vue de la poursuite d’exploitation.