Silence, on prend des risques
Robin des Bois soutient l’appel à la grève des services de l’Etat chargés d’instruire les dossiers de projets industriels et de surveiller l’exploitation des usines, des installations de gestion des déchets, des entrepôts et des élevages industriels, des centrales nucléaires, des barrages hydroélectriques et autres unités de production d’énergie.
Cet appel du 21 septembre arrive à point nommé, 17 ans après la catastrophe d’AZF.
Sous le prétexte de dynamiser l’essor économique, l’Elysée, les ministres et les parlementaires procèdent au dynamitage et au mitage de tous les organes, de toutes les compétences et de tous les boucliers normatifs et réglementaires veillant à la protection des travailleurs, des populations, de l’eau, de l’air, des sols et de la biodiversité.
L’instruction omertante
Hier en fin de séance a été présentée aux membres du CSPRT (Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques*) une instruction qui devrait être soumise dans les plus brefs délais à la signature du ministre de l’écologie et du ministre de l’intérieur et qui ne paraîtra pas au Journal Officiel.
Cette instruction qui prétend tirer les leçons de l’attentat du 26 juin 2015 sur le site Air Products de Saint-Quentin-Fallavier et des « incendies criminels » survenus le 14 juillet 2015 sur deux cuves d’hydrocarbures de la raffinerie Lyondell Basell à Berre l’Etang, restreint considérablement l’accès du public, des journalistes, des avocats et des associations aux informations sur les risques des usines stockant ou mettant en œuvre des substances dangereuses.
Gavage expérimental à l’hydrogène
C’est pour le bien de tous. Attention, le docteur Ox de Jules Verne* revient dans les Flandres. A la solde d’ENGIE (ex-Gaz de France), du CEA, d’AREVA et de la Communauté urbaine de Dunkerque, il s’apprête à injecter un mélange d’hydrogène et de gaz naturel dans le réseau d’un lotissement en construction sur la commune de Cappelle-la-Grande.
Le monde de l’énergie devient de plus en plus autoritaire et intrusif. Avec les compteurs Linky et Gazpar et maintenant l’injection d’un mélange d’hydrogène / gaz naturel dans les domiciles, les gazinières et les chauffe-eau, le clan énergétique prend de plus en plus ses clients pour des cobayes et des obligés.
La bombe cachée de Bassens
CD Trans, à Bassens au nord de Bordeaux, est un établissement soumis à la directive Seveso. Il y en a 1314 en France et Outre-Mer.
La directive Seveso encadre les sites industriels qui en fonction de la nature et des quantités de substances mises en œuvre ou stockées sont considérées par les services de l’Etat comme les plus dangereuses pour le personnel, les riverains et l’environnement.
Tianjin : comme si de rien n’était
Le CMA CGM Christophe Colomb était à Tianjin du 12 août au 17 août. Le porte-conteneurs français est attendu à Southampton et à Dunkerque les 20 et 22 septembre. Il a été longuement exposé aux pollutions atmosphériques qui ont suivi les explosions et incendies survenus à partir du 12 août dans les parcs logistiques du port chinois.
Incendie à La Courneuve : plusieurs millions de victimes
Les habitants d’Ile-de-France sont encore une fois victimes de l’incendie d’un entrepôt commercial contenant plusieurs milliers de tonnes de matériaux synthétiques. C’est une réplique de l’incendie du 16 février 2012 déjà à La Courneuve. Ces événements se reproduisent régulièrement dans un habitat urbain dense où cohabitent dangereusement la logistique et les populations.
Robin des Bois demande au Ministère de l’Ecologie et à Airparif de déclencher immédiatement un protocole de suivi de cette pollution atmosphérique supplémentaire et d’en évaluer les conséquences sanitaires et environnementales. Les cendres et autres déchets devront être considérés comme des déchets dangereux.
Lapte (43) : un village en danger
Lapte est menacé par une invasion de déchets plastique en attente de recyclage. L’entreprise Renon dysfonctionne. Elle collecte beaucoup et elle recycle peu. Depuis 3 ans, la gendarmerie, la sous-préfecture, les services de la DREAL, et les associations « Vivre à Oudreyche » (un lieu-dit cerné par les déchets) et Robin des Bois s’inquiètent des surstockages de balles de plastique. Les plastiques à recycler envahissent la voirie et les parcelles voisines.
Le cumul des déchets de plastique, des papiers et des stocks de la cartonnerie contiguë font peser sur l’habitat pavillonnaire, le village de Lapte et les activités agricoles un risque majeur d’incendie.
Fuite de Mercaptan depuis le site Lubrizol à Rouen (n°2)
Note d’information n°2 – URGENT
L’accident mortel du 8 avril 1970 qui a provoqué la mort de trois cheminots à la suite d’une fuite de mercaptan sur un wagon-citerne a eu lieu à Morcenx dans le département des Landes. Une autre fuite analogue a provoqué le 1er décembre 1970 l’évacuation d’urgence d’une partie du village de Lamothe dans les Landes et l’arrêt pendant plusieurs heures du trafic ferroviaire. Depuis ces évènements, le mercaptan est ciblé par la protection civile et les autres instances comme une molécule particulièrement dangereuse, appelant le renforcement des modalités de transport et d’intervention en cas de fuite ou de dégagement.
Fuite de mercaptan depuis le site Lubrizol de Rouen (n°1)
Note d’information n°1
A forte concentration, le mercaptan utilisé comme additif odorant pour le gaz liquéfié est nocif par inhalation et il est très toxique pour les organismes aquatiques. Le mercaptan est aussi utilisé dans la chimie du soufre.
L’accidentologie du mercaptan inventoriée dans la base de données ARIA fait état de 50 accidents en France entre 1988 et 2012. Les fuites proviennent souvent de wagon-citerne. Le 8 avril 1970, 3 cheminots sont morts à Lacq à coté d’un wagon fuyard de mercaptan. Ce gaz est particulièrement dangereux en milieu confiné. En concentration moyenne, le mercaptan provoque des céphalées, de l’asthénie, des nausées et des vomissements. Les odeurs induisent en outre un climat d’insécurité et d’inquiétude.
Incendie et pollution
L’incendie de 150.000 m3 de bois sur la plate-forme de recyclage de bois de Bruyères-sur-Oise en Ile-de-France aura de l’avis de Robin des Bois des conséquences environnementales. Une fois de plus, la filière bois-énergie est sur la sellette.
En effet, le feu se propage dans des montagnes de déchets de bois mélangés, de palettes et autres bois traités venus des déchetteries. Les fumées de combustion portent, transportent, dispersent et déposent des résidus toxiques. Les incendies de ce type sont générateurs de pollution, celui de Saint-Cyprien dans la Loire en août 2008 est là pour le prouver (1) .