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La fin de vie du tanker russe aura lieu à Brest

Parti de Mourmansk en remorque du Christos XXIV à destination d’un chantier de démolition d’Aliaga en Turquie le 17 avril 2021, le tanker russe Varzuga devrait finalement arriver dans la soirée du samedi 10 juillet à Brest en remorque du VB Gascogne. L’opération est surveillée par la préfecture maritime de la Manche-Mer du Nord. Elle a recommandé que le remorquage se fasse dans une fenêtre météo favorable avec des hauteurs de vagues inférieures à un mètre.

[1]Départ du Varzuga du Havre le 8 juillet 2021, 16h00 © O. Malassis / Robin des Bois

 

Le 3 mai, au large de Cherbourg, le Christos XXIV avait perdu le contrôle du Varzuga, la remorque entre le remorqueur et le remorqué s’était rompue à cause de l’état de la mer et des rafales de vent. La dérive du Varzuga dans la naviroute la plus encombrée du monde après le détroit de Malacca représentait un danger majeur.

Grâce au remorqueur d’intervention et de sauvetage Abeille Liberté, le Varzuga a été repris en main et mis à quai dans le port du Havre le 7 mai. La Direction Inter-Régionale Manche Est-Mer du Nord a constaté que le Christos XXIV était sous-dimensionné pour assurer le remorquage du Varzuga jusqu’à Aliaga et que le propriétaire russe n’avait pas pris toutes les précautions nécessaires pour garantir la sûreté du Varzuga pendant le remorquage transocéanique.

Les relations parfois tendues entre l’autorité française et « l’armateur » russe ont finalement abouti à un compromis raisonnable. Le Varzuga sera démoli à Brest par le chantier Navaleo agréé par l’Union Européenne.

Les remorquages longue distance des navires en fin de vie vers des chantiers turcs ou asiatiques se terminent souvent par des naufrages ou des échouages de navires fantômes perdus en cours de voyage.

Le cas du Varzuga va contribuer à renverser la tendance. Comme tous les déchets, les navires en fin de vie à recycler doivent bénéficier du critère de proximité. Les armateurs russes et d’Europe du Nord disposent désormais de chantiers de démolition de proximité agréés par l’Union Européenne où les conditions de travail et de gestion de l’amiante, des hydrocarbures et d’autres substances dangereuses sont meilleures que dans les chantiers turcs et asiatiques.

Le tanker russe a longtemps ravitaillé en fioul les bases militaires russes en mer de Barents et en mer de Kara. A titre de précaution, un diagnostic radiologique va être réalisé dans les semaines qui viennent.

Le Varzuga restera en attente dans le port de Brest jusqu’à sa démolition en cale sèche au début de l’année prochaine.

 

Voir aussi :
Communiqué et reportage Quel avenir pour le Christos XXIV et le Varzuga ? [2], 31 mai 2021