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La ruée vers la mer

Après avoir vidé la mer de poissons, ils voudront la remplir d’usines. Cette prémonition, Robin des Bois l’évoque depuis plusieurs années (cf journal Le Monde 11/01/2007).

Les centrales éoliennes off-shore sont les précurseurs d’autres installations industrielles dans les eaux côtières et peu profondes au large. AREVA, EDF et DCNS (ex Direction des Constructions Navales) n’ont-elles pas dévoilé la semaine dernière leur projet de fermes nucléaires sous-marines ? (1). Saluons dans ce domaine les noces symboliques de l’éolien et du réacteur EPR de Penly dans la Manche !

Pendant les futures enquêtes publiques, Robin des Bois sera attentif aux études d’impact sur les oiseaux, les mammifères marins, les poissons et les organismes fixes et aux effets cumulés sur les écosystèmes dus aux fondations, à la construction, à la pose des câbles sous-marins, à leur atterrage, pendant la phase de fonctionnement et après l’arrêt de l’exploitation. La convention OSPAR pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est ne compte pas moins de 22 risques potentiels que l’énergie éolienne off-shore fait courir à la biodiversité et aux ressources halieutiques (2).

Des difficultés administratives et juridiques surgissent. En baie de Saint Brieuc, en baie de Seine et dans l’estuaire de la Loire les zones Natura 2000 et les usines éoliennes sont-elles compatibles ? L’invasion des plages du débarquement en Basse-Normandie par des légions d’éoliennes détruirait-elle un patrimoine historique et magnifique ?

Pour les sites hauts normands, il doit être tenu compte des risques pour la sécurité maritime et des munitions non explosées gisant au fond de la mer.

Quant à ceux qui accuseraient Robin des Bois d’être contre toutes les sources d’énergie, nous répondrons que le progrès c’est de consommer moins d’énergie et d’en produire quand on en a besoin. Les éoliennes sont des intermittentes du spectacle.

Plutôt que ce saupoudrage groupé dans l’Ouest il serait plus fructueux d’installer un site démonstrateur en Méditerranée et sur la façade Atlantique utilisant plusieurs types de turbines dont il serait tiré les enseignements techniques, écologiques et économiques.

(1) Communiqué du 20 janvier 2011 « Le serpent de mer nucléaire» [1]
(2) Bilan de santé OSPAR 2010, chapitre éoliennes [2]