Le manque d’un remorqueur de haute mer spécialisé dans l’assistance aux navires en difficulté au sud de la Bretagne avait été identifié après le naufrage de l’Erika, il y a 7 ans. Le pré-positionnement de l’Abeille Languedoc à La Rochelle-La Pallice en janvier 2006 faisait suite à ce constat et a été considéré par tous les observateurs et acteurs du monde maritime comme un progrès décisif.
La question se pose donc de savoir à quelle tâche prioritaire et très éloignée l’Abeille Languedoc était dédiée entre 4 et 5 h du matin dans la nuit du 23 au 24 octobre 2006, quand dans son approche du port de La Rochelle-La Pallice le Rokia Delmas est parti à la dérive suite à une avarie électrique générale et aux très mauvaises conditions météorologiques annoncées. L’Abeille Languedoc est arrivée sur les lieux 10 heures après l’échouage du Rokia Delmas.
En plus des explications sur la défaillance de l’Abeille Languedoc, Robin des Bois demande à la préfecture maritime de Brest de diffuser toutes les informations disponibles sur les conteneurs et sur toutes les matières et matériaux dangereux pour l’environnement marin et pour la sécurité de la navigation embarqués à bord du Rokia Delmas.
Les désordres d’ores et déjà constatés sur le pont du navire font craindre des chutes imminentes de conteneurs à la mer. Comme le pompage du fuel, des lubrifiants et éventuellement des slops, l’extraction, la mise en sécurité ou le confinement des conteneurs constituent aussi une priorité si l’on veut éviter une réplique de l’affaire du Sherbro, un autre porte-conteneurs de l’armement Delmas qui en hiver 1993 avait, lors des tempêtes de décembre, perdu 80 conteneurs en mer entre Le Havre et Nantes – Saint Nazaire.
Il apparaît maintenant que le déséchouage du porte-conteneurs est plus qu’improbable même si tout doit être entrepris et anticipé pour que le port autonome de La Rochelle-La Pallice puisse servir de port-refuge. Dans l’hypothèse d’une dislocation du Rokia Delmas, un chantier de démolition devra sur place être planifié.