L’association Robin des Bois exprime sa solidarité avec les pêcheurs du Tréport, opposés à une nouvelle campagne d’immersion de 15.000 m3 de boues du dragage des zones confinées du port.
Les bassins concernés sont régulièrement contaminés par les rejets chroniques et accidentels de l’usine Réno (incendies, relargages de phosphates pendant les déchargements de bateaux, fuites de cuves de stockage). Par ailleurs, la Bresle dépose dans le port l’ensemble des polluants industriels déversés par l’industrie papetière, verrière et mécanique, implantée en amont. A titre d’exemple de la diversité des causes de pollution, 10.000 litres d’huile de vidange ont été déversés dans la Bresle après un accident de camion en mars 1996.
En outre, les pêcheurs du Tréport subissent déjà les préjudices de la campagne de dragage du bassin d’accalmie de la centrale nucléaire de Penly.
La procédure employée par le maître d’ouvrage, la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI), est en infraction avec la Convention d’Oslo (15 février 1972), la loi du 7 juillet 1976 et avec le décret du 29 septembre 1982 relatif à la prévention et à la répression de la pollution marine par les opérations d’immersion qui soumettent toute immersion de déblais de dragages à analyses préalables. Robin des Bois dans le cadre de sa campagne dragage est parvenu à faire respecter cette règlementation : l’immersion de 900 m3 de déblais provenant du dragage du port du Stiff à Ouessant a donné lieu à enquête publique préalable au rejet en mer.
En tout état de cause, l’immersion des boues ne peut être entreprise avant qu’un laboratoire agréé ait analysé sur plusieurs échantillonnages les paramètres suivants : métaux lourds – cyanure – arsenic – PCB – hydrocarbures totaux – Le compartiment bactériologique doit lui aussi être inventorié.
En aucun cas, le littoral de la Manche du Nord ne peut servir de réceptacle aux déchets des activités humaines et industrielles du bassin de la Bresle et Robin des Bois s’associera aux actions de protestation des pêcheurs.