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L’ivoire à la casse

Robin des Bois a formulé depuis 6 mois des demandes officielles auprès du gouvernement français pour que les ivoires illégaux accumulés depuis plusieurs décennies soient détruits et que les inventaires des stocks soient publiés en toute transparence.

Après quelques hésitations, la France a finalement décidé de procéder à cette destruction. L’inventaire des lieux de stockage et des quantités d’ivoire est en cours de réalisation. Des greffes de tribunaux, des Muséums d’Histoire Naturelle, des entrepôts douaniers sont concernés. Le cumul des ivoires pourrait atteindre plusieurs dizaines de tonnes. Seuls quelques ivoires seront conservés pour des raisons scientifiques et pédagogiques.

6 bonnes raisons de détruire les stocks d’ivoire :
– Montrer la détermination du pays à lutter contre la criminalité de l’ivoire.
– Eviter les vols ou les détournements des ivoires saisis.
– Eradiquer toute tentation de spéculation sur l’ivoire dans l’attente d’une éventuelle réouverture du commerce légal.
– Manifester sa solidarité avec les pays africains et asiatiques qui luttent contre le braconnage et déplorent de nombreuses victimes parmi les gardiens de la faune sauvage.
– S’inscrire dans le mouvement récent de destruction volontaire (Philippines, Etat du Maharashtra en Inde, Etats-Unis).
– Etre cohérent avec les procédures de destruction après saisie des autres matières et objets illégaux (drogues, médicaments, sacs Chanel ou chemises Lacoste de contrefaçon).

 

L’arsenal des mesures annoncées par l’Etat français révèle une prise de conscience nouvelle de la criminalité environnementale envers les espèces sauvages menacées. Le braconnage des éléphants et la contrebande d’ivoire sont devenus des activités industrielles mobilisant la logistique mondiale et des techniques de destruction massive tels les empoisonnements au cyanure. Entre avril 2013 et novembre 2013, les saisies opérées à travers le monde équivalent à 4.900 éléphants. Selon le ratio d’Interpol, les saisies ne représentent que 10% du trafic illicite.