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Des milliers d’animaux menacés d’extinction sont partis en fumée

Au moins 15.000 animaux exotiques destinés au marché des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) sont morts dans l’incendie de l’entrepôt de Savannah Reptiles Planet à Saint-Sulpice-la-Pointe dans le département du Tarn.

Les boas des sables, les boas constrictors, les pythons royaux, les caméléons panthère, les iguanes communs, les tortues d’Hermann, les tortues feuilles d’Asie, les tortues léopard du Cap, les tortues sillonnées du Sahel, les grenouilles phyllobate et dendrobate sont inscrits à l’Annexe II de la CITES, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. L’Annexe II réglemente le commerce international.

Des milliers d’autres animaux exotiques sont morts dans l’incendie ainsi que des centaines de milliers de souris et d’insectes d’élevage, notamment des grillons. Qualifiés de « consommables » dans le jargon des animaleries, ils servent de nourriture aux animaux exotiques captifs. Des mygales pourraient également avoir péri.

Sur le site internet de Savannah Reptiles Planet (« en maintenance » depuis l’incendie survenu dans la nuit de samedi à dimanche), les animaux sont considérés comme des marchandises. Les prix sont « sacrifiés ». Les livraisons peuvent être échangées. Vendus sur internet, les animaux étaient expédiés par Colis Poste, Chronopost ou messagerie.

L’entrepôt de Savannah/Reptiles Planet n’était pas considéré comme une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement. Aucune prescription administrative n’impose à ce genre d’établissement des dispositions constructives et techniques pour signaler et freiner la propagation des incendies. Les animaux étaient entassés sur étagères et enfermés dans des boites de plastique combustible. Comme pour les élevages de poulets, la source la plus vraisemblable du sinistre est une défaillance du système électrique.

Les grossistes en Nouveaux Animaux de Compagnie et les animaleries participent au pillage de la faune sauvage en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Robin des Bois prend la mesure du marché des NAC en publiant tous les 3 mois « A la Trace », le bulletin trimestriel d’information et d’analyses sur le braconnage et la contrebande d’espèces menacées.

Robin des Bois à la suite de cet énorme gaspillage de la biodiversité mondiale demande au Ministère de l’Ecologie et au Ministère de l’Agriculture de renforcer les modalités d’importation, de transit, de vente, de détention et de transport de la faune sauvage. Selon les premières évaluations, le sinistre est évalué à 4 à 5 millions d’euros ; pour Robin des Bois, il est inestimable.

En lien :
« A la Trace » n°3 (80 p. 4,3 Mo) [1]