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Pêche : tout le monde dérive

-Greenpeace dresse à nouveau l’Apocalypse selon les damnés filets dérivants emmêlant “des quantités énormes de requins ainsi que des tortues, des oiseaux, des baleines”. Il n’est pas précisé que les requins peaux bleues sont en majorité commercialisés ou rejetés vivants, et qu’en 1993 et pour près de 300.000 thons pêchés, seulement 10 oiseaux et 3 cachalots ont été capturés accidentellement (ils ont tous, sauf un cachalot, été libérés vivants). Greenpeace, au sein de l’I.A.T.T.C (Inter American Tropical Tuna Commission) a accepté de faire partie du panel d’experts contrôlant la mortalité des dauphins dans le cadre de la pêche au thon dans le Pacifique Est au moyen de la senne tournante. Les pêcheurs de l’île d’Yeu, de Concarneau, du Guilvinec auraient-ils moins d’importance que ceux de San Diego aux Etats-Unis, d’Ensenada au Mexique ou de Cumana au Venezuela ?

– Les pêcheurs bretons et ogiens n’ont pas su tirer pleinement profit de la dérogation arrachée en décembre 1991. Mal conseillés par leurs représentations syndicales ou corporatives, ils n’ont respecté aucun terme de la dérogation.

– Pourtant, l’association Robin des Bois, soucieuse des retombées sociales et écologiques (accroissement de l’effort de pêche sur le plateau continental), souhaite que la dérogation soit maintenue, à la condition que le Secrétariat d’Etat à la Mer fasse preuve de fermeté en veillant à sa stricte application : limitation du nombre de bateaux, limitation de la longueur des filets, mise en place des ralingues immergées et autres dispositifs de réduction des prises accidentelles de mammifères marins. Contrairement à ce que prétend Greenpeace, la technique du filet dérivant artisanal à thon germon en haute mer est l’une des plus sélectives qui soient (85 % des captures sont des thons), mais elle peut et elle doit être améliorée.