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Positif !

CITES COP18 – Genève
Communiqué n°6

Gecko tokay
La proposition de l’Inde, des États-Unis, des Philippines et de l’Union Européenne d’inscrire le gecko tokay en Annexe II de la CITES a été acceptée. L’aire de répartition couvre 13 pays d’Asie du Sud Est. Les populations sont en déclin. Les exportations légales se comptent en millions d’individus par an. Malgré une protection juridique dans plusieurs pays, la contrebande pèse aussi fortement sur l’espèce. Le tokay a la double capacité́ d’assombrir ou d’éclaircir sa parure pour se fondre dans l’environnement et éviter d’être repéré́ par les prédateurs. Les geckos tokay sont insectivores et à ce titre utiles. Ils sont des grands consommateurs de blattes, de locustes et d’insectes arboricoles. Dans toute l’Asie, les geckos sont considérés par ceux qui ont envie d’y croire et par ceux qui les vendent comme des apporteurs de chance, de prospérité́ et de fécondité́. Ils sont recherchés pour des rituels de magie noire et comme animaux de compagnie malgré́ leurs morsures douloureuses. Le lézard gecko tokay adulte mesure 35 cm de long.

Tortue étoilée de l’Inde
La proposition du Bangladesh, de l’Inde, du Sénégal et du Sri Lanka de transférer de l’Annexe II à l’Annexe I de la CITES la tortue étoilée de l’Inde a été acceptée par consensus. Plus de 200.000 tortues étoilées sont braconnées en Inde chaque année et expédiées par contrebande au Sri Lanka, en Thaïlande, en Malaisie, au Bangladesh et en Chine. En tant qu’animaux de compagnie, elles sont censées apporter la prospérité.

Tarentule (ou mygale)
La proposition des États-Unis et du Sri Lanka d’inscrire les 15 espèces du genre Poecilotheria à l’Annexe II de la CITES a été acceptée par consensus. Une Poecilotheria metallica se vend 120 € sur Internet. Totalement arboricoles, elles sont menacées par le déboisement et le morcellement de l’habitat. Elles sont appréciées pour leurs couleurs dans le marché des animaux ornementaux.

Mammouth
Face à la grogne de la majorité des États-parties, Israël a retiré sa proposition révolutionnaire d’inscription du mammouth laineux à l’Annexe II de la CITES et a réclamé en séance plénière une étude sur le commerce de l’ivoire de mammouth et ses conséquences sur le marché illégal de l’ivoire d’éléphant. Cette proposition a été acceptée. La délégation russe a pourtant freiné des quatre fers. En même temps, le gouverneur de la République de Sakha (Yakoutie, Russie) s’inquiète de l’expansion de la contrebande. Elle rapporterait aux filières plus de 100 millions d’US$. Les os et défenses de mammouth font l’objet d’un trafic illégal vers la Chine.

Les travaux de Robin des Bois et de son bulletin « A la Trace » étaient référencés dans les propositions concernant les geckos tokay, les tortues étoilées de l’Inde et les tarentules et Robin des Bois est favorable au renforcement du contrôle de l’ivoire de mammouth. En conséquence, Charlotte Nithart et Emilie Courtin, déléguées de Robin des Bois à Genève, peuvent légitimement exprimer leur satisfaction. La 19ème Conférence des Parties se tiendra au Costa Rica dans trois ans.

A lire également sur cette CoP18 de la CITES :
Éléphants, « L’Europe remettra-t-elle les éléphanteaux derrière les barreaux ? » [1], 26 août 2019 et « Vers la fin du commerce international d’éléphants vivants » [2], 27 août 2019.
Concombres de mer, cf. « Concombres de mer : la CITES s’intéresse aux sans-grades » [3], 25 août 2019.
Girafes, cf. « Girafes : la CITES prend de la hauteur » [4], 22 août 2019.