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Une mer de plastique dans la Seine

biomedia-Robindesbois [1]Des millions de rondelles en polypropylène servant de supports aux bactéries dans les stations d’épuration sont actuellement charriées par la Seine après avoir été abandonnées dans le milieu naturel par le Syndicat Intercommunal d’Assainissement et de Restauration des Cours d’Eau de l’Essonne (SIARCE) ou ses sous-traitants.

L’inventeur norvégien de cette technologie les décrit « comme un appartement 3 pièces cuisine où les bactéries peuvent vivre confortablement et se rassasier des polluants dans les eaux usées ». Ce procédé qualifié en France de Réacteur à Flore Fixées Fluidisées (R3F) est considéré comme facile et économe a exploiter. La longévité des « biomédias » (1) est de 20 à 25 ans. Le procède est utilisé entre autres, à Bordeaux, à Mulhouse et en amont de Paris. Ces niches à bactéries sont utilisées à raison de 19 millions d’unités pour 100 m3 d’eau selon les hypothèses basses. Les exploitants en laissent un grand nombre, de toute évidence, rejoindre le milieu naturel.

Les « biomédias » font partie de la cohorte des microdéchets sur le littoral du monde entier mais aussi dans les nids ou les appareils digestifs des oiseaux ou des poissons comme les cotons-tiges, les mégots, les capsules, les capuchons de stylos et fragments de polystyrène.

L’exemple particulier de la Seine éclaire la responsabilité de l’amont et de l’intérieur des terres dans la pollution des estuaires, du littoral et de l’Océan mondial. En plus du fonctionnement chronique ou dégradé des stations d’épuration d’eaux usées des collectivités, mais aussi des sites industriels, des piscicultures et des séparateurs d’hydrocarbures des navires – toutes ces activités sont citées dans les références des fabricants – une autre source de diffusion dans l’océan peut être la perte accidentelle de conteneurs transportant chacun 20 à 40 millions de ces accessoires. L’un des principaux fabricants est installé en Chine. Une autre préoccupation concerne la pollution bactériologique éventuelle de ces rejets dans les cours d’eau, sachant que les « biomédias » sont aussi utilisés dans les stations d’épuration des hôpitaux.

Selon l’inventeur norvégien de ce procédé, les utilisateurs peuvent perdre le contrôle des « biomédias » pendant les séquences de forts épisodes pluvieux ou les inondations. Les autres causes de rejets dans les cours d’eau sont l’inadaptation ou la mauvaise maintenance des grilles et tamis à la sortie des stations d’épuration avant l’évacuation des eaux considérées comme dépolluées dans le milieu naturel..

(1) Egalement appelés média filtrant, support de bactéries, camembert.