Accident du Mol Comfort
La perte totale du MOL Comfort et de sa cargaison est la première catastrophe environnementale d’une nouvelle typologie. Plusieurs milliers de conteneurs sont à fleur d’eau, dans la colonne d’eau, au fond de l’eau. Ils contiennent tous des matières incompatibles avec l’écosystème de la mer d’Oman. Les deux épaves du MOL Comfort sont deux décharges sous-marines de déchets dangereux, de déchets banals et de déchets d’hydrocarbures.
L’inventaire exact des matières dangereuses n’a pas été divulgué par l’armateur. Le navire avait précédemment touché 4 ports japonais. En fin de rotation il devait toucher l’Europe du Nord. Le Japon est un exportateur de produits chimiques, de matériels électroniques ; les porte-conteneurs géants transportent toutes les classes de matières dangereuses, la seule inconnue concerne les matières radioactives. Les retombées de l’incendie de la partie avant vont contaminer les chaînes alimentaires marines. Les conteneurs à la dérive représentent un danger pour la navigation et vont au fur et à mesure de leur dislocation libérer des centaines de milliers de macro déchets plus ou moins flottants.
Tous les sister ships du MOL Comfort construits par Mitsubishi à Nagasaki sont retirés provisoirement de l’exploitation et vont faire l’objet d’un examen approfondi en cale sèche. Tous ces navires étaient affectés à la ligne Japon-Europe du Nord. Le MOL Courage devait toucher Le Havre le 20 juillet ; il s’apprête à rentrer pour inspection dans les chantiers de Singapour.
La perte totale du MOL Comfort, qui est évaluée à un minimum de 400 millions de dollars, inquiète les assureurs. Ce n’est pas un accident de plus, c’est l’anomalie de trop. Le MOL Comfort était neuf. Sa disparition consolide l’inquiétude de tous les experts face à la course au gigantisme des porte-conteneurs.
10 juillet 2013, l’avant du Mol Comfort avant le naufrage – photo GCaptain