Un fiasco électronique et écologique
En Loire-Atlantique prospère un site de regroupement et de “défabrication” d’équipements électroniques en fin de vie. Les arrivages de Minitel, de téléviseurs, et autres machines grises à écran ou à cartouches s’accélèrent, en conformité avec les directives européennes et la réglementation française sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et s’accumulent à ciel ouvert.
A Issé, le Cedre (Compagnie Européenne De Recyclage Electronique) stocke sur terre battue ou dans des bâtiments ouverts à la pluie des lots de PEFV (Produits Electroniques en Fin de Vie) intègres ou désossés. Ces déchets dangereux contiennent du plomb, du cadmium, des terres rares toxiques, voire très faiblement radioactives, du chrome, du mercure, des PCB, et des plastiques imprégnés de retardateurs de flammes comme le brome.
Scandale à Fayence
Depuis quelques mois, Fayence, (du latin Faventia : lieux agréables) est envahie par une décharge sauvage proliférante, plus que désagréable, dangereuse pour l’environnement, pour la Camandre, une rivière torrentielle en épisode d’orages qui alimente le lac de Saint-Cassien, réserve d’eau des villes de Fréjus et Saint-Raphaël. Des batteries, des monstres (frigo, electro-ménager), des plastiques, des bois, des gravats, des terres, des emballages, des déchets d’amiante, des pots de peinture, sont déversés par camions entiers, par des artisans, ou des particuliers. Aucune autorité préfectorale ou municipale, aucun service de l’Etat ne semble avoir délivré d’autorisation. Aucun contrôle de pesée, et de la nature des déchets n’est effectué à l’entrée.
Salon de l’Agriculture, section farines animales
Sur le front des vieilles farines stockées depuis 3 ans dans des entrepôts inadaptés, les affaires se compliquent dans la pénombre.
La plupart des sites (750.000 t cumulées) sont progressivement et irréversiblement envahis en surface par des moisissures de la famille des Aspergillus gr. glaucus, porteuses de pathologies allergiques diverses comme les rhinites, les dermatites et les asthmes. A Pleines-Fougères, en Ille-et-Vilaine, jusqu’à 190 millions de spores par cm2 ont été dénombrés. Les causes de ces proliférations sont multiples: les hangars sont humides, non cloisonnés, ouverts aux courants d’air et à une contamination externe. Ils sont régulièrement visités par des animaux indésirables -oiseaux, rongeurs- et des équipes de maintenance et de surveillance qui agissent en tant qu’agents de dispersion interne. Le nombre de moisissures et de bactéries est tel que, selon les spécialistes, les stocks sont des réservoirs susceptibles de contaminer l’environnement et dans certaines conditions d’humidité les ensilages agricoles et stockages de céréales.
Bretagne: enquête sur 14 incinérateurs éteints
Rattrapées par les ronces, phagocytées par d’autres métiers des déchets, les anciennes Unités d’Incinération des Ordures Ménagères sont fermées et se terrent.
Ouvertes entre 1970 et 1991 et fermées entre 1982 et 2003, ces 14 usines ont brûlé dans le Morbihan, en Ille-et-Vilaine, en Côtes-d’Armor et dans le Finistère plus ou moins 2 millions de tonnes de déchets et généré plus de 600.000 tonnes de mâchefers et de cendres chargés en substances toxiques et dispersés pour leur quasi-totalité dans les milieux naturels de proximité: carrières, marais, parcelles attenant aux incinérateurs, remblais de proximité, fausse décharge contrôlée.
Grosbreuil – Grossgaff
Objet: soutien de Robin des Bois à la manifestation d’opposition à l’incinérateur – samedi 29 novembre.
L’implantation d’un incinérateur de 190.000 t/an dans une commune rurale qui doit en produire 500 t/an est une injustice sociale et une non-conformité à la loi de 1992 relative à la gestion et à la valorisation des déchets. En effet, les incinérateurs de cette taille sont implantés en périphérie des métropoles régionales comme Rouen, Toulouse, Nantes et alimentent des réseaux de chaleur contribuant au fonctionnement d’usines voisines ou du chauffage urbain.
Vide-greniers phytosanitaires
Périmés, interdits, avariés, mélangés, ” Vorace AL “, ” Occi-souris “, ” Missile “, ” Super plasnet “, ou pesticides anonymes, sous forme solide, liquide, pulvérulente ou gazeuse, devraient mardi 4, mercredi 5 et jeudi 6 novembre débarrasser les granges et les hangars des agriculteurs et des autres utilisateurs dans la Somme et l’Oise.
L’action est organisée par Adivalor, société fondée en 2001 par des fabricants de pesticides, des coopératives et des organisations agricoles. Les déchets toxiques, inflammables, ou comburants voire explosifs seront rapportés sur 23 sites de collecte dans l’Oise et 26 dans la Somme puis regroupés dans des stations de transit avant d’être dirigés sur des incinérateurs de déchets industriels spéciaux.
Des petits fours indigestes pour l’environnement
L’inventaire des petits incinérateurs fermés réalisé par Robin des Bois dans les régions PACA et Corse a permis d’identifier 39 sites potentiellement pollués dont 11 dans le seul département des Alpes-Maritimes : Bonson, Cannes, Guillaumes, Isola, Le-Bar-sur-Loup, Le Moulinet, Saint-Martin-Vésubie, Tende, Tourette-Levens, Utelle, Valderoure. Ces installations, dont les bâtiments sont en totalité ou en partie encore debout ou reconvertis, menacent la santé publique et l’environnement. Les dépôts adjacents de mâchefers et de cendres contenant et libérant des dioxines et un cortège de polluants toxiques et persistants constituent la source principale de risques.
PACA et Corse: enquête sur 39 petits fours éteints
Rattrapés par les ronces, colonisés par d’autres métiers des déchets, les incinérateurs d’ordures d’une capacité de moins de 6 tonnes/heure se terrent. Le tonnage global des déchets incinérés par ces installations en régions Provence – Alpes – Côte d’Azur et Corse est évalué à environ 3,6 millions de tonnes. Ouverts entre 1963 et 1993 et fermés entre 1976 et décembre 2002, ils sont des sites potentiellement pollués. Lors de leur conception, il n’y avait pas de distinction entre les déchets ménagers, les déchets industriels banals, les déchets agricoles et de garages, et les déchets d’activités sanitaires. Les contrôles à l’entrée des sites étaient inexistants, les fours étaient souvent utilisés au delà de leurs capacités, et en sortie des cheminées les analyses se cantonnaient à des paramètres simplistes – conformes à la réglementation de l’époque – et terriblement insuffisants au regard de la protection des riverains et de l’environnement.
Démantèlement précipité et dominical de l’incinérateur de Saint-Laurent-du-Pont
Exploité entre juillet 1981 et juillet 2000, l’incinérateur de Saint-Laurent-du-Pont est en cours de démolition depuis dimanche 8 juin. L’installation aurait été revendue à un entrepreneur local pour une somme modique. La démolition se fait sans précautions particulières pour les intervenants et sans l’élaboration préalable d’un protocole de démantèlement.
Pourtant, un diagnostic en date du 5 juin 2001, révèle la présence d’amiante sous des formes diverses nécessitant l’emploi de combinaisons, de protections individuelles et d’appareillages dédiés. Tous les déchets liés à l’amiante doivent être évacués en Centre d’Enfouissement Technique (CET) de classe 1.
Les bâtiments, les conduites, les parois, le four et ses accès, l’ensemble du bâtiment, jusqu’à la cheminée, sont imprégnées par des cendres chargées de polluants (métaux lourds, dioxines…) et autres imbrûlés toxiques.
Maquillage d’une décharge sauvage dans le pays d’Etretat
Depuis 15 ans, à Pierrefiques (Seine-Maritime), au bout du chemin rural N° 17, un agriculteur exploitait sans autorisation et sans contrôle d’entrée, une décharge d’environ 1/2 hectare, au lieu-dit “ Le Petit Vauchel ”, à flanc de colline. Des déchets divers en provenance d’entreprises locales, de coopératives agricoles, de chantiers de démolition y ont été jetés. Les modalités financières d’acceptation entre le récepteur et les producteurs de déchets ne sont pas connues. Cette exploitation clandestine, quoique connue de beaucoup, a inévitablement pollué les sols, sous-sols et sources nombreuses. La perméabilité du substrat géologique, essentiellement de la craie, ne peut que contribuer à la migration des polluants hors-site. Les matériaux utilisés il y a quelques jours pour couvrir le point noir proviennent du creusement de la piscine de Criquetot-l’Esneval et ne présentent pas les coefficients réglementaires d’imperméabilité.