Cette nuit, l’industrie spatiale française tente d’expédier dans l’espace extraterrestre deux satellites de télécommunication au bénéfice de l’Azerbaïdjan, d’Intelsat et de SKY Perfect JSAT Corporation. Ce faisant, la France va en même temps se défaire dans les eaux sous juridiction de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Liberia de l’Etage Principal Cryotechnique du lanceur d’Ariane V. Vide, l’EPC pèse 188 tonnes. Il plongera dans les eaux d’Afrique de l’Ouest, au milieu d’un couloir maritime très fréquenté par les navires de commerce sortant ou entrant dans le golfe de Guinée, le trafic Océan Indien / Océan Atlantique et les thoniers industriels.
Le lancement était initialement prévu le 7 septembre 2018. L’Ambassade de France à Abidjan a aimablement annoncé la nouvelle au Ministère des Affaires étrangères de la Côte d’Ivoire le 23 août 2018. Cet avis-parapluie vise à dégager la France de ses responsabilités en cas d’accident sur le mode « on vous avait prévenu » et « c’était à vous de mettre au point les dispositifs de prévention et d’information ».
Le 5 juin 1969, le Dai Chi Chinei, un cargo japonais croisant au large de l’île de Sakhaline a été touché par des débris tombés du ciel. L’expertise a prouvé que les pièces de métal provenaient d’un engin spatial soviétique.
Avec les lancements successifs d’Ariane V configuration ECA, l’industrie spatiale européenne est en train de remplir un cimetière perpétuel et polluant dans des fonds sous-marins placés sous la responsabilité d’Etats étrangers.
A lire :
« De Kourou en Guyane française au courroux en Afrique de l’Ouest », 11 septembre 2018
« Les déchets dans l’espace » (juin 2011), premier rapport à ce jour produit par une ONG sur la pollution spatiale
« L’Atlas de la France Toxique », rédigé par Robin des Bois et publié par Arthaud, chapitre consacré à la Guyane, p. 64 à 67. https://robindesbois.org/echoppe/
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