Enquête publique relative à une demande d’autorisation d’extension du domaine de traitement de l’usine atomique Orano la Hague

16 nov. 2021

Commentaires de Robin des Bois des 9 et 16 novembre 2021 à l’enquête publique visant à autoriser l’usine de la Hague (département de la Manche) à élargir la gamme des combustibles nucléaires importés de l’étranger.

Commentaire n°1 – La porcherie de la Hague

L’usine atomique de la presqu’île de la Hague en Normandie est la plus grande porcherie du monde. Bon an, mal an, elle rejette 2000 tonnes de nitrates dans la Manche soit l’équivalent du lisier de 100.000 porcs. Le plan d’épandage des atomistes est rustique. Il table sur la dilution des nitrates dans l’habitat des poissons.

Les nitrates proviennent de l’acide nitrique utilisé depuis plus de 50 ans pour dissoudre les combustibles irradiés provenant des centrales nucléaires françaises et étrangères et pour séparer le plutonium de l’uranium.

Avec ses 100.000 porcs-équivalent, la Hague peut se vanter d’être la plus grande porcherie du monde. Elle dépasse même la mégaporcherie de Nanyang, province du Henan en Chine, inaugurée en décembre 2020. A terme, Nanyang hébergera 84.000 truies.

Les rejets bruts de nitrates par l’usine de la Hague et leur accumulation depuis plus de 50 ans contribuent forcement à l’eutrophisation du Golfe Normano-Breton, de la Baie de Seine, de la Manche Nord, de la Mer du Nord et au développement des algues vertes et des phytoplanctons toxiques, quoi qu’en dise Orano.

La surveillance physico-chimique de l’eau de mer telle qu’elle est pratiquée par Orano est restreinte au champ proche de l’usine. Les nitrates sont recherchés 9 mois par an au Nez de Jobourg – soit à l’extrémité de la presqu’île de la Hague – et en face de Barneville-Carteret, à 35 km au sud. Les prélèvements sont réalisés en surface et à mi-profondeur, à l‘exclusion des fonds sableux ou vaseux. Pour rappel, des signatures radioactives de l’usine de la Hague sont constatées dans la baie du Mont Saint Michel au sud et dans l’Océan Arctique au nord.

Orano compare les valeurs de ses nitrates à la norme de potabilité de l’eau pour les populations humaines, ce qui n’est pas un critère pertinent pour évaluer les risques d’eutrophisation et les effets des nitrates sur les populations marines.

Orano commet une autre erreur d’appréciation en moyennant la température de l’eau de mer en surface et en mi-profondeur sans tenir compte des variations saisonnières et de la tendance au réchauffement de la température des eaux marines telle qu’elle est prédite par des organismes scientifiques.

En résumé, Robin des Bois estime que les impacts biologiques et géographiques du rejet massif de nitrates par l’usine atomique de la Hague sont insuffisamment étudiés.

* Cette enquête publique se déroule du 5 octobre au 16 novembre 2021. Elle vise à autoriser l’usine de la Hague à élargir la gamme des combustibles nucléaires importés de l’étranger sans d’ailleurs citer les pays d’origine. Les informations du communiqué de Robin des Bois sont extraites du dossier et de recherches particulières sur l’élevage des porcs en Chine.

Robin des Bois

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Commentaire n°2

Vous trouverez ci-dessous la suite des commentaires de l’association Robin des Bois dans l’enquête publique relative à une demande d’autorisation d’extension du domaine de traitement de l’usine atomique Orano la Hague.

Considérant que les rejets radiologiques et chimiques de l’usine de la Hague sont excessifs, que cette usine est vieillissante, que son fonctionnement réglementaire n’est pas garanti au-delà de 2040, que les piscines de refroidissement des combustibles irradiés autorisés sont déjà saturées, que les pays d’où seraient importés ces combustibles irradiés d’un nouveau type ne sont pas nommés au nom du secret des affaires alors qu’un accident dans cette usine pourrait nuire à tout l’Atlantique Nord et à la santé de millions de personnes, qu’il n’est pas garanti qu’au moment de la signature éventuelle des contrats ces pays disposeront de centres de stockage des déchets de retraitement et que donc leurs retours dans les pays d’origine pourraient se heurter à des impossibilités d’ordre technique, politique et sociétal, l’association Robin des Bois est résolument hostile au projet d’Orano.

Robin des Bois

 

 

 

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