Ruthénium 106
L’origine de la récente bouffée de ruthénium 106 au dessus de l’Europe n’est pas encore identifiée. Robin des Bois ne privilégie aucune hypothèse mais tient à rappeler son dossier de juin 2011 “Les déchets dans l’espace” – chapitre Le boomerang radioactif, p. 44 – et son dossier “Les retombées du Cosmos 954” publié en janvier 2015. L’industrie spatiale et les satellites peuvent-ils dès l’abord être exclus ?
Irma la Dure
En septembre 1995, après le passage de l’ouragan Luis ressenti par les occupants des îles Saint-Martin et Saint-Barthélemy comme un « bombardement », l’état de catastrophe naturelle, le réflexe pavlovien de tous les gouvernements français, avait été dans les jours qui suivent décrété.
22 ans plus tard, Irma est une catastrophe réglementaire. Les habitats collectifs et les complexes touristiques construits à la hâte après Luis n’ont pas tenu compte des normes anticycloniques et de la culture architecturale ancestrale encore visible ici ou là sur les deux îles. La loi littoral ou la règle des 50 pas géométriques interdisant toute construction ou cabanisation à moins de 100 ou 80 m du trait de côte n’ont pas été appliquées.
Le 14 juillet 2017 est nucléaire
Malheureusement, la France et les Etats-Unis ont publié un communiqué commun dénonçant le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires comme une nuisance et une menace pour la paix mondiale.(1)
Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a été adopté le 7 juillet 2017 sous la tutelle des Nations-Unies par 122 pays. Il s’inspire de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques initiée par la France. Il est complémentaire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et du Traité sur l’interdiction des essais nucléaires. Dans son préambule, il évoque à la fois les conséquences catastrophiques de l’usage des munitions nucléaires et celles des détonations accidentelles.
Halte au feu !
La France est aussi sur la liste rouge. Du 1er mai au 8 juillet 2017, au moins 175 incendies de forêt, de maquis, de broussailles et de cultures avaient déjà brûlé 2000 ha en métropole et en Corse.
Seulement 2 incendies sont attribués sans certitude à la foudre. Les mégots, les barbecues, le vandalisme, la pyromanie, le défaut d’entretien des engins agricoles, les bivouacs et feux de camp, la circulation routière et forestière sont les principales causes des départs de feu.
L’armée en terme de superficie endosse jusqu’alors le maillot rouge :
– incendie de 350 ha de maquis à Bonifacio en Corse à partir d’un terrain militaire où des fusées de détresse étaient en cours de destruction.
– incendie de 500 ha sur le champ de tirs de Captieux en Gironde déclenché par le tir d’un missile air-sol.
– incendie de 250 ha dans le camp militaire de Suippes dans la Marne où sont stockées 350 t de munitions chimiques.
Les vieux pneus enflamment Bellac, Haute-Vienne
L’association Robin des Bois salue la résistance de la population et des édiles pour retarder l’arrivée des premières livraisons de pneus usagés destinés à l’enfouissement dans une décharge des communes de Bellac et Peyrat-de-Bellac. L’inquiétude est justifiée.
Robin des Bois s’étonne de l’option choisie par la région Nouvelle-Aquitaine et par les pouvoirs publics pour éliminer les pneus et résidus de pneus abandonnés depuis 25 ans par l’ex entreprise Wattelez à Palais-sur-Vienne.
Inondat Nec Soucitur
Sous l’égide du GEIDE post-catastrophe (Groupement d’Expertise et d’Intervention Déchets), Robin des Bois, un an après les inondations de mai-juin 2016, dresse un bilan de l’épisode sous l’angle des déchets, un grand angle qui permet de mesurer et d’analyser la préparation et l’impréparation aux chocs climatiques ou industriels.
Il y a un an pile pont, Paris a frôlé la catastrophe, à 40 cm près. En amont, le maire de Melun n’en revenait pas : « On pensait à une crue de la Seine, on ne pensait pas à une crue de ses affluents ». Le phénomène a été qualifié d’atypique ou de prémices du réchauffement climatique. Il n’en est rien, comme l’ont démontré des spécialistes et historiens.
Atlas de la France Toxique: Scandale à Bolbec-Normandie
Les feux de pneus dégagent dans l’air des fumées et fumerolles chargées en cuivre, en zinc, en dioxines, en hydrocarbures. Après les incendies de pneus, les sols sont pollués par des cendres et des laves lessivables par la pluie. Au dessous, les eaux souterraines qui participent à la sécurité alimentaire des populations sont polluées.
A Nointot près de Bolbec, le risque perdure depuis le 14 août 2016. Un stock de vieux pneus dans une sucrerie fermée et autour brûle à petit feu.
Pour tout remède anti-pollution, le propriétaire négligent et insolvable des lieux recouvre le brasier avec du sable et avec les encouragements des pouvoirs publics.
OSPAR perd le Nord
Compte-rendu
OSPAR provient de la fusion en 1992 de la Convention de Paris pour la prévention de la pollution marine d’origine tellurique et de la Convention d’Oslo pour la prévention de la pollution marine par les opérations d’immersion effectuées par des navires et aéronefs. Cette dernière avait été initiée suite au choc de la marée noire du Torrey Canyon le 18 mars 1967.
OSPAR est dédiée à la protection de l’Atlantique du Nord-Est. C’est un poisson-pilote. Les travaux de ses 5 comités – Biodiversité, Industries offshore, Substances radioactives, Impacts environnementaux des activités humaines, Substances dangereuses et eutrophisation – ont permis de mieux connaître et combattre les multiples pressions sur les écosystèmes marins depuis le large du Portugal jusqu’à l’Océan Glacial Arctique. Cette réussite s’est notamment concrétisée par un bilan de santé sans concession de la zone OSPAR en 2010 (1). Sept ans plus tard, le poisson-pilote OSPAR est menacé d’asphyxie par les pays arctiques. Robin des Bois revient des comités Biodiversité et Industries offshore qui se tenaient à Berlin et à Oslo les deux premières semaines de mars.
Que sont-elles devenues ?
La loi du 13 juillet 1992 sur l’élimination des déchets et les quatre circulaires relatives à la résorption des décharges non autorisées (circulaires du 27 juin 2002, du 23 février 2004, du 24 novembre 2004 et du 4 juillet 2005) ont permis d’engager des actions pédagogiques, contentieuses ou techniques pour les fermer, les mettre en sécurité ou les adapter aux nouvelles prescriptions.
8434 décharges non conformes à la loi du 13 juillet 1992 étaient recensées en France en 2005 par l’Union Européenne.
Les décharges illégales qualifiées aussi de décharges sauvages, brutes ou non autorisées ou encore de déposantes et de dépotoirs faisaient l’objet d‘apports réguliers de déchets. Elles étaient exploitées en règle générale par les collectivités ou laissées à la disposition des administrés et des entreprises locales. Par défaut de contrôles à l’entrée, elles peuvent avoir accueilli des déchets dangereux. Elles ne font pas tout à fait partie du passé puisque certaines d’entre elles sont toujours en activité dans les départements ultramarins.
La pollution au nom de Le Corbusier
Le département de la Haute-Saône et l’Unesco multiplient depuis aujourd’hui aux quatre coins du département de la Haute-Saône des rejets de déchets en latex et en plastique sous forme de 3000 ballons de baudruches (1).
Cette décharge en plein ciel est ouverte au nom de l’inscription de la Chapelle Notre-Dame du Haut et de 16 autres édifices de l’architecte au Patrimoine Mondial de l’Humanité.
L’Unesco et le Conseil départemental de la Haute-Saône vont sans doute répliquer que les baudruches sont biodégradables. Cet argument est du baratin de représentants de commerce et de vendeurs de pacotilles « festives » fabriquées en Chine.