Le C.E.A. abandonne des déchets radioactifs dans la région parisienne

13 juin 2000

En tant que Centre d’études et de recherche sur les poudres et explosifs, la Direction des Applications Militaires du Commissariat à l’Énergie Atomique a déposé un dossier soumis à l’enquête publique en mairie de Vaujours, visant à recueillir une autorisation préfectorale d’abandon du site.

Le dossier reconnaît que des pollutions chimiques, pyrotechniques et des munitions non-éclatées polluent les sous-sols. Une vingtaine de transformateurs au pyralène restent sur place pour faciliter l’installation sur le site d’une pépinière d’entreprise, alors que la cession de ces transformateurs est interdite et qu’ils devront tous être retirés et éliminés d’ici 2010.

Le sol de la chambre de tir était contaminé par plusieurs taches d’uranium. Elles auraient été extraites grâce à un marteau-piqueur. Une chape de béton a été coulée par dessus pour “rétablir la régularité du sol”. La fosse de stockage des gravats et eaux de lavage après nettoyage de la chambre de tir a fait l’objet d’un contrôle radiologique partiel.

Après chaque expérimentation, les blindages des bâtiments d’exercice étaient lavés et les eaux de lavage étaient rejetées en puits perdus d’une profondeur de 35 mètres. “Des contrôles en fond de puisard ont conduit à des valeurs de l’ordre de 10 fois le bruit de fond”. “Un comblement avec du béton des puisards et des canalisations a été effectué en raison de l’inaccessibilité empêchant toute décontamination totale”.

Le dossier d’abandon déposé par le C.E.A. ne se hasarde pas dans les mesures de radioactivité des ruisseaux, cours d’eau, sources ou nappes sur site et hors site et ne dit mot sur le devenir et la migration des effluents radioactifs rejetés dans les puits perdus.

Radioactif, amiantifère, pyralènique, volatil et cancérigène, potentiellement explosif jusque dans les canalisations d’égout de la commune de Courtry, l’abandon en l’état du site de Vaujours est inconcevable même si l’usage résidentiel, les activités agricoles et la présence régulière d’enfants sont déjà proscrits. L’exploitation du gypse avec l’extension des activités de la carrière actuelle est, elle aussi, sujette à précaution dans la mesure où les eaux résiduaires peuvent avoir en partie ou en totalité contaminé le gisement.
Et l’on retiendra que le C.E.A. tente de laisser en l’état, sans les démanteler, les casemates irradiées de cette succursale métropolitaine de Mururoa.

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