Malaise anti-nucléaire

10 nov. 2004

L’association française Robin des Bois dénonce les propos irresponsables de l’association allemande Robin Wood (1) selon lesquels il est légitime de poursuivre les manifestations contre le retour au bercail des déchets radioactifs issus du retraitement des combustibles irradiés allemands.

Les producteurs d’électricité et le gouvernement allemand ont signé avec la Cogéma et le gouvernement français des contrats portant sur le retraitement des combustibles irradiés dans les réacteurs allemands. Ces contrats prévoient le retour dans le pays d’origine des déchets issus du retraitement. La loi française relative à la gestion des déchets radioactifs en date du 30 décembre 1991 est venue conforter les dispositions contractuelles intergouvernementales. Des combustibles irradiés allemands continuent à arriver régulièrement à l’usine de la Hague, sans entraves.

La position ancienne et constante de Robin des Bois dans le domaine des déchets qu’ils soient ménagers, industriels, ou radioactifs est d’inciter chaque pays producteur à être le pays gestionnaire. Il est légal, normal et prudent de déstocker les déchets nucléaires accumulés à la Hague et de les retourner dans les pays d’origine. L’Allemagne a soi-disant décidé d’une sortie du nucléaire; elle reste à être vérifiée dans le temps et elle n’autorise pas les citoyens allemands à s’affranchir de la proximité et de la gestion de leurs déchets nucléaires.

Les excès, confusions, amalgames et dérives en tout genre qui accompagnent depuis 1995 le retour des déchets radioactifs chez ceux qui les ont produits sont contraires aux principes de proximité et de responsabilité généralement reconnus par les écologistes.
Seuls 50% des déchets issus du retraitement des combustibles irradiés allemands sont à ce jour retournés dans leurs pays alors que les premiers contrats franco-allemands ont été signés en 1977. Il faut que le rythme des retours s’accélère non seulement vers l’Allemagne, mais aussi la Belgique (41 % des déchets y sont à ce jour retournés), la Suisse (40 %), la Hollande (14 %) et le Japon (57%).

Depuis dimanche, un silence de plomb pèse sur le mouvement anti-nucléaire en même temps qu’une cacophonie affligeante et diversive. Le plus sidérant reste que le mort d’Avricourt, nous pouvons écrire le supplicié, reste bien seul, comme isolé par un périmètre de sécurité. Ni fleurs, ni martyr, ni couronne de lauriers, comme un soldat inconnu et manipulé. Déjà 2 morts -un policier allemand a été écrasé par une locomotive en mars 1998- et quelques sabotages. Il y a une absolue nécessité à clarifier le débat et les voies anti-nucléaires.

 

(1) dépêche AFP du 08.11.2004

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