Le territoire de Vendin-le-Vieil, où le ministère de la Justice entend construire une nouvelle prison, comprend un pourcentage exceptionnel de friches industrielles et de sous-sols contaminés.
La décision d’y implanter un établissement public confirme la tendance observée depuis plusieurs années. De plus en plus d’établissements scolaires, hospitaliers ou sanitaires sont implantés sur ces terrains délaissés et attractifs du point de vue financier.
Les sols, sous-sols, les eaux superficielles et souterraines sont contaminés à Vendin-le-Vieil. Citons à titre d’exemple:
– l’usine Elf-Atochem avec des dépôts enterrés de déchets industriels spéciaux, et sa décharge interne de goudrons et d’hydrocarbures;
– la gare d’eau en bordure du canal de la Deûle, avec ses boues polluées au phénol;
– l’ancienne cokerie de Vendin appartenant à Charbonnages de France, polluée par des ferrocyanures;
– l’ex-dépôt de liquides inflammables Elf-Atochem;
– les nombreuses friches minières des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais à Vendin-le-Vieil.
Les prisonniers sont particulièrement exposés aux risques générés par les sites pollués. Ils effectuent le plus souvent un séjour long et ininterrompu dans les centrales pénitentiaires. Il est de plus en plus admis par les spécialistes que la prison, au même titre que l’école ou les maisons de retraites, sont des usages sensibles. En conséquence, il est au moins déconseillé d’installer sur des friches industrielles ces catégories d’activités. Si ce projet persiste, le ministère de l’Ecologie devra imposer une dépollution préalable approfondie du site. Robin des Bois y sera particulièrement vigilant.
La prison de Loos-les-Lille est déjà dans le périmètre Seveso de la société des Produits Chimiques de Loos. La prison de Vendin-le-Vieil ne doit pas être implantée sur un site vaguement dépollué.
Imprimer cet article