La mondialisation des moustiques
L’Aedes albopictus responsable de l’épidémie dite de chikungunya à la Réunion a été observé pour la première fois en métropole en octobre 1999 dans le stock d’une entreprise de recyclage de pneus usés et importés. L’espèce s’est reproduite sur place. Stockés à ciel ouvert, les pneus collectent les eaux de pluie, et les conservent. Ces matrices liquides sont ensuite enrichies par des matières organiques comme les feuilles. L’Aedes albopictus s’est adapté très facilement à ces gîtes larvaires artificiels plus vrais que nature. Pondus sur les parois internes des pneus, les œufs voyagent à travers le monde dans le cadre d’un commerce international, proliférant, et à plus d’un titre nuisible. La mondialisation des pneus hors d’usage aboutit à la mondialisation des moustiques et des risques sanitaires. Dès 1998, l’Agence nationale pour la démoustication et la gestion des espaces naturels démoustiqués (ADEGE) a été sollicitée par le Ministère de la Santé qui souhaitait la mise en place d’une stratégie de défense sur l’ensemble du territoire métropolitain.