La paix pour les éléphants !
Le sort des éléphants d’Afrique se jouera du 3 au 15 novembre 2002 à Santiago du Chili, sur le tapis vert de la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction). A l’occasion de la 12ème session plénière, 5 pays d’Afrique australe réclament l’autorisation de reprendre et diversifier le commerce international de l’ivoire.
Le 18 octobre se tiendra à Bruxelles la réunion finale des pays-membres de l’Union Européenne à l’issue de laquelle sera définie une position commune sur l’éléphant. La France hésite encore à se rallier à la proposition de l’Inde et du Kenya visant à accorder aux éléphants le statut de protection maximale, à savoir l’inscription ou le maintien à l’annexe I de toutes les populations. Cette proposition émanant de deux pays de l’aire de répartition des éléphants est déjà soutenue en Europe par l’Allemagne, et en Afrique par une vingtaine de pays majoritairement francophones.
Le contre-sommet des éléphants
A Johannesburg, le développement durable de la chasse à l’éléphant d’Afrique (Loxodonda africana) est un des sujets des couloirs officiels. La tâche est vitale d’après les autorités d’Afrique australe. Il s’agit de convaincre les délégations internationales de consolider la reprise du commerce international de l’ivoire amorcée en 1997 au Zimbabwe lors de la 10ème réunion plénière de la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction). La prochaine réunion plénière de la CITES se tiendra en novembre au Chili.
Les éléphants ne sont pas des animaux politiques
Selon un député-louveteau, les éléphants sont “des gros animaux”. Certes, il n’y a là rien à redire, mais ce connaisseur flou de la faune africaine ajoute qu’ils “se battent entre eux”, qu’ils “sont immobiles” et qu’ils “bouchent l’horizon”.
En vérité les éléphants sont sociables, solidaires et passent beaucoup de temps à l’apprentissage des jeunes. D’eux-mêmes, les vieux sujets se mettent souvent en retrait quand ils ne peuvent plus apporter de contribution positive à l’organisation du troupeau. Les éléphants sont très mobiles, éternels migrateurs, transfrontaliers et même transcourants quand il s’agit par exemple de traverser le Zambèze.
L’éléphant entre deux eaux
Nairobi
La 11 ème session plénière de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) s’est déroulée du 10 au 20 avril 2000 au siège du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), à Nairobi, au Kenya. Après la 10 ème réunion d’Harare (Zimbabwe), la volonté des Parties était de désamorcer le conflit entre partisans de la reprise du commerce de l’ivoire et défenseurs de l’éléphant. Le PNUE invitait dès le 9 avril à un “moment de réflexion”, pour que la réunion se déroule dans une atmosphère “de paix, tolérance et dialogue”. Dans ce jeu de compromis, l’Europe a eu un rôle important et s’est posé en médiateur politique plus qu’en défenseur des espèces animales et végétales menacées d’extinction. Mais cette fois encore, certains sujets ont divisé la communauté internationale, comme les poissons, les baleines et le bois. Les sujets sensibles ont été réglés à bulletin secret. Robin des Bois, observateur à la CITES depuis 1988, était à Nairobi.
Lettre ouverte aux gouvernements des pays-membres de la Convention de Washington
Le commerce international de l’ivoire sera réouvert entre 3 pays d’Afrique australe et le Japon en mars 1999 conformément à la décision prise par les pays-membres de la Convention de Washington (CITES) à Harare au Zimbabwe, en juin 1997. Mais le Comité Permanent de la Convention devra préalablement s’assurer que les 11 conditions à la reprise du commerce sont effectivement remplies. Pour l’essentiel, elles concernent le renforcement de la coopération interafricaine dans la maîtrise du braconnage des éléphants et de la contrebande de l’ivoire. Cet examen aura lieu à Genève au palais des Nations-Unies du 8 au 12 février 1999. Plus d’une centaine de délégations des pays-membres sont attendues.