L’usine de production d’alumine de Gardanne, Bouches-du-Rhône, vit grâce à des dérogations et aux subventions de l’Etat.
En 2010, Rio Tinto a obtenu l’autorisation provisoire valable jusqu’en 2018 et éventuellement renouvelable de pulvériser le seuil réglementaire d’émissions atmosphériques de dioxyde d’azote, 1800 mg/m3 au lieu de 500.
Aujourd’hui, le nouvel exploitant Altéo dirigé par un fonds de pension américain réclame pour 30 ans une nouvelle dérogation pour ses rejets liquides au large de Cassis. Ils dépassent 245 fois pour l’aluminium et 34 fois pour l’arsenic les valeurs réglementaires.
En mer, la fosse de Cassidaigne au large de Cassis est comblée par 20 à 30 millions de tonnes de boues rouges produites par l’usine de Gardanne. A terre, entre Gardanne et Bouc-Bel-Air, le stockage à terre des déchets disperse des poussières à tout vent.
Les résidus de traitement de la bauxite sont couverts par le Directive 2013/59 Euratom. Ils contiennent des traces renforcées d’uranium et de thorium susceptibles d’exposer les travailleurs et le public à des expositions dangereuses.
L’usine de Gardanne appartient au passé. Elle a été fondée en 1894. Elle nuit à la santé humaine, au développement de la ville, aux marins-pêcheurs et aux poissons de la Méditerranée. Sa fermeture, la reconversion du personnel et du site doivent être sans délai planifiées par le Ministère de l’Ecologie et le Ministère de l’Economie. Les stockages à terre doivent être surveillés, sécurisés et végétalisés.
La demande de dérogation d’Altéo sera examinée la semaine prochaine par le Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques et un arrêté préfectoral devrait être émis à ce sujet dans les premiers jours de 2016.
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Voir en pièce-jointe “Le Pastis de Pechiney” extrait de La Flèche n°33 (1999), journal de Robin des Bois. Pdf, 829 Ko.