Arctique : Ponant fait chou blanc
Alors que Ponant publie des images d’artiste de l’intérieur de son futur brise-glace, le Commandant Charcot, un fiasco vient contrarier le pavillon français dans sa conquête et sa pollution de l’Arctique.
Le brise-glace qui fait froid dans le dos
Jusqu’alors, la compagnie Ponant, désormais propriété de la famille Pinault, se tenait à l’écart des excès de ses concurrents. Avec son projet de brise-glace des deux pôles et de pollueur des banquises livrable en 2021, elle y entre de plain-pied.
Le MSC Meraviglia ou le pourisme de masse
V2
« S’il y avait une première folie à penser qu’une création de l’être humain était inaccessible à toute forme de destruction, il y en avait une seconde a en être persuadé au point de ne même pas prévoir une solution de secours en cas de catastrophe. », Pierre Bayard. « Le Titanic fera naufrage », Editions de Minuit, octobre 2016.
Les méga paquebots comme le MSC Meraviglia sont les cauchemars des préfets maritimes et des sauveteurs en mer. 7 à 8000 personnes à évacuer en cas de collision, d’incendie, d’attentat ou de naufrage en haute mer et de nuit, c’est une mission impossible. Les armateurs n’osent même pas répéter l’exercice dans une baie abritée et ensoleillée. En juillet et en septembre 2016, 2 exercices d’évacuation réservés aux membres d’équipage à bord du Norwegian Breakaway et du Harmony of the Seas se sont soldés par les chutes brutales des canots de sauvetage. Bilan total : 2 morts et 7 blessés.
Départ de Saint-Nazaire du Monster of the Seas*
Ceux qui habitent dans des HLM ne seront pas vraiment dépaysés. Les navires de croisière du type Harmony of the Seas sont des barres flottantes. A terre, la tendance est à leur dynamitage. En mer, elles sont considérées comme un progrès. 6360 passagers menacés par le mal de mer, les gastroentérites, les effondrements de déco kitch sont servis par 2400 membres d’équipage de 70 nationalités cantonnés comme du temps du Titanic dans des cambuses obscures au fond des ponts inférieurs.
Non au Discordia
Objet : remorquage du Costa Concordia vers Gênes
Robin des Bois salue la prouesse de l’opération Concordia. L’ONG pense que le remorquage de l’épave est possible avec un minimum de risques. Robin des Bois est aussi conforté dans son appréciation positive par la destination finale décidée en dernier ressort par le président du conseil des ministres italien Matteo Renzi. Gênes a été un centre de démolition des navires en fin de vie et c’est parmi toutes les options évoquées depuis un an celle qui est la plus logique et qui présente le plus de garanties sur la bonne fin du démantèlement du Concordia.
Relèvement du Costa Concordia
Costa Concordia – Communiqué n°6
Demain, à tout moment, pendant les heures du relèvement de l’épave, le navire de croisière peut s’ouvrir en deux comme une vieille baignoire fêlée, une baignoire de 50.000 tonnes de ferrailles remplie d’eau polluée et de déchets. Le Costa Concordia est aujourd’hui une décharge relativement confinée, demain cette décharge pourrait être à mer ouverte et se répandre sur l’île de Giglio et la Méditerranée. Le seul élément rassurant est que l’épave a été vidangée de son fuel de propulsion. Depuis 19 mois, la coque accidentée du Costa Concordia est soumise à la corrosion, aux vagues, aux courants et aux contraintes d’un appui en rupture sur les rochers. Les risques de dislocation sont importants.
La croisière de masse va droit dans le mur
Costa Concordia – Communiqué n°5
Le renflouement du Costa Concordia devait avoir lieu fin 2012 et son remorquage vers un port de démolition (ou une fosse sous-marine d’immersion ?) en janvier 2013. Le scénario du consortium italo-américain (Titan Salvage/Micoperi) était estimé à 300 millions de dollars. Le tournage se complique, le budget s’allonge, les délais aussi. Le granit résiste aux forages de la plate-forme de rétablissement de l’épave. Les metteurs en scène et les autorités italiennes parlent maintenant d’un retrait en 2014. Pendant ce temps, l’épave sur les rochers travaille sous la pression de la mer à l’extérieur et de 100.000 tonnes d’eaux polluées à l’intérieur. Les risques de dislocation augmentent. Dans l’hypothèse où le renflouement irait à son terme, deux points clés restent à clarifier : 1. Les modalités de traitement des eaux et des déchets à l’intérieur de l’épave, 2. La destination de l’épave. L’Italie est nulle dans le démantèlement des navires. Le Costa Allegra est parti à la casse en Turquie (1). Le ferry roulier Repubblica di Amalfi de Grimaldi Lines vient d’être échoué pour démolition en Inde. 37 navires appartenant à des intérêts italiens, tels Ignazio Messina, Stradeblu, BM Shipping ou SNAV, sont partis à la casse en 2012. Aucun n’a été démantelé en Italie : 19 sont partis en Inde, 10 en Turquie, et 7 au Bangladesh.
Deux paquebots en préretraite à Marseille
Marseille hérite de deux paquebots hors d’âge qui méritent d’aller au musée ou plus logiquement à la casse. Ils ne correspondent plus aux prescriptions des conventions internationales sur la sauvegarde des passagers et des équipages et sur la protection de l’environnement (conventions SOLAS et MARPOL de l’Organisation Maritime Internationale). En 2011, l’âge moyen des navires à passagers qui ont été retirés de l’exploitation était de 36 ans.
L’Athena a été construit en 1948, il a 64 ans. Il a fait l’objet d’un communiqué de Robin des Bois le 25 juillet 2012 (Cf Alerte en Arctique). Robin des Bois redit que l’expédition de ce paquebot en Arctique présentait des risques considérables. Il se confirme avec son immobilisation à Marseille à cause de factures non payées que l’armateur portugais n’a pas les moyens d’entretenir convenablement ses navires, ni même de payer ses équipages. L’Athena, sous le nom de Stockholm, est entré en collision avec le paquebot italien Andrea Doria au large de New York en juillet 1956 (voir photos et bilan dans le communiqué “Alerte en Arctique”).
Alerte en Arctique
Il y a exactement 56 ans, l’Andrea Doria, la star italienne des paquebots transatlantiques, coulait à l’approche de New York emportant avec lui 47 passagers.
Pour un paquet Concordia I
Costa Concordia – Communiqué n°4
Demain samedi 26 mai, aura lieu à Marseille le baptême du MSC Divina, la nouvelle arme de destruction massive de l’industrie de la croisière. Destruction du plaisir d’être en mer, destruction de l’environnement, destruction des paysages et destruction de la dignité humaine. Ces transports de troupes touristiques sont comme les porte-conteneurs géants les outils de la mondialisation et de la massification. Sophia Loren sera la marraine du MSC Divina. C’est peut-être son meilleur cachet mais ce n’est pas son meilleur film.