Ce serait effectivement une lubie, c’est-à-dire un caprice extravagant, d’augmenter maintenant les capacités de production de Lubrizol Rouen. La décision du CODERST* manque de hauteur de vue et elle encourage tous les exploitants des usines Seveso ou autres établissements sensibles qui sont ou seront soumis à des incendies majeurs ou des à explosions à reprendre leurs activités le plus vite possible au nom de la sauvegarde de l’emploi et au mépris de la protection des populations, des salariés et de l’environnement. Cette décision n’est pas seulement dure à avaler pour les riverains. Elle l’est aussi pour les millions de personnes qui vivent et travaillent autour des usines Seveso, voire au sein de ces usines. L’avis consultatif du CODERST rendu dans le huis clos de la scène rouennaise et de l’axe Seine Rouen-Le Havre est de portée nationale. Il intervient au moment où les odeurs toxiques induisant des irritations, des nausées, des migraines, des insomnies et des anxiétés redoublent à cause des conditions météorologiques et des travaux à marché forcée sur le site sinistré (la dépollution est censée être terminée fin septembre).
Robin des Bois demande à Mme la ministre de la Transition écologique et au préfet de la Seine-Maritime de ne pas envisager le redémarrage de nouvelles chaînes de production sur le site Lubrizol Rouen aussi longtemps que l’assainissement complet du site ne sera pas achevé et que la disparition totale des nuisances ne sera pas constatée. Le fonctionnement d’une unité Seveso seuil haut dans de telles conditions dégradées au milieu des odeurs de soufre, d’hydrocarbures et des poussières d’amiante n’est pas acceptable.
* Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques