Le bois-énergie massacre les arbres et la biodiversité
Les tronçonneuses trépignent et rasent sans trêve. Elles s’accouplent avec des broyeuses qui réduisent en combustible les arbres tombant en rangs serrés. Aucun n’en réchappe, les séculaires, les isolés, les remarquables, les forestiers, les alignés. Tous les prétextes sont bons. Ils font de l’ombre, ils empêchent de voir, ils sont malades, ils concentrent les étourneaux, ils gênent le tramway, ils sont dangereux pour la sécurité routière. Les haies ne sont pas épargnées. Depuis que les pouvoirs publics, l’ADEME et les écologistes ont promu le bois au rang d’énergie renouvelable et que le chauffage collectif et individuel au bois se propage comme une maladie virale, la France brûle et les bien-pensants et beaux parleurs tout affairés à composer leur bouquet énergétique et à l’offrir aux électeurs regardent ailleurs, en Amazonie, en Indonésie, sur l’île de Bornéo avec les larmes d’usage.
Tchernobyl : veillez au coin du feu !
La biomasse, c’est-à-dire l’ensemble des végétaux qui poussent et se décomposent à la surface de la Terre, est directement soumise, à la différence des minerais fossiles, aux retombées atmosphériques. Quand la biomasse est considérée comme une source d’énergie, elle devient un combustible de surface contaminé par les rejets radioactifs des activités humaines : essais nucléaires atmosphériques, rejets des industries nucléaires et des industries conventionnelles émettrices de radioactivité naturelle technologiquement renforcée (*).
La filière bois-énergie menacée par la radioactivité
Les cendres de la chaufferie à bois de l’hôpital de Concarneau sont trop radioactives pour être stockées dans des centres d’enfouissement agréés. Elles recèlent des teneurs significatives en potassium 40, en radium 226 et ses congénères.
Il y a autant de radioactivité dans 1 kg de ces cendres que dans 100 kg de bois. Ce phénomène de concentration de la radioactivité naturelle et artificielle dans les cendres s’explique par le bon rendement de la chaufferie à bois de Concarneau et par la température de combustion trop basse pour volatiliser les éléments radioactifs.