Une Seveso seuil haut boit la tasse
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné ce matin Kem One pour rejets de substances nuisibles à une amende de 50.000€ et à payer 4000€ de dommages et intérêts pour le préjudice moral à chacune des associations de protection de l’environnement parties civiles et 5000 € de préjudice écologique à Robin des Bois.
L’amende de 50.000€ est clémente mais elle est contrebalancée par l’obligation pour Kem One de publier cette condamnation sur son site internet pendant 2 mois et sur le site internet de L’Usine Nouvelle ainsi que dans le journal Les Echos 10 jours de suite. L’actionnaire principal de Kem One est aujourd’hui le fonds Apollo qui dispose de 500 milliards d’actifs dans le secteur bancaire, numérique et de la chimie. Kem One exploite 7 usines chimiques en France.
Le lithium en roue libre
Incendie Bolloré Illogistics – Communiqué n°2
La nouvelle mobilité roule au lithium. De l’extraction à la circulation jusqu’au recyclage, ce métal dévaste, brûle et expose les travailleurs, les populations, la biodiversité et l’atmosphère à des risques connus mais négligés par l’Union européenne et les pouvoirs publics français qui font preuve d’irresponsabilité (1).
Pour combattre l’incendie de l’entrepôt logistique de Grand-Couronne à 18 km au sud de Rouen, les soldats du feu ont pompé dans la Seine pour obtenir un débit de 200m3/minute. La Seine est à plus de 500 mètres de l’entrepôt incendié. L’attaque du feu a été retardée par l’insuffisance ou l’absence de bornes incendie à proximité immédiate de l’entrepôt.L’enquête en dira plus sur le manque de “munitions disponibles” selon l’expression du Sdis après l’incendie de Lubrizol à Rouen en septembre 2019. Déjà pendant cet épisode dont la banlieue de Rouen et la Haute-Normandie portent encore les stigmates, le sinistre avait été maîtrisé avec l’eau de la Seine.
Bolloré Illogistics
11h30
Communiqué n°1
Malgré les études de dangers de l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques), les visites de contrôle du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours), les dispositifs d’extinction automatique et à cause de la surveillance allégée des Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) et de l’anarchie qui règne dans la massification de la logistique, un entrepôt de Bolloré Logistics d’environ 24.000 m2 est en feu à Grand-Couronne dans la banlieue de Rouen, à 570 m de la Seine et à 30 m d’un couloir de lignes haute-tension. Contrairement à la déclaration de la préfecture de Seine-Maritime, le feu ne peut pas être considéré comme circonscrit.
Sortie de route
La loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables telle qu’elle est soumise au vote cet après-midi à l’Assemblée nationale est plus qu’un excès de vitesse, c’est une conduite en état d’ivresse énergétique, sans radar, sans flash et sans retrait. Elle simplifie le code de conduite en roulant sur la biodiversité. Ceux qui crient au casse-cou sont traités d’irresponsables. Et ce n’est qu’un début. Le gouvernement appuie aussi sur le champignon nucléaire. Le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes va être, dans les semaines qui viennent, examiné en procédure accélérée par le Sénat et l’Assemblée nationale.
Charlie Hebdo et Robin des Bois – 2022
A lire dans Charlie Hebdo, des articles rédigés par Jacky Bonnemains, Robin des Bois:
Dans le Charlie Hebdo du 10 août 2022 (pdf), “Le trafic international de cheveux pousse vite”, “Quand tu descendras du ciel” et “Vive la guerre!” au sujet de la poudrerie de Bergerac.
Dans le Charlie Hebdo du 17 août 2022 (pdf), “L’autoroute de la mort”, “Symphonie arboricole” au sujet de la maison d’Olivier Messiaen et “La guerre du blé et des bateaux-poubelle” au sujet des cargos quittant l’Ukraine chargés de blé.
Les NaTech de l’été
Les risques NAturels entrainent des risques TECHnologiques. Les NaTech en été sec mettent en danger toutes les branches de l’arbre industriel. Le mois d’août est le pire. La majorité du personnel qualifié est en congés. Le danger est partout, dans un fût, dans une ventilation, dans un transformateur. L’usine au mois d’août est souvent livrée aux intérimaires qui méconnaissent les systèmes d’alerte et les effets des grands chauds sur le comportement des matériels et des matières, et à des sous-traitants en charge de la maintenance qui se heurtent eux-mêmes en été à des difficultés de recrutement.
Au Brésil, Voltalia récolte le vent et sème la tempête
Voltalia est une entreprise à mission. Tous les voltaliens (900) ont une idée en tête, c’est d’améliorer l’environnement mondial. On pourrait presque parler de “l’ONG française” Voltalia. Elle est détenue à 71% par la famille Mulliez, propriétaire des marques Auchan, Décathlon, Leroy Merlin, Kiabi et Norauto. Voltalia vend de l’électricité à partir des ressources naturelles que sont le vent, le soleil, les rivières. La planète fonctionne bénévolement au profit de Voltalia.
Brest, tous aux abris
Clôture du « One Ocean Summit »
Le lundi 28 juillet 1947, l’Ocean Liberty est à quai. Il vient de New York. Il est chargé de 3100 tonnes de nitrate d’ammonium. Un départ de feu est signalé à 12h25. Des remorqueurs l’éloignent du port de commerce et de la ville. A 17h25, il explose et projette des milliers de débris incandescents. Brest, en reconstruction après la Deuxième Guerre Mondiale, est ravagée. Le bilan humain est de 26 morts et de centaines de blessés. Si le navire et sa cargaison dangereuse n’avaient pas été éloignés à temps du cœur de la ville portuaire, c’était Beyrouth avant l’heure.
Les incendies à la loupe – Normandie
Alerté par une épidémie d’incendies liée à des activités industrielles, agricoles et commerciales, Robin des Bois a entrepris à partir de mai 2019 une veille basée sur la presse régionale et les communiqués des préfectures et autres services de l’Etat. L’association s’est livrée à un exercice d’agilité démocratique en demandant auprès des autorités des informations complémentaires sur les causes et sur le suivi administratif et environnemental des sinistres. Les délais de réponse sont parfois longs et sont justifiés par les charges importantes que les services préfectoraux et les DREAL ont à supporter avec un personnel compétent mais sous-dimensionné. Des relances ont été ici et là nécessaires. Dans la quasi-totalité des cas, nous avons reçu des réponses explicites et motivées. Les zones d’ombre résiduelles entourent principalement les entrepôts agricoles et les activités commerciales qui n’étaient pas au moment du sinistre assujettis à la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement et qui relevaient de la responsabilité de l’exploitant mais aussi des collectivités locales.