Mise à jour le 16 mars
Après avoir quitté les eaux grecques, l’Elbeik a longé la côte sud de la Sicile puis dépassé la Sardaigne. Il suivait un cap nord-ouest qui devait le ramener à Tarragone, son port de départ le 18 décembre. Dans la matinée du 14 mars, il a infléchi son cap pour se mettre au mouillage sur la côte sud de l’île de Minorque. Il est toujours en attente d’ordre. Aucune nouvelle destination n’est annoncée. Ça fait 89 jours que l’Elbeik, ses 1776 veaux et son équipage ont quitté Tarragone.
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Mise à jour le 10 mars 2021
Dans la nuit du 9 au 10 mars, un peu avant minuit, l’Elbeik quitte son mouillage de Kalamata. Il sort de la baie à l’aube puis prend un cap vers l’ouest. Il navigue à 9-10 nœuds mais n’annonce pas sa nouvelle destination.
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Mise à jour le 9 mars 2021
Dans la nuit du 8 au 9 mars, l’Elbeik a changé de cap pour se mettre au mouillage en face de la marina de Kalamata dans la matinée du 9 mars.
26 février 2021, chargement de foin à Famagouste (Chypre). Ration de survie. © Süpergündem
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On se croit revenu en 1988 à la glorieuse époque du Zanoobia et du Karin B quand ces cargos chargés de déchets toxiques produits par la chimie européenne et légitimement refusés par les prétendus pays de destination retournaient dans l’Union Européenne pour trouver un port de déchargement.
Cf. « Déchets du « Karin B », Toxiques mais classiques », 23 septembre 1988, Le Marin.
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Le périple de l’Elbeik en Méditerranée, décembre 2020-8 mars 2021
Le même calvaire est aujourd’hui infligé à l’Elbeik et à son équipage, sauf qu’il ne s’agit pas de fûts toxiques mais d’animaux vivants, au départ 1776 veaux. Parti de Tarragone en Espagne le 18 décembre 2020, refusé en Turquie, en Libye, en Égypte, à Chypre et au Pirée en Grèce, l’Elbeik annonçait hier se diriger vers Kalamata, port du Péloponnèse surtout connu pour sa marina, ses yachts de luxe et ses oliveraies. Il est peu probable que les veaux en péril y soient débarqués. Peut-être s’agit-il au mieux d’embarquer du fourrage pour le reste du voyage. Mais aujourd’hui, à 14h30, l’Elbeik a dépassé le Péloponnèse. Nous n’osons plus dire où il va; lui non plus d’ailleurs puisqu’il annonce toujours se diriger vers Kalamata. Ça fait 81 jours que les “marchandises vivantes” sont en transit en Méditerranée. Les maquignons et les bureaucrates de l’Union Européenne, Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire, dépassent les bornes et deviennent orfèvres en cruauté. Au départ de Chypre le 27 février, l’Elbeik était attendu à Carthagène aujourd’hui 8 mars. Le port de Carthagène ne souhaite plus quoiqu’il en soit accueillir l’Elbeik au motif que ce n’était pas son port de départ.
Une autre bétaillère maritime, la Karim Allah, partie du port espagnol de Carthagène, elle aussi le 18 décembre, est retournée à Carthagène fin février après avoir été refusée en Turquie et en Libye pour des suspicions de maladie de la langue bleue ou fièvre catarrhale. Plusieurs veaux sont morts en cours de route, ils ont été découpés à bord et jetés en mer. Depuis ce week end, les survivants sont euthanasiés.
L’Elbeik et le Karim Allah sont approuvés par l’Union Européenne pour se livrer à l’exportation de bétail depuis les États-membres. Leurs pavillons sont le Togo et le Liban, leurs armateurs sont Reina Shipping Ltd enregistré au Libéria c/o Rana Maritime Services SA (Liban) et Khalifeh Livestock Trd Co SARL enregistré au Liban c/o Talia Shipping Line Co SARL (Liban).
La campagne de protestation contre ces pratiques inhumaines est animée en Espagne par l’ONG Animal Welfare Foundation.
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