Hier, pendant la réunion du Conseil Maritime de Façade Manche Est-Mer du Nord, il a été à demi-mot reconnu par le Préfet maritime et sur insistance de Robin des Bois que le Saipem 7000 dans son état actuel ne sera pas pour des raisons de sécurité dédié à l’installation des fondations gravitaires du parc éolien offshore au large de Fécamp et d’Etretat, dans la mer de la Manche par 25 à 35 mètres de fond. Ce chantier assorti d’exigences de précision millimétrique ne peut se concevoir que dans les conditions météorologiques favorables du mois d’août. Tout est en place dans le bassin Bougainville du port du Havre pour transférer les fondations gravitaires sur des barges et les remorquer au large des falaises de craie du pays de Caux mais le chantier de Fécamp va prendre un an de retard à moins qu’un Goliath surgi de nulle part et présentant toutes les garanties de fiabilité puisse être mobilisé à grands frais dans les semaines qui viennent. Cette phase du chantier éolien offshore de Fécamp est qualifiée par ses promoteurs de “pharaonique” et de “première mondiale”.
Le navire-grue Saipem 7000, pavillon Bahamas, 198 mètres de long, construit en 1988, a subi un accident pendant un test de levage d’une charge de 2000 tonnes au mois d’avril 2022 en Norvège. Le câble d’une des grues s’est rompu. Le Saipem 7000 a failli chavirer. Il est prévu par Saipem, l’armateur italien, que le Saipem 7000 retrouve la plénitude de ses capacités de levage en 2023. Pour autant, le consortium EDF Renouvelables, Enbridge (Canada) et WPD (allemand, récemment racheté par un fonds de pension étatsunien) a imprudemment persisté à attribuer au Saipem 7000 la responsabilité d’immerger cet été les 71 fondations gravitaires qui supporteront les éoliennes.
Fondations gravitaires en cours de finition dans le port du Havre.
50 mètres de haut. Poids : 5000 tonnes à l’unité.
© Robin des Bois
Accident du Saipem 7000 en Norvège
© Ondeepwater-Twitter
L’Orion, un autre navire-grue construit en 2019 dont les capacités de levage théoriques sont de 3 à 5000 tonnes, a été victime le 4 mai 2020 d’un accident qui par miracle n’a fait que des blessés légers. Pendant un test de levage d’une charge de 5000 tonnes, la flèche de la grue Liebherr s’est brusquement abattue sur le quai du port de Rostock, Allemagne. L’Orion est actuellement à quai dans une île danoise en mer Baltique.
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