Mise à jour 21h: Le Ruby se dirige vers le port de Great Yarmouth, dans le comté de Norfolk en Angleterre. Il y arrivera cette nuit pour être déchargé.
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Communiqué Ruby n°2
Dimanche 27 octobre 2024 – 16h00
Parti du port de Kandalakcha en Mer Blanche à l’Est de Mourmansk le 22 août 2024 avec environ 20.000 tonnes d’engrais au nitrate d’ammonium, le Ruby se dirige à une vitesse de 8 nœuds vers une destination inconnue. Il fait route Nord. Il est “à ordre” selon l’expression consacrée du shipping. Avant de prendre le large, le Ruby a été réapprovisionné en carburant par le petit pétrolier soutier Fortuna III battant pavillon du Royaume-Uni. Le Ruby est pour le moment accompagné par le remorqueur CMS Thunderer battant lui aussi pavillon du Royaume-Uni.
Trajectoire du Ruby entre le vendredi 25 octobre à 12h et le dimanche 27 octobre 15h UTC
Capture d’écran MarineTraffic
Depuis une avarie subie en mer de Norvège dont la nature exacte et la gravité sous floues, il a été expulsé du port de Tromso en Norvège. Il est indésirable en Suède, en Lituanie, au Danemark et dans d’autres pays d’Europe du Nord ou de l’Ouest dont la France.
Le Ruby a cristallisé tous les fantasmes. Qualifié tour à tour d’Hiroshima flottant et de Beyrouth à la dérive, il était depuis le 25 septembre au mouillage au large de la Tamise, hors des eaux territoriales anglaises. Il n’est pas impossible qu’il retourne en Russie pour être déchargé et faire l’objet d’une inspection approfondie. A partir de la mi-novembre, le port de Kandalakcha est pris par la banquise et les cargos doivent être précédés d’un brise-glace. Le Ruby pourrait aussi se réfugier dans l’enclave russe de Kaliningrad. Quelle que soit la destination exacte du Ruby, Robin des Bois espère qu’un port refuge est d’ores et déjà désigné par l’armateur émirati et les autres parties prenantes. L’équipage composé notamment de marins syriens est pris en otage et pestiféré depuis 9 semaines.
Pour plus d’information sur le Ruby, son équipage, son armateur, sur l’exportation par la Russie d’engrais au nitrate d’ammonium, lire le communiqué n°1 publié par Robin des Bois et Mor Glaz le 4 octobre. Les deux ONG françaises s’inquiétaient du catastrophisme et des rumeurs qui planaient sur le Ruby et empêchaient la résolution de cette fortune de mer. Le fait que la cargaison soit d’origine russe n’a rien arrangé, au contraire. Le Ruby a même été soupçonné par des médias occidentaux d’être un instrument guidé par Poutine et susceptible d’attenter à la sureté d’une base de l’OTAN en Norvège. “Des bombes flottantes comme le Ruby, il y en a aujourd’hui des centaines sur l’océan mondial et à quai. Tant que les engrais n’entrent pas en décomposition thermique et ne sont pas victimes d’agressions externes, il n’y a pas de risque d’explosion” rappelle Jacky Bonnemains, directeur de Robin des Bois. L’ONG française a publié et met à jour régulièrement des informations sur les dangers des engrais au nitrate d’ammonium ou des explosifs au nitrate d’ammonium. Elle est spécialiste du transport de matières dangereuses par mer.
Le Ruby le 3 juillet 2024, New Brighton, Angleterre © Malcolm Cranfield