C’est l’offre d’un récupérateur grec qui est retenue par les autorités portuaires, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Brest, et les services fiscaux de Quimper. Abandonné par son armateur égyptien, le Junior M est à Brest depuis le 11 octobre 1999. Il est aujourd’hui propriété des Domaines.
Allant de Saint-Petersbourg au Maroc, le Junior M, construit en 1973, transportait 7000 tonnes de nitrate d’ammonium en vrac, un conditionnement interdit dans les ports européens. Environ 1000 tonnes ont été immergées “au grand large” par la Marine Nationale. Environ 6000 tonnes ont été déchargées à terre pour le compte d’une société bretonne spécialisée dans la transformation des engrais.
Le Junior M est dans un tel état de délabrement que toutes les autorités maritimes s’accordent sur son sort: la démolition.
Mais son acquisition par un courtier grec ouvre la porte au recyclage du Junior M dans un pavillon de complaisance comme le pavillon maltais ou celui de Chypre, suivant l’exemple du Kifangondo, racheté 400.000 francs au Havre par un armateur grec en faillite et réimmatriculé à Malte sous le nom de Tango D.
Le dépôt d’une caution de 200.000 francs et la fourniture ultérieure au Consul de France à Athènes d’un certificat de destruction sont les seules garanties exigibles par les autorités françaises pour la sortie de flotte du Junior M.
Dans le cadre d’un renforcement de la sécurité maritime le Junior M doit être démoli en France. Sa remorque à travers le golfe de Gascogne, l’océan Atlantique et la Méditerranée constitue un risque pour l’environnement marin et pour la navigation. Le voyage durerait au minimum trois semaines.
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