Objet: remise de “l’Equerre d’argent”à l’architecte Marc Mimram
La remise du prix de “l’Equerre d’argent” aujourd’hui par Madame Tasca, ministre de la Culture, à Marc Mimram, architecte et maître-d’oeuvre de la passerelle Solférino à Paris, ne récompense que l’utilisation exclusive de bois tropicaux surexploités, coupés dans des forêts primaires menacées, et promotionnés par des filières commerciales aux mauvaises pratiques.
Dès les premiers appels d’offres en 1998, Robin des Bois avait pris contact avec le cabinet Mimram pour lui demander d’utiliser du chêne, ou toute autre essence indigène convenant en platelage, afin de contribuer à la protection des forêts tropicales et à la relance d’essences sous-estimées en France dans l’architecture publique. Le 12 décembre 1999 Robin des Bois révélait l’origine brésilienne de la majorité du bois d’ipé (Tabebuia spp.) utilisé sur la passerelle Solférino, contrairement aux déclarations du cabinet Mimram prétendant que ce bois provenait d’une forêt gérée par l’ONF en Guyane.
Lors de l’inauguration de l’ouvrage de nombreux invités avaient confirmé à Robin des Bois le caractère glissant de l’ipé, déjà attesté depuis plusieurs années par les pompiers de la Bibliothèque Nationale de France (BNF). Sur l’esplanade de la BNF comme sur le quai Henri-IV à Dieppe, sur la place des Célestins à Lyon, sur la passerelle des Bonnets-Rouges à Rennes, des promeneurs ont chuté et subi des fractures sur cet ipé connu pour sa glissance due au lapachol, une substance contenue en proportion importante dans ce bois. Depuis son inauguration il y a six mois par Madame Trautmann, alors ministre de la Culture, la passerelle Solférino est fermée pour audit sur la glissance du platelage et la stabilité de l’ouvrage. Elle doit maintenant être équipée de deux “passages antidérapants” commandés par l’Etablissement Public de Maîtrise d’Ouvrage des Travaux Culturels, à un surcoût non précisé.
Le cabinet Mimram vient de remporter le concours transfrontalier relatif à la maîtrise-d’oeuvre d’une passerelle sur le Rhin reliant Strasbourg à Kehl. Robin des Bois alerte Madame Trautmann, maire de Stasbourg, et Monsieur Tetry, maire de Kehl, des obsessions tropicales du cabinet Mimram menaçant la biodiversité, le mode de vie des populations forestières, et contribuant à la dérive des coûts de mise en oeuvre.
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