Au cours de la réunion tenue au siège du Comité National des Pêches Maritimes en présence d’organisations de protection de l’environnement, le responsable du Comité Régional des Pêches du Languedoc-Roussillon a souligné que sur son littoral, il y a 700 bateaux de pêche professionnelle et 91.000 bateaux de plaisance.
En France, au moins 2 millions de ces unités, toutes tailles et régions confondues, se livrent à la pêche dite de loisirs ou récréative, pêche plaisance et plaisir, qualifiée parfois de sportive et se réfugiant le plus souvent sous le patronage de la pêche familiale, une notion démunie de valeur juridique et de seuil maximal. 2 millions de pères de famille ne pêcheraient en majorité selon les statistiques que 5 kg de poissons chacun par an à l’occasion de 5 sorties. Dans des cas similaires de distorsion de la réalité, les instituts de sondages évoquent une possible démémorisation, les médecins des troubles de la mémoire, les observateurs réalistes une dissimulation !
Le Salon Nautique est le carrefour de tous ces amoureux de la mer qui sont des amateurs de produits de la mer. Des “Trackfish” électroniques embarqués aux livres de recettes salées en passant par toute la gamme des petits bateaux à moteur, coque rigide ou pneumatique, jusqu’aux bateaux de plaisance analogues aux bateaux de pêche professionnelle, tout y est fait pour encourager la pêche familiale qui alimente les tables y compris parfois celles des restaurants.
Les effets de la prédation de la pêche plaisance sur les ressources halieutiques sont mal cernés et mal connus. Tout se passe à l’intérieur de la bande côtière au détriment des maquereaux, des lieus jaunes, des bars, des daurades, des soles, des congres, des raies et des rougets-barbets. Les captures annuelles de bars par la pêche de plaisance seraient du même ordre que par la pêche professionnelle (environ 5.000 tonnes). Alors que les bateaux de pêche professionnelle sont incités à la casse, les bateaux de pêche de plaisance sont incités à proliférer.
Il est urgent d’adapter les pratiques de la pêche plaisance à la diminution des ressources, de mettre un frein à un développement anarchique et un holà à la surpêche des flottilles de plaisance.
En ce sens, et à la suite des préconisations du groupe 2 des entretiens du Grenelle de l’environnement consacré à la biodiversité, Robin des Bois demande la désignation dans les meilleurs délais du ministère pilote dans ce domaine et la tenue de réunions visant à encadrer les activités de pêche récréative.
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