Les risques sanitaires et environnementaux des catastrophes naturelles et industrielles ne sont pas suffisamment connus, ni pris en compte. Des volumes considérables de déchets solides ou liquides sont générés par les tremblements de terre, les cyclones, les inondations et les ruptures de barrages. Le 7 mai 2007, la Préfecture de Haute-Garonne répondait au GEIDE (Groupe d’Expertise et d’Intervention DEchets post-catastrophe) qu’il n’y avait pas de rapport disponible sur la production et la gestion des déchets de la catastrophe survenue le 21 septembre 2001 sur la plate-forme chimique de Toulouse. Pas de rapport, donc pas de retour d’expérience.
Pendant 2 ans, l’association Robin des Bois a rassemblé les informations disponibles sur le sujet en France et dans le monde entier et les a ordonnées et synthétisées dans un rapport de 138 pages et 162 pages d’annexes.
Ce travail analyse en particulier les causes et les conséquences sanitaires et environnementales du cyclone Katrina, la gestion des millions de m3 de déchets, les difficultés des autorités à communiquer, les risques sanitaires des sédiments contaminés, la question de l’amiante et des moisissures.
A propos du World Trade Center, le rapport dit que les déblayeurs ont travaillé comme les liquidateurs de Tchernobyl et le prouve.
Considérant les tremblements de terre, il est évidemment constaté des disparités béantes entre le traitement des déchets en Californie et le traitement des déchets au Cachemire; ces écarts ne sont pas seulement dûs à la sociologie et au PIB des pays sinistrés.
Dans le chapitre consacré aux tsunamis, le rapport de Robin des Bois s’attarde sur les patients efforts de collecte des déchets de toutes sortes, de tri, de recyclage et d’élimination. 30 mois après la catastrophe, sur l’île de Sumatra, on en est encore à ramasser les déchets et à concasser les gravats.
Les risques sanitaires des incendies de forêts et des brûlis agricoles sont largement évoqués. Les fumées sont des grands transporteurs de particules fines toxiques et de polluants chimiques et radioactifs. 100 millions d’hectares brûlent en moyenne chaque année sur l’ensemble de la planète. La maison brûle.
Le rapport rend compte d’une mission expérimentale d’expertise post- marée noire effectuée en 2006 au Liban par 2 membres du GEIDE post-catastrophe.
En France, le rapport « Déchets post-catastrophe : risques sanitaires et environnementaux » aborde aussi les déchets de marées noires, les inondations dans le Sud avec les transferts de sédiments pollués vers la Méditerranée et dans la Somme avec le rôle aggravant du lessivage des sites pollués.
Les risques de ruptures de barrage avec l’inventaire le plus complet possible des installations fait l’objet d’un chapitre particulier ; de même que l’organisation de la sécurité civile en France refondée par la loi de modernisation de la sécurité civile qui entend « prendre de vitesse les catastrophes ».
Dans chaque typologie des catastrophes étudiées, le rapport s’attache à mettre en avant les modalités de prévention avant les catastrophes, de communication pendant les catastrophes, de remédiation après les catastrophes et de suivi sanitaire et environnemental.
Les auteurs de ce rapport le considèrent comme provisoire et souhaitent qu’il soit enrichi par de multiples retours d’expérience et par une nouvelle approche des causes et des conséquences des catastrophes.
« Déchets post-catastrophe : risques sanitaires et environnementaux » fait partie des travaux du GEIDE (Groupe d’Expertise et d’Intervention DEchets post-catastrophe) fondé par l’ADEME, la FEDEREC, la FNADE, la FNSA, et Robin des Bois. L’association Robin des Bois souhaite que ce travail aide le GEIDE et tous les autres services, organismes et associations impliqués dans la prévention, la gestion, et le suivi des catastrophes.
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