Le cargo roumano-panaméen est arrivé le 10 janvier en rade de Cherbourg, en provenance de La Corogne en Espagne.
Le Saruna a demandé l’asile à Cherbourg suite à des problèmes mécaniques, avant d’y être immobilisé par les Affaires Maritimes pour des déficiences diverses et répétées dans plusieurs ports européens. Cette immobilisation a été furtive et allégée au regard de la gravité des défauts constatés ou suspectés touchant en particulier aux systèmes de propulsion et à l’intégrité de la coque.
Or, le Saruna est reparti ce matin, comme par miracle, à destination d’Algésiras en Espagne dans le détroit de Gibraltar, selon ce que disaient hier les Affaires Maritimes. Le Saruna serait donc venu dans la Manche pour une réparation de fortune à Cherbourg.
La préfecture maritime a eu tort de relâcher ce bateau-pirate aux trafics incertains où les conditions de vie de l’équipage sont infâmantes et qui – nous n’en doutons pas – refera parler de lui ; l’essentiel étant sans doute, aux yeux des autorités locales, que cela se fasse ailleurs qu’à Cherbourg.
Nous ne croyons pas une seule seconde que le Saruna se rendra comme envisagé en cale sèche dans le port de Constantza après un passage à Algesiras. Les inspecteurs de la sécurité maritime des pays signataires du Memorandum de Paris sont effectivement en mesure d’autoriser un navire défectueux à quitter le port où il est immobilisé pour gagner un chantier naval de proximité. En l’espèce, la mer Noire et le Danube sont très loin de la Manche et de la Divette.
En fait, aujourd’hui, le Saruna est en grande rade de Cherbourg ; libre, il est à ordre; ordre de qui et pour faire quoi ?
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