Dans l’immensité de l’Océan Pacifique, un chimiquier danois battant pavillon maltais, servi par 19 marins russes, lettons et philippins et se dirigeant de la Nouvelle-Orléans à Ulsan en Corée du Sud s’est, après avoir franchi le canal de Panama, échoué sur l’atoll de Clipperton dont la superficie globale est environ de 6 km2. Cette étourderie s’est produite le 10 février vers 4 heures du matin, par temps calme, et à pleine vitesse tant et si bien que le Sichem Osprey a sa partie avant engagée dans l’atoll sur 60 m. La longueur totale du navire est de 170 m. Trois remorqueurs seraient aujourd’hui sur place dont le Revi, qui a appareillé de Papeete le 12 février.
Les 6 km2 de Clipperton permettent à la France d’avoir autorité sur une Zone Economique Exclusive maritime de 425.000 km2. Le Sichem Osprey est un navire tout neuf. Il transporte des graisses animales, de l’huile végétale et un solvant chimique, le xylène. Ces trois produits sont à des titres divers polluants et nuisibles pour l’environnement marin. S’apprêtant à traverser le Pacifique Nord, le Sichem Osprey a dans ses soutes plus d’un millier de tonnes de fuel.
Le navire est à double coque. A ce jour il n’y a pas de fuites dans l’environnement marin fréquenté par les mattes de thons albacore et les dauphins. Mais cette solution de stand by ne peut pas perdurer sans mettre en péril le récif corallien qui entoure l’atoll et sans entraîner la dégradation du Sichem Osprey.
Robin des Bois demande au Secrétariat d’Etat aux transports maritimes et au Ministère de l’Ecologie de donner régulièrement des informations sur cet évènement de mer survenu sur le territoire français. Clipperton, c’est comme un petit bout de Bretagne perdu et inhabité dans l’Océan Pacifique, il convient d’en prendre soin et de s’en sentir proche.
Clipperton – Google Earth / Sichem Osprey, Livourne (Italie), 2009 © Nils Giesselmann
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