Aujourd’hui 20 janvier, le Sichem Pandora est toujours consigné à Dunkerque, 15 jours après la collision avec le bateau de pêche de Cherbourg. Après l’éperonnage du Cistude , (port d’attache Les-Sables-d’Olonne. 4 marins morts) par le Bow Eagle le 25 août 2002, Robin des Bois avait en temps réel demandé le déroutement du navire norvégien dans un port français. Une requête à laquelle il avait été accédé seulement en partie puisque le Bow Eagle a été immobilisé au large de Dunkerque et qu’il est reparti quelques heures après, le temps de l’exploration succincte des parties émergées de la coque et des interrogatoires expéditifs de chacun des membres de l’équipage.
La consignation à Dunkerque du Sichem Pandora constitue un progrès et un début de réappropriation par la justice française pour ce qui ressort de la présomption d’homicide involontaire, de délit de fuite ou de non assistance à des marins français. La coopération avec la justice maltaise, état du pavillon du Sichem Pandora, est beaucoup plus équitable qu’avec la justice norvégienne, état du pavillon du Bow Eagle. Qu’en aurait-il été si le Sichem Pandora n’avait pas il y a quelques mois quitté le pavillon de Singapour pour celui de Malte ? Il n’est malheureusement pas sûr que la justice française soit moins complaisante que la justice des états des pavillons des navires fautifs : le commandant turc du Marmara Princess a été condamné en juillet 2005 par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire à 2 ans de prison avec sursis et 2000 € d’amende pour n’avoir pas mis en œuvre ses propres moyens de sauvetage pendant le naufrage du Beau Rivage (26 février 2001, port d’attache Le Croisic, 2 morts).
Deux autres questions se posent à propos du Klein Familie . Quelles sont les raisons du non-déclenchement apparent de sa balise de détresse ? Et quelle est la série d’aléas, de carences, ou de défaillances matérielles ayant imposé au rescapé une attente qui aurait pu être sans fin s’il n’avait pas pu avoir recours à une fusée de détresse et s’il n’y avait eu à bord d’un cargo hollandais une vigilance exceptionnelle quoique réglementaire ?
Les abordages entre navires de commerce et navires de pêche sont réguliers dans les zones de fort trafic. Toutes les leçons doivent être tirées, quand c’est possible, de chacun des accidents dans le but d’en réduire la fréquence et d’améliorer la recherche des survivants.
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